« C’est terrible », lâche José Cachin, le président de l’Île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, en référence aux conséquences de la crise sanitaire et du réchauffement climatique. En effet, l’invasion des chenilles processionnaires sur l’Île de loisirs, avec une météo rendant leurs poils urticants plus volatils, n’arrange pas les choses après la période de fermeture que vient de connaître la base de loisirs en raison de la pandémie.

Le sort s’acharne, diront certains, car, pour la première fois, l’insecte est tellement présent et urticant que l’Île de loisirs a dû fermer sa zone de promenade la semaine dernière, jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, les activités sont suspendues, comme les balades et pique-niques dans cette zone, le Paradis des enfants, l’ABC vélo, l’aire de jeux terrestres, l’aire de jeux d’eau, l’accrobranche, le parcours d’orientation et la Baladenigm, énumère l’Île de loisirs sur Facebook.

« On a anticipé avec nos moyens, sauf que là, avec le phénomène, ça arrive rapidement avec une densité jamais connue. Ce n’est pas que propre à l’Île de loisirs, c’est sur tout le territoire. À Montigny c’est pareil », affirme le président de l’Île de loisirs. En effet, la base de loisirs avait déjà mis au point un plan d’action pour lutter contre l’invasion des chenilles processionnaires.

Un traitement en brûlant l’écorce

Par exemple, des nichoirs à mésanges ont déjà été installés, selon un communiqué de presse de l’espace naturel, mais également des pièges écologiques avec des capsules de phéromones pour « attirer les papillons mâles, les épuiser et donc diminuer considérablement la ponte et l’éclosion des œufs au printemps suivant ». Un traitement en brûlant l’écorce des arbres est également effectué sur certains d’entre eux.

Au total, 200 arbres, des chênes ou des pins, seraient impactés par les chenilles processionnaires, selon José Cachin. « On ne peut pas tout traiter car c’est cher. Les traitements sont efficaces, mais ça ne va pas tout éradiquer […]. Mais nous sommes dans une réserve naturelle, donc on ne peut pas utiliser de produits chimiques », explique le président de l’Île de loisirs.

C’est pourquoi, José Cachin a décidé de fermer une partie de l’Île de loisirs. « Ça impacte financièrement les activités. Mais c’est une décision de bon sens », assume-t-il. Selon lui, au bout d’un mois, les papillons auront éclos et le phénomène des chenilles processionnaires urticantes sera moindre. Cette situation serait due au réchauffement climatique, selon le président de l’Île de loisirs. « Ça bouscule l’écosystème, on a des choses qu’on n’avait pas avant », observe-t-il.

Alors ils vont continuer de lutter avec leurs moyens. « On va recevoir des combinaisons, et dès que le phénomène de mutation est fini, on va brûler (l’écorce, Ndlr). Et à l’automne, on va retravailler là-dessus pour minimiser ce phénomène. […] On va mettre des pièges et des filets de récupération », explique-t-il.

« Il n’y a pas de solution miracle »

Mais le problème des chenilles processionnaires n’est pas le seul auquel l’Île de loisirs doit faire face. La prolifération des algues en est un autre. « La navigation n’est pas encore impactée », rassure José Cachin, qui prévoit de lancer un faucardage le 26 juillet pour couper les algues dites « filamenteuses » (voir notre édition du 29 août 2020). « Il n’y a pas de solution miracle, si ce n’est de couper, mais quand on coupe ça repousse encore plus derrière… »

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