Le collège Albert Einstein de Magny-les-Hameaux poursuit sa transformation. Précisément, il s’agit d’une opération de déconstruction-reconstruction du collège, qui date de 1979, afin de répondre aux problématiques fonctionnelles et techniques du bâtiment, tout en atteignant des performances environnementales ambitieuses.
Une étape importante a été franchie, le 26 mars, avec la pose symbolique de la première poutre. Pour l’occasion, de nombreuses personnalités se sont rassemblées comme le maire Génération.s de Magny-les-Hameaux, Bertrand Houillon, la principale de l’établissement Anne Epifani, les conseillers départementaux Grégory Garestier (DVD) et Alexandra Rosetti (UDI), également maires, respectivement de Maurepas et Voisins-le-Bretonneux, Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines, ainsi que d’autres élus et des collégiens.
Un projet ambitieux, dont le coût total s’élève à 34,3 millions d’euros entièrement pris en charge par le Département. Une subvention de 973 000 euros a été accordée par la DSID (Dotation de soutien à l’investissement des départements). L’ensemble des travaux se déroulent en site occupé car toutes les activités de l’établissement vont être maintenues durant ceux-ci. Quant au nouveau collège, il sera livré pour la rentrée de septembre 2026.
Une classe Ulis va intégrer l’établissement
« Les élèves et le personnel pourront donc s’y installer dès la rentrée. Débutera ensuite la phase d’aménagement des extérieurs et la démolition de l’ancien bâtiment pour un projet complètement livré à l’été 2027 », précise un communiqué de presse transmis par le Département. Par ailleurs, la capacité d’accueil de l’établissement (actuellement 484 élèves y sont scolarisés) va augmenter jusqu’à 600 élèves pour prévoir sereinement l’accueil des futurs collégiens(nes).
Ces travaux vont permettre à la commune de se doter d’un établissement scolaire flambant neuf, marqué d’une identité forte et résolument tourné vers l’avenir. Maître cube, entreprise spécialisée dans la création de solutions bois, et les deux agences d’architectures Archipente et atelier Rivat sont chargées d’imaginer et d’élaborer le lieu.
« À l’origine de ce bâtiment, on avait un double contexte. Le premier c’était de savoir comment l’intégrer dans un milieu pavillonnaire et le second de travailler en site occupé, en maintenant l’activité du collège », a introduit Edouard Molard, architecte au sein d’Archipente.

Et de poursuivre : « On a fait un bâtiment relativement fin, en construction bois. Nous avons réussi à travailler le volume avec des toitures en pente, pour [qu’il] soit le plus bas possible, tout en gardant ce caractère institutionnel qu’est un collège. » Et le tout est savamment étudié. Ainsi, la façade principale sera orientée au Sud, ce qui permettra « de contrôler les apports solaires. En été il ne fera pas trop chaud et en hiver c’est un bâtiment qui consommera peu », ajoute-t-il.
Sébastien Faudrin, son homologue au sein de l’atelier Rivat, a apporté quelques précisions : « On aura pas mal de bois sur ce projet, c’était un des souhaits du programme. C’est un sujet qui touche nos deux agences [d’architectures]. Mais nous avons voulu aller plus loin. Toute la structure bois est fabriquée par une entreprise qui est située à 30 km d’ici. Nous voulions vraiment favoriser tous les circuits courts et les matériaux biosourcés. »
Beaucoup de bois donc pour la construction de l’établissement, mais pas que. « La toiture pour les élèves ce sera des caissons avec de la paille locale qui va permettre d’isoler. Au niveau thermique, pour donner un ordre d’idée, c’est 3 fois plus performant qu’un bâtiment classique », livre Sébastien Faudrin. Des panneaux photovoltaïques seront aussi installés sur le toit. Quant au chauffage, il se fera à l’aide d’une pompe à chaleur sur sondes sèches géothermiques. « Pour le bâtiment, on a 8 forages qui descendent chacun à 160 m sous terre. Ce sont des sondes fermées et on va puiser la chaleur dans la roche pour chauffer l’établissement », détaille Sébastien Faudrin.
