La 106e édition du Tour de France s’élance le 6 juillet de Bruxelles (Belgique). Jusqu’au 28 juillet, seront à l’honneur les coureurs, les spectateurs, mais aussi la fameuse caravane, sans qui la Grande boucle n’aurait pas la même saveur.

Celle-ci est composée d’hommes et de femmes sacrifiant la majeure partie de leur mois de juillet, par passion. Parmi eux, Nicolas Sepré. Ce Clétien de 43 ans, professeur d’EPS au lycée de Villiers-Saint-Frédéric, s’apprête à vivre son septième Tour. « Mon premier, c’était un job d’étudiant en 2001, pour Orange, confie-t-il. J’étais tout jeune prof. Cinq ans plus tard, je me suis dit, pourquoi pas, avec mes deux mois de vacances, repartir avec le Tour. J’ai intégré Idéactif, la plus grosse agence sur le Tour, qui a entre cinq et sept marques et emploie des personnes qu’elle dispatche selon les besoins des marques. »

Il s’est ainsi s’est retrouvé dans la caravane de différents sponsors : Vache qui rit en 2006 et 2007, Saint-Michel en 2015 et 2016, et la marque de café Senseo en 2018 et 2019. D’abord en tant que chauffeur, puis désormais comme chef caravanier. Un poste où il doit notamment « réguler le dispositif, pour que le cortège soit le mieux positionné possible » et « gérer les imprévus tels que les piqûres de guêpes ou arrêts pipi ».

Si ses affectations changent, sa détermination à renouveler l’expérience, demeure intacte. « C’est une aventure humaine, des moments très sympathiques, affirme le Clétien. On vit avec une équipe d’une vingtaine de personnes tous les jours, des gens très soudés qui doivent bosser toute une journée dans des conditions spéciales, avec beaucoup de monde sur les routes, la chaleur qui peut être fatigante. » Il fréquente ainsi chauffeurs, comédiens ou encore hôtesses, qui distribuent différents goodies aux spectateurs.

Et Nicolas Sepré de poursuivre : « C’est une émulation énorme, on côtoie 13 millions de personnes sur la route. La caravane, c’est 470 caravaniers, 170 véhicules (sur l’ensemble de toutes les marques, Ndlr), on est vraiment sur une très grosse organisation, donc on ne s’ennuie pas, c’est très sympa, et l’ambiance est exceptionnelle. C’est à la fois dur et valorisant, car on donne du plaisir aux gens. C’est fatigant, mais ça donne envie de revenir. »

Fatigant notamment car les journées commencent très tôt, avec un lever entre 6 et 8 h en fonction des étapes, dans des hôtels assez éloignés des lieux de départ, priorité étant donnée aux coureurs et organisateurs pour l’hébergement.

« On a souvent une heure de route avant d’arriver sur le lieu de départ, où il faut être entre trois et deux heures avant le départ de la caravane. […] On part une heure et demie avant les coureurs, pour six heures de route, et une arrivée 30 minutes avant les coureurs. » Et ce n’est pas terminé puisqu’il faut encore démonter le matériel puis repartir à l’hôtel, où l’arrivée se fait vers 18 h 30-19 h.

Au cours de ces journées bien remplies, il faut redoubler de vigilance pour éviter les incidents, et faire face au comportement imprévisible de certains spectateurs. « Ça m’est arrivé en tant que chauffeur, deux fois, d’avoir un enfant qui traverse devant moi, raconte Nicolas Sepré. Soit on pile et on met tout le monde par terre, soit on crie pour que le gamin ne fasse pas demi-tour et reste de l’autre côté. » Et d’évoquer des gens « un peu alcoolisés », «  des noms d’oiseaux », des hôtesses « un peu chahutées », ou encore des jets d’urine. Le professeur d’EPS assure en revanche qu’il n’y a « plus beaucoup d’accidents », contrairement à « il y a dix ou 15 ans », ajoutant n’avoir jamais eu affaire à des incidents graves voire mortels.

Des difficultés qui ne doivent pas, selon lui, faire oublier les belles expériences vécues. Il se prépare donc à vivre une nouvelle édition, parvenant à la concilier avec sa vie de famille. « Je suis divorcé, j’ai une petite fille en garde alternée, mes parents vont la garder, glisse-t-il. J’arrive à concilier, mais je conçois que pour certains, ça puisse être plus difficile. » En dépit d’une rémunération modeste – « entre 1 500 et 1 800 euros » tous postes confondus sur l’ensemble du Tour , d’après ses chiffres – il compte bien remettre ça lors des prochaines éditions.

La dernière étape passera par Magny-les-Hameaux

La dernière étape de ce Tour de France 2019 partira le 28 juillet prochain de Rambouillet (lire notre édition du 26 mars). Des animations sont prévues dans la ville tout l’après-midi jusqu’à 18 h, horaire du départ. Un horaire tardif car l’arrivée sur les Champs-Élysées est prévue vers 21 h 15-21 h 30. Une arrivée à la tombée de la nuit pour la deuxième fois seulement après 2013.

Entre temps, les coureurs auront traversé les Yvelines sur environ 50 des 128 kilomètres de l’étape. Avec notamment un passage par Magny-les-Hameaux, aux alentours de 19 h pour le peloton (17 h pour la caravane, Ndlr) au Cressely, route de Versailles, où la circulation sera interrompue dans les deux sens de 15 h à 20 h, annonce la commune magnycoise.

CREDIT PHOTO : Geoffroy Reynard/Dreamartmedia