La fibre optique est désormais bien présente à Saint-Quentin-en-Yvelines et les opérateurs tablent sur un déploiement quasi finalisé d’ici la fin de l’année, sauf à Trappes où il faut composer avec les travaux de la nationale 10. Pour 11 des 12 communes saint-quentinoises, c’est Orange qui est en charge du déploiement, et SFR s’occupe de terminer Montigny-le-Bretonneux. La Gazette a sollicité les deux opérateurs pour faire le point sur l’avancée dans chacune des villes.

Dans les Yvelines, Orange est en charge d’apporter la fibre dans « 102 communes », ce qui représente « un peu plus de 582 000 logements à rendre éligibles », résume Régis Philippon, directeur des relations avec les collectivités locales des Yvelines d’Orange, contacté le 17 septembre. D’après ses derniers chiffres, l’opérateur historique français a désormais rendu « 498 269 logements » éligibles. Cela représente un taux d’éligibilité globale de « 88,8 % ».

De ce pourcentage, sont exclus les « 11 700 logements » encore en construction et les « un peu moins de 10 000 [logements] qui sont en refus », souligne Régis Philippon. « On a certaines copropriétés, pour des raisons qui leur sont propres, qui refusent que l’on fibre, précise-t-il. Donc on apporte le réseau jusqu’à la limite de propriété sur la partie publique, mais la partie privée n’est pas faite. » Le pourcentage prend par contre en compte les copropriétés où l’assemblée générale n’a pas encore donné son accord préalable, qui est nécessaire aux opérateurs pour fibrer les parties communes.

Orange se satisfait de l’avancée du déploiement à l’échelle du département. « À nos yeux la situation est plutôt très bonne dans les Yvelines, puisqu’on avait un engagement de terminer l’ensemble des communes sur lesquelles nous avions pris des engagements d’ici fin 2020 », apprécie Régis Philippon. Il faut cependant préciser que, dans le vocabulaires d’Orange, une commune est considérée comme terminée lorsque le taux d’éligibilité dépasse les 85 %. « Ça ne veut pas dire qu’on arrête de bosser après, insiste le responsable d’Orange. L’objectif final est bien évidemment 100 %, ou du moins s’en rapprocher le plus possible. » Et Orange vise un taux d’éligibilité de plus de 90 % dans les Yvelines d’ici la fin de l’année.

La crise sanitaire du Covid-19 n’a en tout cas pas retardé l’objectif d’Orange. « Pendant la crise Covid, tout le monde a continué à travailler, on a noté un léger ralentissement sur le nombre de prises, mais cette dérive, avec l’avance que l’on avait, fait qu’on tient encore nos engagements qui étaient prévus pour la fin de l’année », note Jean-Luc Girod, délégué régional Île-de-France Ouest chez Orange.

Plus précisément à Saint-Quentin-en-Yvelines, à l’exception des logements de Montigny-le-Bretonneux à la charge de SFR, Orange annonce un taux de déploiement de 85,13 %, avec « presque 81 000 logements rendus raccordables » sur les « 98 378 » qu’il doit réaliser. « Et il y a à peu près 3 300 logements qui sont soit en constructions neuves, soit en refus, poursuit Régis Philippon. Mais il n’y a pas beaucoup de refus globalement à Saint-Quentin-en-Yvelines, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. »

Dans le détail, pour les 11 communes saint-quentinoises où Orange est aux manettes, sept ont dépassé les 85 % d’équivalents logements éligibles à la fibre optique. Dans son planning, Orange avait priorisé les villes ayant la moins bonne connexion à l’ADSL, c’est pourquoi les trois communes où le déploiement est le moins avancé sont La Verrière, Guyancourt et Trappes. Pour ces dernières, les études étaient en cours de finalisation fin 2018 (voir La Gazette du 18 décembre 2018).

À Trappes, le déploiement de la fibre est en outre rendu plus compliqué en raison des travaux d’enfouissement de la nationale 10. « Il a fallu se coordonner sur ces travaux d’importance pour pouvoir passer nos différents réseaux au moment où ils effectuaient les travaux, donc on est très liés au calendrier des travaux de la RN 10, rappelle le directeur des relations avec les collectivités locales. On a fait une partie de Trappes, ce que l’on pouvait faire en attendant de pouvoir passer nos réseaux de l’autre côté de la RN 10 pour pouvoir poursuivre le travail. » Il précise que « de gros passages de fibre optique ont été effectués » début septembre et avant le confinement.

D’après les derniers chiffres de l’opérateur, « 53 % » des 14 000 logements trappistes sont aujourd’hui éligibles à la fibre : « Ça représente quand même 7 500 logements, donc ce n’est pas neutre. » Mais en raison des contraintes liées à la RN 10, Orange n’est pas en mesure d’être précis sur une date de fin.

D’après Jean-Luc Girod, délégué régional Île-de-France Ouest chez Orange, Saint-Quentin-en-Yvelines est « l’une des agglomérations les plus connectées de France ».

« L’objectif pour la fin d’année est de faire le maximum de ce qu’on peut faire […], j’espère qu’on aura terminé au premier semestre 2021, projette Régis Philippon. Mais si on parle d’ambition, la nôtre est de finir le plus vite possible. C’est pour ça qu’on espère avoir bien avancé d’ici la fin du premier semestre 2021, mais si on peut finir avant, on le fera. » Il ajoute qu’Orange « mettra plus de moyens sur Trappes à un moment donné, ce qui nous permettra d’avancer plus vite », notamment lorsque d’autres communes seront terminées et que des techniciens supplémentaires seront donc disponibles.

