Space age. C’est le nom de l’exposition à l’affiche jusqu’au 8 juillet au Musée de la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), à Montigny-le-Bretonneux. Le space age est un mouvement artistique inspiré de l’exploration spatiale, qui, « source d’une immense fascination, d’autant plus forte qu’elle coïncide avec l’essor de la télévision et une diffusion planétaire, […] a eu un impact considérable dans le domaine de la création », indique le communiqué de l’exposition.

Le space age « a beaucoup inspiré les créateurs, notamment les designers, et les architectes. »

« Le space age, qu’on appelle aussi aux États-Unis l’ère atomique, avec cette thématique un peu voisine qui est celle de la physique nucléaire, a beaucoup inspiré les créateurs, notamment les designers et les architectes, dans la foulée de la conquête de l’espace, qui commence dans les années 50, et qui atteint son point d’apogée en 1969 avec le premier homme sur la Lune. On a voulu, puisqu’il n’y avait pas de définition officielle du space age, essayer de le définir et d’en dresser les grandes caractéristiques. Hormis celle-ci, il y a la question de la couleur blanche, la question des formes rondes, il y a une question qui tient à la nature des matériaux, au caractère high-tech de certains objets », a expliqué Frédéric Debussche, directeur du Musée de la ville, lors du vernissage de l’exposition, le 8 février dernier.

Une exposition présentant une cinquantaine d’objets design datant des années 1960 à 1980 et s’inscrivant dans ce mouvement, issus pour la plupart de collections du Musée de la ville ou de prêts. On peut mentionner, par exemple, un fauteuil bleu intitulé Luna, en référence bien sûr à la Lune, ou un fauteuil gonflable Molécul’air, datant des années 1960 et conçu par Bernard Quentin, considéré comme l’un des pionniers des structures gonflables et qui est constitué de « dix sphères agglomérées à la manière d’un regroupement d’atomes », peut-on lire sur le texte descriptif de l’objet. On peut également citer, parmi les éléments marquants exposés, une suspension lumineuse UFO, datant de 1975. Intitulée UFO, elle est composée « d’une série d’anneaux en plastique, […] suspendus à des chaînes métalliques se déployant verticalement dans l’espace, à la manière d’un mobile », précise le descriptif de l’objet. Sans oublier la Ball chair, siège sous forme d’une sphère édité à partir de 1966.

« À l’époque, tout le monde voulait avoir chez soi des objets qui pouvaient représenter de loin ou de près la réalité plus ou moins fantasmée de la conquête spatiale, évoque Frédéric Debussche.  À côté de la réalité scientifique de l’exploration spatiale, il y avait aussi tout un imaginaire qui s’est fortement développé, à partir du xixe siècle déjà dans la littérature, mais qui a connu un coup d’accélérateur au début du xxe siècle, et encore plus après-guerre, avec aussi tous les fantasmes et les délires associés à la conquête de l’espace, ou à la venue des habitants d’autres planètes sur la Terre. »

Fauteuils, chaises et luminaires donc, mais aussi petites lampes, tapis, coiffeuses, tables, ou encore téléviseurs portables, radio-cassettes, radio-bracelets, tourne-disques renvoyant aux planètes et à la conquête spatiale, sont à retrouver dans cette exposition s’inscrivant dans la lignée de précédentes expositions du Musée de la ville, présentant le style des objets des années 1960, 1970 ou encore 1980, imprégnés de pop culture. « On veut être un musée de référence sur les années 60, 70, 80, les années pop, et on veut creuser ce même sillon, mais tout en n’étant pas dans la répétition, en essayant d’aborder les choses de façon différente, affirme Frédéric Debussche. Dans ce registre des années pop, les thèmes sont très nombreux, il y a un puits d’inspiration sans fond, qui rend compte aussi d’une période très riche. Il suffit de regarder les objets pour voir quels étaient les désirs de création qu’on pouvait avoir à l’époque. »

Des ateliers en famille pour réaliser un objet space age

L’exposition est ouverte les mardis, mercredis, vendredis et samedis de 14 h à 18 h. Tous les samedis, à 15 h, une visite guidée de l’exposition est proposée. « On l’avait mise en place à l’occasion de l’exposition Prisunic (lire notre édition du 25 octobre, Ndlr), et le succès de ces visites guidées nous a incités à renouveler cette programmation », souligne Frédéric Debussche. Entrée libre à l’exposition (groupes sur réservation). Des ateliers de 1 h 30 en famille pour réaliser un objet space age sont programmés les 18 février, 1er mars, 29 avril et 3 mai à 14 h 30 (tarifs de 2 à 3 euros, réservations conseillées). Renseignements au 01 34 52 28 80.