C’est une exposition qui rendra sans doute assez nostalgiques les plus anciens. Jusqu’au 27 juillet, le musée de la Ville, à Montigny-le-Bretonneux, ressort près d’une centaine d’objets parmi les 3 000 de sa collection liée au design et aux modes de vie (l’établissement dispose d’une collection d’environ 6 000 objets au total, Ndlr) afin de faire revivre les modes de consommation d’un ménage il y a un demi-siècle.

« On est assez axés sur les années 60 et 70, mais après pour comprendre pourquoi les gens avaient ces objets, et quelle évolution il y avait pu y avoir, c’est intéressant d’avoir des objets antérieurs, explique Florence Jeanne, responsable des collections du musée. C’est cette évolution qui nous permet de voir comment les objets évoluent, la technique et les modes de vie. Donc on a des objets des années 30, jusqu’à les derniers objets dont on a fait l’acquisition, comme le kitchenede qui date de 2015. »

L’exposition, intitulée Objets de notre temps, est répartie en quatre thématiques : cuisine, hygiène, nouvelles technologies et confort. Ainsi, du réfrigérateur master de General Motors de 1950 à la chaise longue Djinn de 1964-1965, en passant par la machine à laver Calor de 1967 ou l’Imac d’Apple de 1999, les visiteurs se retrouvent plongés au cœur de l’évolution de la vie d’un foyer au XXe siècle. « C’est mélangé, le but n’était pas de faire quelque chose de chronologique mais de montrer beaucoup d’objets », tient à préciser Florence Jeanne.

Chaque objet est par ailleurs accompagné d’un texte descriptif, tandis que des publicités d’époque sont également projetées. Le spectateur peut aussi entendre, durant sa visite, des chansons populaires liées aux objets présentés, comme La machine à écrire de Gilbert Bécaud ou La fille au rasoir de Serge Gainsbourg.

Le nom de l’exposition est un clin d’œil à une autre, Formes utiles, objets de notre temps, qui s’était tenue au Musée des arts décoratifs à Paris en 1950, mais pas seulement. « C’était la volonté d’inscrire ces objets dans un passé proche, celui des 30 Glorieuses et de l’émergence d’une société de consommation, mais c’est aussi pour dire que ces objets sont encore les nôtres au début du 21e siècle : par exemple, la télévision, on l’a toujours chez soi », a justifié le directeur du musée de la ville, Frédéric Debussche, lors de son discours de vernissage, le 16 avril.

L’organisation de la manifestation, elle, déroge un peu aux habitudes de l’établissement. « Habituellement, on avait des expositions thématiques, et on sortait des collections à cette occasion, fait savoir Florence Jeanne. Là, c’est l’inverse, on est parti de nos collections et on a eu envie de dire des choses dessus. » Et son directeur d’abonder : « L’idée est de présenter les objets de façon décontextualisée et d’attirer le regard sur l’objet en lui-même. »

« Dans les années 50, après la guerre, il va y avoir une profusion d’objets : les logements commencent à changer, à avoir plus de confort, contextualise Florence Jeanne. […] On va découvrir plein de petits objets qui vont faciliter le quotidien des gens, comme dans la cuisine, mais aussi dans d’autres pièces. » En résumé, « ces objets parlent surtout de l’habitation, de la vie de tous les jours au sein du foyer », selon Frédéric Debussche. L’entrée est libre, renseignements au  01 34 52 28 80.