Une dizaine d’étudiants des associations Icare et Agora et du syndicat Union des étudiants des Yvelines (UEY) ont manifesté le 27 février devant l’UGC SQY Ouest, à Montigny-le-Bretonneux. Ils dénoncent la projection, qui s’est déroulée au même moment dans le cinéma, du film J’accuse, réalisé par Roman Polanski, sorti en novembre dernier et 11 fois nommé aux César 2020.

Cette ciné-conférence était organisée par la faculté de droit de l’UVSQ et suivie d’un débat. « On n’est pas dans une optique de censure, mais il y a une volonté de l’université de promouvoir ce film […] alors que c’est un film réalisé par quelqu’un qui a 12 accusations de viol et qui n’a jamais été inquiété, à part les 43 jours de détention qu’il a eus (42 jours en 1977 aux États-Unis suite à une condamnation pour rapports sexuels illégaux avec une mineure, Ndlr) », dénonce Teddy Lachaume, secrétaire général de l’UEY et étudiant en master de science politique à l’UVSQ. Selon lui, l’organisation d’une telle projection par une université apporte « une légitimité » et « rend le film encore plus acceptable que s’il était juste diffusé comme n’importe quel autre film ».

Des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Polanski violeur » ou encore « 12 viols, 12 César, c’est ça Polanski » ont été déployées durant la manifestation. Un communiqué avait été envoyé aux médias sur la tenue de cette mobilisation, ainsi qu’ « à la doyenne et à la vice-doyenne en charge de la vie étudiante, qui organise cet événement », qui « nous ont répondu qu’à la suite de la projection, il y aurait un débat et que les accusations seraient évoquées », fait savoir Teddy Lachaume.

Sollicitée par La Gazette, l’UVSQ a rappelé que cette conférence se déroulait « dans le cadre d’un cours et portait sur l’erreur judiciaire qui devient affaire d’état » et qu’ « il ne s’agissait en aucun cas d’un débat de soutien au cinéaste ». Ayant « mobilisé des spécialistes » (un historien ayant notamment écrit un livre sur l’affaire Dreyfus, un directeur d’école de cinéma et la vice-doyenne en charge de la vie étudiante et de la culture à la fac de droit de l’UVSQ, Ndlr), le débat « a également permis de critiquer le film sur le fond », indique par ailleurs l’université, assurant que la conférence « s’est parfaitement déroulée avec plus de 200 étudiants présents dont des élèves du lycée Descartes de Montigny-le-Bretonneux ». Les étudiants protestataires prévoient, eux, « une contre-conférence dans les semaines à venir », annoncent-ils dans leur communiqué.