Depuis plus de deux ans déjà, la municipalité plaisiroise travaille sur l’avenir de ce qu’elle appelle le « centre-bourg ». Cette zone correspond au centre-ville élargi, qui comprend notamment le centre historique de Plaisir, le centre commercial Pasteur, le marché, les terrains de l’hôpital Charcot et le très discret ru. Après une phase de diagnostic en concertation avec les habitants, la Ville a organisé une réunion publique le lundi 7 octobre afin de présenter les premières orientations potentielles d’aménagement.

Si la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR) rappelle que ce ne sont à ce stade que des études et que rien n’a été décidé, plusieurs sujets majeurs se sont déjà dégagés pour le futur du « centre-bourg ». Parmi ceux-ci figurent le ru, la place de la voiture et des mobilités douces, le marché et les commerces, et la construction de nouveaux logements sur les terrains actuellement occupés par l’hôpital Charcot.

En ouverture de la réunion publique, qui a réuni plus de 150 Plaisirois en salle du conseil municipal, la maire de la commune est revenue sur l’ambition de cette « étude urbaine du centre-bourg ». « Entendez bien le mot étude, et non pas prise de décision ou réalisation, insiste à plusieurs reprises tout au long de la réunion Joséphine Kollmannsberger. Nous avons la chance sur Plaisir d’avoir un équilibre urbain/rural de très grande importance […], ce qui fait que notre priorité est la protection et pourquoi pas le développement de ces espaces naturels. Pour cela, il est important de prendre en compte différentes choses. »

Car parmi « les transformations en cours » à Plaisir, la maire évoque l’avenir des terrains de l’hôpital Charcot. Depuis 2018, les deux hôpitaux de Plaisir, l’hôpital Charcot et l’Hôpital gérontologique et médico-social (HGMS), ont fusionné pour former le centre hospitalier de Plaisir. Pour « donner encore plus de vitalité » à ce regroupement selon Joséphine Kollmannsberger, il est prévu « de déplacer l’hôpital Charcot, qui est en centre-ville, pour qu’il rejoigne des terrains encore libres et des bâtiments aujourd’hui en désuétude du côté de l’HGMS. Ce qui veut dire qu’il va y avoir un centre hospitalier regroupé sur un seul espace ».

« Le marché est isolé, ne profite pas aux commerces et les commerces ne lui profitent pas », résume le cabinet d’architectes-urbanistes qui étudie le projet de « centre-bourg ».

Les terrains actuellement occupés par l’hôpital, et lui appartenant, devraient donc être vendus. « Il est important que nous prenions en compte cela, qui peut être une chance pour Plaisir, avec cet espace naturel qui va se libérer, mais également de faire attention à ce qu’il pourrait se passer si nous n’avions pas un regard précis sur cette zone », poursuit la maire, précisant une collaboration étroite avec le centre hospitalier sur l’avenir de ces terrains.

Selon l’édile, l’hôpital pourrait les vendre d’ici à « quatre ou cinq ans minimum » et des promoteurs affichent déjà leur intérêt pour y construire des logements. Une perspective qui n’a pas manqué de faire réagir certains Plaisirois. « Actuellement, le centre-ville est déjà surchargé en circulation, les logements vont générer de nouvelles circulations », regrette l’un d’eux.

Un point sur lequel la maire s’est voulue rassurante : « Évidemment qu’il y aura de l’habitat. Combien ? Je ne sais pas. Mais quand on pense à l’habitat, forcément qu’on prévoit la circulation. » Et d’ajouter que les terrains n’étaient pas encore vendus, « donc aujourd’hui il n’y a pas de projet sur ce foncier, nous sommes en avance pour évoquer ce que nous voulons et discuter avec les partenaires ». D’après le cabinet d’architectes, la création d’un nouveau quartier pourrait permettre de faire la liaison entre ceux déjà existants.

