Pour espérer un abandon total de la réforme des retraites, les mobilisations se poursuivent, comme en témoigne la huitième journée de mobilisation nationale du 15 mars, à laquelle ont participé localement des étudiants de l’UVSQ (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), accompagnés par des membres du collectif d’habitants contre la réforme des retraites de SQY (le CCSQY) en bloquant dès le matin les accès aux bâtiments d’Alembert et Vauban, à Guyancourt, à l’aide de chaînes et de poubelles.

« Voilà une dizaine d’années que nous n’avions pas bloqué l’université. À la suite de l’Assemblée générale (AG) que nous avons organisée à 9 h 30 ce matin, il a été décidé que la mobilisation ne serait pas reconduite. La présidence de l’université refuse toute communication. Notre parole n’est pas écoutée et n’est pas prise en compte alors que cette réforme nous touche directement », déplore Grégoire Schumacher, secrétaire général du syndicat étudiant UEY.

L’UEY a poursuivi la journée de mobilisation en rejoignant le mouvement national aux Invalides à Paris à partir de 14 heures. Par ailleurs, une nouvelle AG du syndicat étudiant a été programmée trois jours plus tard à 12 h 30 devant la faculté.

Le CCSQY, actuellement composé d’une quarantaine de personnes et dont le nombre augmente chaque semaine, a donc aussi participé à l’opération de l’UEY autour du blocage de l’université. Contacté par La Gazette le 15 mars, le CCSQY explique par courriel que « suite à l’assemblée populaire du 3 mars, nous nous sommes rassemblés et avons décidé d’agir collectivement, au-delà des étiquettes syndicales et politiques ». « L’objectif est de proposer des actions fortes pour convaincre le plus grand nombre et faire pression sur le gouvernement pour qu’il abandonne sa réforme », précise-t-il.

Et de poursuivre : « Puisque le débat s’ouvre sur la retraire, […] nous demandons une orientation vers un retour à la retraite à 60 ans, un retour de la prise en compte de la pénibilité, et de redonner la gestion intégrale par et pour les travailleurs. » Une pétition, signée à ce jour par plus d’un million cent mille personnes, a été lancée sur le site changes.org contre cette réforme. « L’immense majorité de la population est du même avis que nous, cela se ressent dans les échanges dans la rue ou en assemblée populaire. Notre souhait c’est d’éveiller les consciences et de pousser tout le monde à s’organiser, chacun et chacune à sa manière, afin que la réaction populaire soit proportionnée face à la violence du gouvernement et de cette réforme », poursuit le collectif.

Selon lui, le passage en commission mixte paritaire et le vote à l’Assemblée nationale « donneront un positionnement des parlementaires et cela sera très observé par tout le monde, citoyens, citoyennes, ou non. Mais cela ne va pas changer la situation outre mesure, la population continuera à demander la fin de ce projet. Et on a déjà vu par le passé des lois votées jamais mise en place, car les conséquences politiques sont trop de pression pour le gouvernement et les élus favorables ». Une nouvelle action du collectif, en plus des rendez-vous hebdomadaires organisés tous les mercredis à 17 h sur le passage La Diagonale à Montigny-le-Bretonneux (en face du magasin Carrefour), devait avoir lieu le 17 mars, avec une occupation du rond-point proche du magasin Leclerc de Bois-d’Arcy.