Une nouvelle étape a été franchie dans la création du futur écoquartier gare de Coignières. Jeudi 6 juin, une deuxième réunion publique s’est déroulée en visio-conférence pour faire un point d’étape sur les avancées du projet. Pour rappel, ce projet vise à atténuer les fractures urbaines, questionner les circulations, affirmer les liens avec le centre-village et définir une programmation mixte centrée sur le quartier gare.

Menée dans une démarche participative, l’étude, confiée au cabinet Arep-Politopia, a pour objectif de présenter un diagnostic multicritère du quartier et de ses dynamiques. Saint-Quentin-en-Yvelines et la ville de Coignières ont souhaité y associer les habitants, usagers, actifs et acteurs économiques du territoire à travers plusieurs temps de travail. Chacun peut ainsi faire part de son ressenti et ses attentes sur les questions de cadre de vie, de patrimoine bâti et paysager, d’équipements, de déplacements, de logements, de commerces, etc.

Moins de circulation

« Ce projet qui nous occupe depuis un an et demi, le quartier gare de Coignières. Nous sommes à la fin de la phase 3 et nous sommes maintenant dotés d’un schéma de cohérence urbaine, a expliqué Didier Fischer (DVG), le maire de Coignières, lors de son mot d’introduction. L’objectif de l’étude est de faire émerger un écoquartier, de réduire la fracture urbaine que constitue évidemment la N 10 et de reconnecter ainsi le secteur gare au secteur village de notre commune. Et c’est évidemment toujours dans cet esprit-là de penser une ville beaucoup plus durable par sa désimperméabilisation, par la renaturation, par la végétalisation de cet espace situé au-delà de la RN 10 pour que la transformation de ce quartier ait des retombées positives sur l’ensemble de la commune. »

Sur les 12 ha du projet, les aménageurs peuvent envisager 600 logements et 6 500 m2 d’espaces publics et d’espaces verts. S’y ajouteraient des équipements et une crèche qui seraient plus sur le parc.

Et l’élu de rappeler qu’il y a « un certain nombre d’enjeux que nous avons déjà listé dans les concertations précédentes. Ce sont des enjeux de mobilités bien entendu, des enjeux de densification résidentielle puisque nous construisons un écoquartier mais aussi des enjeux d’attractivité économique. Il ne faut pas que ce nouveau quartier se fasse au détriment aussi de l’attractivité économique qui fait la richesse de notre ville. Je voudrais rappeler que cette étude doit venir enrichir l’OAP (Orientations d’aménagement et de programmation) sur le quartier gare que nous avons inscrite au PLU (Plan local d’urbanisme) ».

Une étude qui a commencé à l’hiver 2022 avec le diagnostic pour connaître le territoire et les grandes orientations sectorielles avec une vision politique sur le futur de ce quartier. Ensuite, les aménageurs sont passés à une première spatialisation du projet. « Cela va être une grande aventure et le projet va continuer à évoluer, a souligné Gabrielle Pavot, la cheffe de projet à Saint-Quentin-en-Yvelines. Nous allons réfléchir à la ville dans son ensemble et ses interactions avec SQY puis, à l’échelle du quartier. Penser la ville de demain, la reconnexion avec le centre-ville, réduire la fracture urbaine (franchissement, paysage et forme urbaine) une mixité urbaine fonctionnelle avec ses mobilités et une ville durable. Pour le quartier, l’étude doit définir clairement les espaces, la revalorisation du quartier gare pour créer une identité forte, à la demande des habitants. »

Ainsi, la réflexion qui est menée cherche à faire consensus sur de ce qui ferait “quartier”. Une densification ponctuelle serait acceptée avec des commerces en pied d’immeubles. « Les élus ont débattu sur le label éco-quartier et sur la qualité spatiale, a précisé Dimitra, du bureau d’études Arep. Cinq engagements ont été pris : la requalification des espaces publics, l’invention d’un modèle urbain qui sera capable d’articuler l’existant et le futur, la mutualisation des besoins, une ville attractive en cadre de vie, un projet collectif avec l’implication des habitants et la sensibilisation aux enjeux écologiques. »