Parmi les autres enjeux de cette étude urbaine du « centre-bourg » figure une mise en valeur du ru qui le traverse, aujourd’hui peu visible. « Le passage du ru peut nous permettre d’avoir, pourquoi pas, une zone bleue de promenade à imaginer sur cet espace », estime Joséphine Kollmannsberger. Avec la présence dans ce secteur de plusieurs zones d’espaces verts, le cabinet d’architectes-urbanistes Attica, qui planche sur le projet, avance l’idée « de relier le centre ancien aux quartiers Nord par la mise en continuité de tous les espaces verts qui existent aujourd’hui », et en aménageant les abords du ru.

Pendant la soirée, le sujet des mobilités douces et de la place de la voiture a également été abordé. Le cabinet d’architectes-urbanistes a ainsi proposé d’améliorer le maillage en pistes cyclables avec « l’idée » de « créer tout un réseau dans le centre-ville », aujourd’hui largement occupé par l’automobile.

Interrogés sur la question du stationnement, les Plaisirois ont été plusieurs à soulever un manque de places dans le quartier de la mairie, notamment sur la place de la République. Même si la maire de Plaisir a souligné que « le but n’est pas de refaire des emplacements, mais de les répartir différemment », jugeant les « poches de parking » actuelles peu « esthétiques ». Concernant la place de l’église, « qui est toujours surchargée », Joséphine Kollmannsberger a en tout cas annoncé « qu’elle va passer en zone bleue » : « Ça va peut-être en encourager certains à aller mettre leur voiture dans leur parking personnel. »

« Le passage du ru peut nous permettre d’avoir, pourquoi pas, une zone bleue de promenade à imaginer sur cet espace », estime la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR).

Concernant les commerces du centre-ville, l’objectif serait de leur apporter un nouveau dynamisme. « Aujourd’hui, les commerces de centre-bourg de Plaisir, c’est surtout le centre Pasteur qui est replié sur lui-même, qu’on ne voit pas de l’extérieur, a rappelé la maire en ouverture de réunion publique. Il fonctionne parce qu’il a des habitués, mais c’est un vrai sujet à se poser. » Les architectes ont donc avancé l’hypothèse « de créer une nouvelle place des commerces au contact de la rue du Bois et de la rue Calmette, pour leur donner de la visibilité, que ce soit la porte du centre ancien ».

Par ailleurs, Attica a ajouté que « le marché est isolé, ne profite pas aux commerces et les commerces ne lui profitent pas ». Les habitants ont justement été invités à donner leur avis sur une possible évolution du marché, et ont quasiment tous plébiscité un maintien de son offre actuelle, et non un marché plus spécialisé ou adossé à une offre de restauration.

Pendant les échanges sur le manque de vitalité du marché, un Plaisirois a pointé du doigt « une halle fermée sur elle-même : quelqu’un qui passe ne voit même pas qu’il y a un marché ». La maire a projeté la mise en place prochaine « de panneaux » pour « montrer qu’il y a quelque chose ». Au sujet du marché, Joséphine Kollmannsberger a insisté sur le fait qu’il n’était pas envisagé de le déplacer, ni d’en créer un au Valibout : « Il n’est pas question d’y mettre un marché. S’il y en a un qui fonctionne, ce serait déjà génial. »

Joséphine Kollmannsberger a en tout cas à plusieurs reprises rappelé que ce qui a été présenté ce soir-là n’était pas un projet décidé mais un « diagnostic » des échanges menés jusque-là : « Et tout ce travail de plusieurs mois a permis de proposer ce genre de choses qui semblent très cohérentes dans l’attente des personnes qui ont travaillé avec nous. Ce n’est pas une décision, je le répète. »

Maintenant ce diagnostic établi, de nouveaux ateliers de travail avec les habitants devraient avoir lieu. La municipalité plaisiroise prévoit encore « deux bonnes années minimum » pour finir l’étude urbaine du « centre-bourg ».