Du côté de La Verrière, Orange table sur une fin de déploiement prochaine. « On a commencé l’année dernière, rappelle-t-il. Sur les 2 300 équivalents logements, il y en a 46,1 % qui sont rendus raccordables. Et il n’y a pas de soucis. Dans la mesure où c’est une petite commune, d’ici la fin de l’année, ça devrait être terminé. »

Pour Guyancourt, où Orange dispose de 14 000 logements à fibrer, l’opérateur annonce en avoir « fait un peu plus de 77 % aujourd’hui ». « Il y a eu quelques soucis de génie civil avec certains travaux, mais globalement, ça s’est très bien passé, se remémore Régis Philippon, optimiste pour la suite. Normalement à Guyancourt, d’ici la fin de l’année, on devrait être aux alentours de 85 % puisqu’on a de bonnes prévisions. »

Dans les huit autres communes d’Orange, le déploiement est désormais bien avancé. Notamment aux Clayes-sous-Bois où la majorité précédente avait déploré l’arrêt de la couverture de la commune après une première arrivée de la fibre en 2016. L’opérateur y a déjà rempli son objectif annoncé lors d’une réunion publique en mars 2019. « Aux Clayes-sous-Bois, on est à un peu plus de 86 % de taux de déploiement, ça n’a pas été facile mais on y est arrivé, apprécie le directeur des relations avec les collectivités locales. Lors de la réunion publique, on avait annoncé qu’on finirait pour fin 2020. Là on est au-delà de nos fameux 85 %. Mais on a encore un peu de travail à faire, et on devrait encore avancer d’ici la fin de l’année. »

La majorité précédente de Villepreux avait aussi fait des pieds et des mains au sujet de la fibre, et avait obtenu qu’elle y soit déployée un an plus tôt que ce qui était prévu. « À Villepreux, avec 5 200 équivalents logements, on est à un peu plus de 82 %, détaille Régis Philippon. C’est une commune qu’on a commencée tardivement, donc ça avance bien, et nous devrions l’avoir terminée d’ici la fin de l’année. »

Du côté de Magny-les-Hameaux, si la fibre avait été amenée dans 73 % des habitations fin 2018, la difficulté pour le reste de la commune était qu’Orange devait utiliser le réseau aérien pour continuer le déploiement, et donc signer une convention pour passer par les poteaux électriques et en changer certains. « Magny-les-Hameaux, ça n’a pas été un long fleuve tranquille puisque, comme son nom l’indique, ce sont des hameaux, concède-t-il. Ça a été compliqué à réaliser, mais on l’a fait grâce au concours du Département et de la mairie qui nous ont pas mal aidés. Aujourd’hui, c’est quand même une certaine fierté parce qu’on est à 94,3 %, et donc sur une fin de déploiement. »

Les cinq dernières communes où le déploiement est entièrement assuré par Orange affichent des taux de couverture supérieurs à 90 %. Régis Philippon détaille ainsi que Coignières est « à plus de 90 % », Voisins-le-Bretonneux affiche un « taux de couverture supérieur à 93 % », Maurepas a été l’une des premières communes terminées de l’agglomération et compte aujourd’hui « 98,3 % » des « un peu plus de 10 600 logements » éligibles à la fibre. Plaisir, la plus importante commune de SQY sous la responsabilité d’Orange avec 16 655 équivalents logements, est aussi terminée depuis quelque temps avec « un taux de 99 % d’éligibilité ». Et Élancourt s’offre le luxe d’être couverte à 100 %.

Autant de données qui font dire à Jean-Luc Girod que Saint-Quentin-en-Yvelines est « l’une des agglomérations les plus connectées de France » : « Mis à part Trappes, qui n’a pas un déploiement aussi haut que l’on espérait compte tenu du calendrier de la nationale 10, pour tout le reste, d’ici la fin de l’année, on aura dépassé les 90 %. Ce sera une belle réussite en termes de connexion de l’agglomération. »

Enfin, à Montigny-le-Bretonneux, la situation est particulière puisque Orange y a commencé le déploiement de la fibre, et en a rétrocédé la fin à SFR en 2018. Régis Philippon explique qu’Orange a réalisé « 100 % » des logements qui étaient sous sa responsabilité, « mais ça ne représente qu’un peu plus de 16,5 % de ce qu’il y a à faire sur la ville ».

De son côté, Altice France – dont l’opérateur SFR est une filiale et dont SFR FTTH est la filiale chargée du déploiement de la fibre – vise une fin des opérations pour la fin d’année, avec aujourd’hui « plus de 12 340 prises raccordables sur 15 500 ». « Aujourd’hui, on a 80 % des logements qui sont éligibles à la fibre FFTH (Fiber to the home, qui correspond à un déploiement de la fibre optique jusqu’au domicile de l’abonné, Ndlr), annonce Jean-Claude Brier, délégué régional Île-de-France d’Altice France. La quasi-totalité des autres logements sera déployée et rendue éligible d’ici la fin de l’année […], sauf pour quelques copropriétés qui pourraient ne pas avoir signé dans les temps, ou pas du tout, de convention pour déployer dans [leur] immeuble. »

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