Les expérimentations de la voiture autonome vont continuer à se multiplier. Alors que l’une doit débuter courant 2020 autour de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines (voir notre édition du 17 septembre), une autre a été annoncée pour se dérouler sur des autoroutes franciliennes. Depuis le Technocentre de Guyancourt, la présidente de la Région, Valérie Pécresse (Libres), et Hadi Zablit, directeur business development de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, ont rendu public leur partenariat pour la mise en place de navettes autonomes entre Roissy et La Défense à l’horizon 2024.

La Région a annoncé qu’elle allait investir pour permettre aux routes franciliennes concernées d’accueillir l’expérimentation et à terme le service ouvert au grand public. De son côté, Renault va continuer de travailler à la conception de ce véhicule autonome, notamment au Technocentre. Afin que les industriels automobiles d’Île-de-France restent dans la course au véhicule autonome, Valérie Pécresse avance que « la Région peut favoriser l’environnement et notamment l’accès à l’infrastructure ». La président de la Région a donc annoncé un investissement de 100 millions d’euros « pour que l’on devienne la première région européenne du véhicule autonome ».

« Ce sont 100 millions qui vont être mis à des endroits stratégiques, poursuit Valérie Pécresse, précisant que la navette autonome entre Roissy et La Défense empruntera l’A1, l’A4, l’A6 et l’A86. Concrètement, on va mettre à niveau, avec l’appui des services de l’État, les routes du réseau national, les équiper pour assurer une connexion avec les véhicules, réaliser la cartographie 3D haute résolution. Ces actions bénéficieront à tous, industriels et usagers du quotidien. »

La présidente de la Région a annoncé que les expérimentations pourront donc se dérouler sur les autoroutes concernées « sur des voies dédiées » et « avec des expérimentations sur les bandes d’arrêt d’urgence ». Et d’ajouter : « Parce que l’idée n’est pas de priver les automobilistes actuels d’une voie pour mettre des véhicules expérimentaux. »

De son côté, Renault va s’occuper de développer le véhicule – avec comme partenaire Waymo, la filiale voiture autonome de Google -, alors que la marque au losange a justement présenté un premier concept, la EZ-GO, à Genève en 2018. « La mobilité de demain sera électrique, connectée, autonome et partagée, insiste Hadi Zablit, remplaçant de dernière minute de Thierry Bolloré, qui devait être initialement présent mais était alors sur la sellette chez Renault. Nous serons très focalisés sur la sécurité d’abord : les voitures autonomes doivent gagner leurs lettres de noblesse sur l’acceptabilité sociale et la sécurité. Et c’est un enjeu pour nous en tant que constructeur. »

Comme annoncé, ces navettes devraient donc rejoindre Roissy à La Défense, « deux pôles actuellement mal reliés » en transports en commun, souligne Valérie Pécresse. « Aujourd’hui, le temps de parcours est de 40 minutes en moyenne, si on ne fait rien il va s’allonger, prévoit-elle, espérant « 1 500 à 2 000 » usagers par jour dans les futures navettes. L’objectif de cette navette est d’éviter d’avoir un passager par voiture. L’objectif n’est pas de gagner du temps mais d’anticiper la saturation. » Ces navettes seraient à la commande via une application smartphone et sans arrêt entre La Défense et Roissy.