Pendant deux jours la semaine dernière, un juge d’instruction de Versailles a entendu un à un l’ensemble des élus de la majorité de Maurepas. La raison ? Une plainte pour diffamation déposée par l’élu d’opposition Michel Chappat (SE) suite à une tribune de la majorité dans le journal municipal de décembre 2017 le mettant en cause. Dans un communiqué, le maire de Maurepas, Grégory Garestier (LR) estime qu’il s’agit d’une « ultime polémique » lancée par son opposant. Michel Chappat assure que la polémique n’est pas son objectif et s’indigne des propos tenus en 2017, « qui portent atteinte à [sa] respectabilité ».

Cette affaire remonte à décembre 2017 et une tribune de la majorité entièrement dédiée à Michel Chappat, dans laquelle elle entendait « révéler le côté obscur de sa force ». Ce texte, qui rappelle que l’élu d’opposition est un « ancien premier adjoint aux finances », fait notamment allusion à la disparition d’un ordinateur de « 3 443 euros » sous l’ancienne mandature, ou encore à la livraison « avant les fêtes » de « paniers de victuailles à l’oligarchie locale ».

Dans un communiqué envoyé la semaine dernière, la majorité explique qu’elle « se livrait, dans une tribune sarcastique, sur le thème de Star wars, à une mise au point publique avec Michel Chappat ». Le communiqué assure qu’il s’agissait d’une « réponse [qui] faisait suite à de nombreuses attaques, formulées dans cette même rubrique depuis le début du mandat, à l’encontre de la majorité par cet opposant ». Suite à cette publication, l’élu d’opposition avait annoncé son intention de se tourner vers la justice.

Ce qu’il a fait en déposant plainte pour diffamation contre l’ensemble des élus de la majorité, et pas seulement le directeur de la publication du journal municipal, le maire, comme cela est d’usage. « Ils ont cosigné une tribune ordurière à mon encontre, sans fondement, qui est de la pure diffamation, qui est destinée à me salir », avance Michel Chappat, joint la semaine dernière, de sa décision d’attaquer tous les élus de la majorité. Une démarche que regrette l’équipe de Grégory Garestier, lui reprochant de l’avoir fait « à des fins sans doute sûrement vexatoires ».

Un an plus tard, la semaine dernière, les 25 élus de la majorité ont donc été convoqués et se sont succédés pendant deux jours dans le cabinet d’un juge d’instruction, en vue de leur mise en examen, qui est automatique en matière de diffamation. Dans ce type de dossier, la mise en examen est en effet directe, « l’instruction n’ayant pour rôle que de vérifier l’existence des propos incriminés et non de juger de leur caractère diffamatoire ou non », rappelle le communiqué de la municipalité, qui reproche à son adversaire d’avoir « emcombr[é] inutilement les tribunaux ».

S’appuyant sur une décision de la cour d’appel de Versailles datant d’avril 2018, qui avait annulé une autre plainte pour diffamation contre le maire et deux élus déposée par un ancien colistier de Michel Chappat, les élus de la majorité se montrent « sereins sur les suites à venir » dans cette nouvelle affaire. « Cette ultime polémique lancée par Michel Chappat ne nous détournera pas de notre objectif, qui est avant tout de répondre aux besoins des Maurepasiens », conclut le communiqué de la majorité.

De son côté, l’élu d’opposition persiste et signe. « C’est la première fois de ma vie que je dépose une plainte. Quand on porte plainte, ce n’est pas pour faire de la polémique parce que ce n’est pas une démarche banale, c’est quand on estime qu’on est diffamé », tranche Michel Chappat, qui espère une condamnation des élus de la majorité et s’en remet désormais à la justice : « C’est le tribunal qui tranchera. »

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