Le collège atteindra ainsi « le niveau 3 (le plus élevé) du label ‘bâtiment biosourcé’ (avec 820 m³ de bois de structures, 740 m³ d’isolant biosourcés et 730 m³ de paille pour les isolants de toiture) et sera doté d’espaces végétalisés (toit sur 420 m² et espaces extérieurs sur 8 925 m² », explique le Département dans son communiqué.
A suivi le discours du maire, qui a fait un rapide point historique sur l’établissement scolaire : « Le collège Albert Einstein est sorti de terre à la fin des années 1970 suite à la mobilisation forte des habitants de Magny, afin de répondre aux besoins éducatifs d’une population grandissante à l’époque. Il est un pan de l’histoire de notre commune écrit par l’engagement collectif. Il est aussi un marqueur puissant de l’identité de Magny-les-Hameaux car il forge, génération après génération, le lien entre les enfants de tous les quartiers et hameaux de notre commune […]. »
Il a ajouté : « Ce collège, reconstruit sur le même emplacement, nous permettra de poursuivre cet engagement fort pour la jeunesse. Ainsi les futures générations vont pouvoir bénéficier, comme nous-même anciens de cet établissement, de cet accompagnement essentiel dans la vie. »
Faisant partie intégrante des différents aménagements qui intégreront l’établissement, la cour, qui se trouvera exactement à la place de l’actuel collège, offrira un espace ombragé pour les enfants, avec beaucoup de verdure, ainsi qu’un jardin pédagogique pour les sensibiliser à l’environnement. Les façades du collège seront vastes, largement dotées de vitrages (en bois à l’intérieur et aluminium à l’extérieur) pour apporter un maximum de luminosité dans les salles de classes, le réfectoire ou encore le hall principal.
Un fablab (un lieu de partage de compétences et de machines, ouvert à tous pour réaliser divers projets personnels et collectifs), orienté sciences et technologie et une web radio ; des équipements numériques modernes ; ainsi qu’un vaste local pour les vélos, de plus de 130 places, compléteront les équipements. Et, point important qui tenait à l’équipe pédagogique, une classe Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire, dispositif à destination d’élèves en situation de handicap) va voir le jour. « Il y aura une classe Ulis qui sera intégrée au collège, et qui enseignera à 15 élèves en inclusion. Nous en avions fait la demande il y a deux ans, mais nous n’avions pas les locaux pour la créer. Là ce sera désormais le cas », nous a expliqué Marie Laure Perrot, principale adjointe de l’établissement.
Le président du département des Yvelines a ensuite pris la parole. « Je veux d’abord remercier Monsieur le maire d’avoir fait un petit cours d’histoire sur ce collège. C’est toujours agréable de mieux connaître l’histoire des Yvelines. Je ne savais pas qu’il avait fait l’objet de revendications fortes et donc qu’il avait participé à la construction de l’identité de la commune de Magny », a-t-il souligné, avant de faire un point sur les finances du Département.

et des collégiens.
« Vous l’avez évoqué, vous avez eu chaud parce que les difficultés économiques importantes que connaît la France ne sont pas sans impact sur les finances publiques. Nous avons été impactés avec beaucoup de violence par la crise immobilière liée à la remontée des taux d’intérêt. Nous avons perdu la moitié de nos ressources fiscales et il nous a donc fallu engager un plan d’économies très fort. Mais c’est vrai que vous aviez dans votre manche deux atouts, (faisant référence aux deux conseillers départementaux présents, Ndlr) qui étaient extrêmement vigilants pour que ce dossier, devenu ce chantier, ne connaisse pas d’interruption, de retour ou de report, tant il leur tenait à cœur », a poursuivi Pierre Bédier.
Et de conclure : « C’est au sein des classes de collèges que l’on commence à construire l’esprit critique. Nous ne doutons pas que l’investissement fait par le Département pour ce beau bâtiment sera honoré par votre volonté de faire que, par la pédagogie, on fabrique des citoyens libres parce que c’est notre idéal républicain. »
La principale du collège, Anne Epifani, s’est également exprimée lors de cet événement : « En posant symboliquement cette première poutre, nous jetons les bases d’un lieu d’apprentissage moderne, innovant, inspirant. Un lieu où nos élèves pourront s’épanouir, développer leurs talents, et se préparer au défi du monde de demain. »
CREDIT PHOTO 1 ET PHOTO 2 : agences d’architectes Archipente et atelier Rivat