Les contours de la piscine intercommunale qui va ouvrir en 2022 à Maurepas ont été dévoilés. Le 17 décembre, les conseils municipaux de Maurepas et Élancourt ont approuvé le projet retenu. Le futur centre aqualudique comptera cinq bassins, des offres ludiques, ainsi que des espaces réservés au sport-santé et au bien-être. Un projet à 24,3 millions d’euros qui permettra aux Maurepasiens, Élancourtois et habitants des communes alentours de bénéficier à nouveau d’une piscine.
En effet, l’ancienne avait été fermée en 2015 pour des raisons de sécurité. La municipalité de Maurepas, associée à Élancourt sur ce dossier, avait alors fait le choix d’une reconstruction de l’équipement et l’ancien a été démoli l’été dernier. Sur le plan économique, les élus ont fait le choix d’une Délégation de service public (DSP), et donc de confier à un groupement d’entreprises la conception, la construction et l’exploitation du centre aquatique. En conseil municipal, le maire de Maurepas, Grégory Garestier (DVD), a estimé que la DSP permettait de « bénéficier de l’expertise de tiers compétents pour gérer l’équipement », mais également que « le risque » soit « porté par le concessionnaire et non plus par la collectivité ».
Au cours des derniers mois, les élus ont ainsi négocié avec trois candidats. C’est le projet du groupement d’entreprises représenté par Eiffage et Swimdoo qui a été retenu. Le contrat de DSP, établi pour une durée de 25 ans, a été signé ce lundi 6 janvier. « À l’issue de cette période, les collectivités prendront possession d’un équipement opérationnel et entretenu, expliquent les deux Villes dans un communiqué. Il leur appartiendra alors de le gérer directement ou de recourir à une nouvelle DSP pour son exploitation par un tiers. »
Le groupement d’entreprises désormais connu, le projet de piscine a été présenté en détails pendant le conseil municipal de Maurepas. Le centre aqualudique, nommé Castalia, sera construit en lieu et place de l’ancienne piscine. Il sera composé d’un bâtiment de plain-pied avec un étage, formé par l’imbrication de cinq volumes différents. Il comptera cinq bassins au total, tous en inox et non plus en carrelage. D’après Grégory Garestier, le centre aquatique permettra de répondre aux quatre attentes ayant émergé de la concertation de 2018 : « apprentissage, baignade, sport-santé et bien-être ».
Le bassin « sportif » fera 25 m de long pour huit lignes d’eau, avec une profondeur allant de 2 à 4 m, accompagné de gradins pouvant accueillir 150 personnes. « Ce bassin servira à l’apprentissage, la natation sportive, la plongée, les baignades et les aquasports », souligne le maire de Maurepas. Le deuxième bassin, dit « polyvalent », sera consacré à la baignade, la détente et l’apprentissage. Il fera 200 m² pour une profondeur de 80 cm à 1,25 m, et sera doté d’une rivière avec des jets d’eau.
« La grande nouveauté, c’est un choix que nous avons fait, sur la partie extérieure, d’un bassin qui sera ouvert toute l’année, de 25 m, avec une possibilité dans le temps d’une extension à 50 m, avec des plages végétales », poursuit Grégory Garestier à propos du troisième bassin, le « nordique ». Ce dernier sera accompagné d’un espace snacking, de toboggans lumineux et d’un pentaglisse de trois couloirs.
Un quatrième bassin, « activités », mesurera 80 m² pour une profondeur de 1,25 m. Il permettra les aquasports, les activités zen, les bébés nageurs et l’accueil de groupes spécialisés. Le dernier bassin, nommé « aqualounge », proposera un « concept innovant chaud et calme » pour la « détente et la relaxation », d’après le communiqué de Maurepas. Il fera 50 m² avec une eau à 34°C (tous les autres bassins sont entre 28 et 29°C). Le centre aqualudique proposera également un espace bien-être doté de trois saunas, un hammam, deux jacuzzis, trois douches « expérience », ainsi qu’un espace réservé à la forme avec un plateau cardio, trois salles de cours et un espace coaching.
Le centre aquatique sera ouvert au public de 9 h à 21 h pendant toute l’année, avec une ouverture dès 7 h du matin trois fois par semaine et deux nocturnes hebdomadaires jusqu’à 22 h. Le week-end, la piscine sera ouverte de 9 h à 18 h. Le gestionnaire proposera également 39 séances hebdomadaires d’aquasports et 48 de fitness. Les scolaires et les sportifs ne devraient pas être en reste avec 23 heures par semaine réservées aux premiers, et 24 heures pour l’accueil des clubs résidents. Grégory Garestier, précise que ce sont « à peu près 110 classes de Maurepas et Élancourt qui seront accueillies ».
Les tarifs du futur équipement ont également été dévoilés. Le prix de l’entrée adulte sera de 5,4 euros pour les résidents de Maurepas et Élancourt, et de 6,95 euros pour les résidents extérieurs. « Le tarif de l’ancien équipement était de 5,45 euros en 2014 », rappelle le maire. Le tarif enfants, de 4 à 11 ans, sera quant à lui de 4,4 euros pour les résidents et de 5,7 euros pour les extérieurs. Des tarifs imposés par les deux communes. « Nous aurons toujours le choix des tarifs, je rappelle que plus les tarifs sont bas, plus le déficit d’exploitation est important, plus les villes compensent, donc il faut trouver un équilibre », indique le maire.
