Dans la zone de Sainte-Apolline, à Plaisir, près de 1 000 m² consacrés à des activités de Muto. Un joli cadeau d’anniversaire pour cette société de 12 salariés axant ses activités sur le réemploi solidaire, et qui avait besoin de plus d’espace pour se développer et a inauguré, le 4 avril, à l’occasion de ses deux ans d’existence, ses 2es locaux, après ceux de Gennevilliers, qui sont eux d’une surface de 200 m². Une inauguration et un anniversaire donc pour cette entreprise qui « fournit un service clé en main qui a pour vocation de transformer tout ce qui est de l’ordre de la décoration, de l’aménagement, des décos scénographiques etc », explique son fondateur et directeur général, Vincent Raimbault.

Muto partage ses locaux avec l’entreprise JPB audiovisuel. Sur les 4 000 m² de l’entrepôt plaisirois, près de 1 000 sont ainsi pour Muto, qui a emménagé ici en février. La société a donc déjà bien grandi, puisqu’en deux ans, Muto a réalisé plus de 150 opérations et récupéré plus de 350 t de matériaux, avance Vincent Raimbault « Ça représente 115 tours de la Terre en voiture diesel », illustre-t-il, lui qui, issu de l’événementiel, fournit aujourd’hui des prestations de réemploi pour des acteurs de ce secteur.

« C’est la grande marque qui organise son gros événement, sa convention, son séminaire, son salon, son stand, qui nous paie dès le départ pour toutes les prestations clés en mains que fournit Muto. La prestation va des inventaires en amont – on a des équipes qui viennent sur site voir des photos, des plans d’implantation, pour savoir quels sont les volumes et les qualités des matériaux qu’on va récupérer, ensuite on vient sur site faire des repérages la veille, on vient ensuite au démontage […] – puis après, il y a tout l’aval, qui est pratiquement la plus grosse partie, car il faut sourcer les bénéficiaires, opérer les dons, faire les bilans, la traçabilité, le bilan carbone, les kits de communication clés en main […]. Donc il y a de la logistique, mais aussi beaucoup de gestion », détaille Vincent Raimbault.

Les clients sont pour la plupart des agences événementielles. Au lieu de jeter les décors de leurs salons ou expos, elles les confient à Muto, qui les donnent à ses près de 1 100 bénéficiaires, dont 825 sont vraiment actifs sur la plateforme de la société, c’est-à-dire qu’ils ont « récupéré leurs infos, signé leur charte réemploi solidaire, récupéré des matériaux … », précise Vincent Raimbault. Ces bénéficiaires doivent respecter « un engagement, soit écologique, soit social, soit culturel », indique-t-il.

Soutien de la Région, de l’Ademe et de la BPI

Et de poursuivre : « Quand quelqu’un veut rejoindre notre réseau [de bénéficiaires], on lui fait remplir un questionnaire dans lequel on lui pose un certain nombre de questions, tout un tas de choses : ‘‘Est-ce que vous faites un travail pour la biodiversité ?’’ ‘‘Est-ce que vous avez un engagement pour la parité hommes-femmes ?’’ ‘‘Est-e que vous employez des personnes en situation de précarité ?’’. Ces questions sont pondérées, donnent lieu à un score […], qui nous en interne, nous permet de nous dire ‘‘Ceux-là sont plutôt favorables, ceux-là plutôt défavorables’’. Après, il y a toujours quelqu’un qui va leur poser deux ou trois questions pour savoir, et s’ils passent au crible de ça, on leur fait signer une charte écoresponsable qui donne des accès à la plateforme en ligne, et à partir de ce moment-là, tu deviens bénéficiaire. »

Pour développer son activité, Muto a bénéficié de 250 000 euros d’aides de la Région et 170 000 euros de l’Ademe (Agence de la transition écologique), mais « toutes les dépenses ne sont pas éligibles », souligne Vincent Raimbault, citant par exemple le soutien de la Région, qui concerne surtout « la recherche et l’innovation, ou alors de l’investissement en machines lourdes, […] et ensuite [la Région] vous rembourse 27 % de vos dépenses ». 30 000 euros de la Banque publique d’investissement viennent s’ajouter à ce volet d’aides pour la jeune entreprise, qui entend à terme aussi s’implanter en province.