Les riverains du parc Maurice Laure ne veulent toujours pas de la construction de deux terrains de padel, sport de raquette à mi-chemin entre le tennis et le squash. Pour demander l’abandon de ce projet dont les travaux doivent démarrer en septembre, deux pétitions ont été lancées et totalisent plus de 400 signatures. Les opposants, qui dépassent donc le quartier, s’inquiètent pour le cadre de vie et critiquent le coût de ce projet estimé à 350 000 euros. Contactée, la maire de Voisins-le-Bretonneux, Alexandra Rosetti (UDI), se veut rassurante.
Comme annoncé dans notre édition du 12 février, la municipalité va construire deux courts de padel, couverts avec des parois en verre montant à 8 mètres de haut, à la place du terrain de basket du parc Maurice Laure. Un projet qui a inquiété les riverains dès son annonce. Ils demandent désormais son abandon au travers d’une pétition papier et d’une pétition en ligne. Selon Marie Guyot, habitante proche du parc et à l’origine des deux pétitions, la première avait récolté la semaine dernière environ 150 signatures, alors que la seconde a dépassé les 300.
« Sur le fond, on n’est pas contre développer l’offre sportive à Voisins et contre du padel, ce qui nous dérange, c’est le lieu, résume Marie Guyot, reprochant également à la Ville le manque de concertation. On est dans un parc arboré, où il y a encore des grandes pelouses, et imaginer dans ce parc un bâtiment de 8 mètres, ça nous paraît inconcevable. » D’autant que certains riverains devraient se retrouver avec une vue directe sur les futurs terrains. « Il y a sept ou huit maisons pour qui c’est le cas, estime Marie Guyot. Ils vont passer d’une vue sur les arbres à une vue sur un bâtiment de 8 mètres. »
Alexandra Rosetti rappelle quant à elle qu’il s’agit « de la hauteur d’une maison », estime justement que la municipalité « a voulu l’intégrer dans l’environnement » et assure que le parc ne sera « pas défiguré ». Elle ajoute que « c’est aussi une hauteur réglementaire pour pouvoir jouer ». La maire précise néanmoins comprendre que ces terrains padels, « comme tout nouveau projet, inquiètent les riverains, ce qui est légitime ».
L’autre crainte des futurs voisins des padels concerne le bruit. « Ce qui nous inquiète beaucoup, c’est les nuisances sonores que les deux terrains vont générer, explique Marie Guyot. C’est un sport où on tape une balle contre des parois en verre, sachant que le parc est ouvert jusqu’à 22 h 30. » Un point sur lequel la maire de Voisins tente d’apaiser les craintes. « Ce n’est pas plus bruyant que le tennis, ce qui fait du bruit, c’est quand les gens expriment leur joie, avance l’élue. Le sport lui-même est mesuré à 49 décibels, soit une conversation dans un salon. Et comme ce sera dans un milieu semi-fermé, le verre va amortir le bruit. » Un point contesté par Marie Guyot qui estime que le chiffre donné est une moyenne et que le bruit des balles la dépassera forcément, et pointe également la répétition de ce bruit.
Marie Guyot explique que les riverains ont proposé à la municipalité de plutôt construire ces terrains de padel du côté du gymnase des Pyramides, où quatre courts de tennis « peu entretenus » pourraient être reconvertis afin de voir si la discipline trouve son public selon elle. Les riverains souhaitent en tout cas une concertation sur ces courts de padel. Selon la maire de Voisins, cet emplacement a été choisi en raison de sa proximité avec les courts et le club house du club de tennis local, qui aura la gestion des padels.
Les opposants à ce projet dénoncent aussi son coût de 350 000 euros, jugé comme « faramineux » alors qu’il en a coûté 97 000 euros à Saint-Germain-en-Laye pour construire deux terrains de padel, mais non-couverts. Selon Alexandra Rosetti, l’argument ne tient justement pas parce que ceux de Voisins seront, eux, couverts et permettront de jouer même lorsqu’il pleut. « Si on veut de la qualité, on y met les moyens, justement pour que ce soit qualitatif, explique-t-elle. Si je fais un équipement, j’ai plutôt intérêt à ce qu’il soit utilisé au mieux. C’est le problème des tennis découverts qu’on a, ils sont sous-utilisés à cause de la météo. »
Quoi qu’il en soit, le projet est bien parti pour voir le jour puisqu’Alexandra Rosetti confirme que le permis de construire « vient d’être délivré », et que, « si tout va bien », les travaux devraient démarrer fin septembre pour durer jusqu’à fin février. « Nous sommes convaincus que ce sera un très beau projet et que les gens seront ravis », assure la maire, estimant que le padel est « un sport qui monte et qui va pouvoir bénéficier au club de tennis et aux habitants ».
Les riverains ne comptent en tout cas pas s’arrêter là et envisagent déjà un recours gracieux quand le permis sera affiché, « et après, s’il le faut, le tribunal administratif », prévoit Marie Guyot. La semaine dernière, Olivier Afonso (DVD), conseiller municipal d’opposition et candidat déclaré pour les municipales de 2020, s’est fendu d’un communiqué sur le sujet. Il y estime que « ce projet est un beau projet, mais il est surdimensionné pour notre ville, trop cher et sur un site inapproprié ».