Concernant le stationnement, la capacité de l’actuel parking va être doublée pour atteindre environ 150 places. Il deviendra cependant payant : il sera gratuit pendant deux heures sur présentation d’un justificatif d’accès à la piscine, puis passera à 1 euro l’heure entre 0 et 4 heures, et de 2 euros l’heure entre 4 h 30 et 12 heures. Un choix justifié par l’édile afin de réserver le parking aux usagers de l’équipement « pour garantir son attractivité », « pousser aux mobilités douces » et « éviter le stationnement sauvage ».
Le projet désormais connu dans le détail, il va désormais entrer en phase de construction cette année pour environ deux ans. Alors que la date de l’été 2021 était jusque-là annoncée, le centre aqualudique devrait ainsi finalement ouvrir ses portes le 18 avril 2022.
Au volet financier, le coût d’investissement de l’équipement est annoncé à 24,37 millions d’euros. Ce montant sera financé à hauteur de 11,64 millions d’euros par la participation publique : 4,45 millions d’euros pour Maurepas dont une partie grâce à des fonds de concours de l’agglomération, 2,97 millions d’Élancourt, 2,72 millions du Département, 800 000 euros de la Région et 700 000 euros de l’État. Des aides saluées par Jean-Michel Fourgous (LR), maire d’Élancourt et président de SQY, qui ont permis à ce projet « vital » de voir le jour selon lui.
Le reste de la somme, soit environ 12,6 millions d’euros, sera apporté par le concessionnaire, que Maurepas et Élancourt devront rembourser, dès cette année, pendant les 25 ans du contrat. Ce remboursement représente « 365 000 euros par an pour Maurepas et 243 000 euros par an pour Élancourt », détaille le maire maurepasien.
Une fois la piscine livrée, chaque année, les deux communes devront par ailleurs payer au concessionnaire une part liée à l’exploitation de 442 000 euros, qui correspond aux suggestions de service public comme la politique tarifaire et les horaires d’ouverture. Elles devront également payer une « compensation impôts » qui s’élève à 50 000 euros, ainsi qu’une compensation de 208 000 euros pour l’accueil des scolaires et des clubs.
« Le total, ce que ça va coûter aux Maurepasiens chaque année, est de 732 000 euros par an, investissement et fonctionnement compris. Pour les Élancourtois c’est 497 000 euros », résume le maire, rappelant que l’ancienne piscine coûtait « 1,2 million d’euros juste en fonctionnement* ». De son côté, le concessionnaire « va investir en moyenne 300 000 euros [par an] pour entretenir et maintenir l’équipement pendant 25 ans », poursuit l’édile.
Dans les rangs de l’opposition maurepasienne, les deux élus du groupe d’opposition de gauche ont voté contre la DSP, alors que cinq autres élus d’opposition n’ont pas pris part au vote. Ismaïla Wane (PS), du groupe Maurepas dynamique et solidaire, opposé depuis le début à une reconstruction ainsi qu’à une DSP, a regretté que l’opposition n’ait pas été associée au choix du projet, estimant qu’il s’agit d’un « manque de transparence et de concertation ». Il a aussi critiqué un coût de reconstruction plus cher que prévu et des « tarifs d’entrées plus élevés que ceux des piscines voisines ».
« Aujourd’hui, on a un projet qui est beaucoup plus ambitieux parce qu’on a davantage de subventions publiques, ce n’était pas prévu qu’on ait 12 millions d’euros […], lui a répondu Grégory Garestier, avançant que l’opposition n’avait pas été intégrée au groupe de travail car opposée depuis le début à la reconstruction. On fait le choix d’avoir un équipement qui ne soit pas déjà mort-né à sa livraison, mais qui puisse répondre aux besoins des habitants dans les dix ou 15 prochaines années. »
Constant Mbock, conseiller municipal d’opposition du groupe Modem-LREM, s’est quant à lui inquiété d’un possible impact sur les impôts locaux. Mais Grégory Garestier a assuré qu’il « n’est pas question de faire porter par l’impôt l’équipement aquatique ». Suite aux conseils municipaux de Maurepas et d’Élancourt, le collectif Piscine pour tous s’est fendu d’un communiqué pour regretter une ouverture en 2022, « soit au total sept années scolaires sans piscine », et se demande quelles seront les conditions d’accès à la piscine pour les scolaires, clubs et associations.
*Article mis à jour le 7 janvier à 13h55 : Une erreur s’était glissée dans la version précédente de l’article. Nous attribuions au maire la citation avançant que l’ancienne piscine coûtait « 1,2 million d’euros juste en investissement ». Il s’agit d’une erreur de notre part, Grégory Garestier a en effet déclaré que l’ancien équipement coûtait 1,2 million d’euros en fonctionnement, et non en investissement.
CREDIT PHOTOS : AGENCE COSTE ARCHITECTURE