Plus d’espaces publics

Trois fils rouges ont émergé des premières phases de concertation et d’ateliers : les mobilités, les espaces verts et les espaces urbains. La ville de Coignières est un secteur traversé, sur lequel il faut repenser les connexions et la hiérarchisation des usages pour avoir une priorité aux déplacements doux et en laissant quand même sa place à la voiture. La nature en ville et le paysage doivent permettre de retrouver de l’espace de pleine terre en replantant le quartier. Et enfin, la programmation et ce qui en découlera doivent définir les formes urbaines et les usages sur ce quartier (habitats, commerces, équipements publics, etc).

Et pour avancer, « l’idée est de tester différents dispositifs sur différentes périodes, explique le cabinet d’études. Il faut une phase de concertation pour tester avec les habitants. Idem pour les mobilités en passant dans un premier temps l’avenue de la gare à 30 km/h et ensuite le partage de la voie. Et les aménagements du tronçon vert et le passage entre le GR11 et le village ». Et Didier Fischer d’intervenir pour rassurer : « Je sais qu’il existe quelques inquiétudes des acteurs économiques sur ce sens unique. Et j’insiste sur ces boucles pour les livraisons. Mais si les clients viennent moins, ce sera un problème. Cela dit, cela apaiserait la circulation sur ce secteur qui n’est pas accessible aux piétons et ce n’est plus tolérable dans une ville du XXIe siècle. » Et quoi qu’il en soit, il est prévu de revenir à l’existant si le test n’est pas concluant.

« Le projet est sur un temps long et nous n’allons pas attendre la transformation du quartier pour agir. C’est la logique d’urbanisme transitoire mais pas seulement en améliorant l’existant notamment. Mise en valeur des entrées et sorties du souterrain, la sécurisation des accès pour les piétons, les nouveaux usages pour le parvis de la gare, etc., la mise à disposition des bâtiments qui ont été achetés et qui servent de tiers-lieux, l’enfouissement des réseaux sur les différentes voies et le passage en zone 30 », a remarqué Cyril Longuépée, 2e adjoint en charge de la transition écologique, de l’urbanisme et des travaux. Sur les 12 hectares du projet, les aménageurs peuvent envisager 600 logements et 6 500 m2 d’espaces publics et d’espaces verts. À cela s’ajouteraient des équipements (1 000 m2 avec une maison de quartier qui se trouverait autour de la place publique en rez-de-chaussée) et une crèche qui serait plus sur le parc. La locomotive commerciale Auchan serait conservée avec cette nouvelle centralité commerciale et des commerces en pied d’immeubles, avec plutôt de la restauration qui serait mise en place. Quant au stationnement, il serait plutôt mixte (sur rue, silot, etc.).

Plus d’espaces verts avec la création d’un réél parvis de gare

Enfin, concernant la densification et les hauteurs de bâtiments, le choix serait celui de la progressivité depuis les zones habitées existantes avec les hauteurs les plus faibles et plus de hauteurs vers la gare en amenant plus d’espaces verts et en créant un réél
parvis de gare. « Nous sommes en phase 3 et nous avons fini le schéma de cohérence. Nous avons commencé à travailler avec les acteurs économiques depuis le début. Nous allons ensuite entrer dans des phases plus opérationnelles. La concertation va se poursuivre et le schéma pourra encore bouger. Une exposition en mairie continuera à évoluer. Les tests nous permettront de le faire évoluer aussi. Nous faisons des évolutions au coup par coup pour apporter une qualité progressive au quartier. Le paysage va changer au fur et à mesure. C’est un projet à long terme et on le verra émerger petit à petit », a conclu Gabrielle Pavot.

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