La bonne nouvelle a été donnée au cœur de l’été : l’enfouissement partiel de la nationale 10 devrait enfin pouvoir débuter. Par un courrier de la ministre de l’écologie, l’État a confirmé à la municipalité de Trappes son engagement de participer financièrement aux travaux dès 2019, alors qu’il était menacé par des difficultés de financements liées aux dégradations de radars. Les travaux doivent donc désormais démarrer en fin d’année ou en début d’année prochaine. Une nouvelle forcément accueillie avec soulagement par le maire de Trappes, Guy Malandain (DVG), qui voit en cet aménagement l’opportunité « de recoudre les deux côtés de la ville » actuellement divisés par la nationale 10 et ses plus de 70 000 véhicules par jour.

En effet, l’enfouissement partiel de la nationale 10 au niveau de Trappes est un projet attendu depuis plus de 20 ans. Il va consister à déniveler la nationale jusqu’à 7 mètres de profondeur sur une longueur de près de 800 mètres au niveau de sa traversée de Trappes. Trois plateaux urbains verront le jour au-dessus de cette route enfouie, permettant de relier les deux parties de la commune au niveau de la mairie, entre la rue de Montfort et l’avenue Carnot, et entre la rue de la République et le cours de la Corderie. Le projet prévoit également l’aménagement en rond-points des deux carrefours situés en entrée de ville : celui au croisement de la RN 10 et de la RD 23 (au niveau de l’Hippopotamus, Ndlr) et l’autre entre la nationale et la RD 912 (en face du Pavillon bleu, Ndlr).

Après la signature fin 2016 par les différents partenaires (l’État, la Région, SQY, le Département et la commune) du protocole d’accord pour le financement de ce chantier chiffré à plus de 95 millions d’euros, et le début des travaux préparatoires il y a plusieurs mois, tout semblait bien parti pour que les travaux démarrent enfin cette année. Mais le projet a connu une dernière incertitude courant mars. À cause des nombreuses dégradations de radars, dont les recettes participent notamment aux infrastructures routières, l’État avait évoqué la possibilité que l’enfouissement de la RN 10, pour lequel il devait participer à hauteur de 14 millions d’euros en 2019, fasse partie des chantiers repoussés à l’an prochain, comme l’avait révélé La Gazette dans son édition du 19 mars.

Le chantier d’enfouissement de la RN 10 doit désormais commencer par l’aménagement en rond-point du carrefour entre la nationale et la route départementale 912, au niveau du Pavillon bleu.

Mais l’épée de Damoclès a été levée pendant l’été, grâce à un courrier envoyé par Élisabeth Borne, la ministre de la transition écologique et solidaire, au maire de Trappes. « Ce courrier confirme l’engagement de l’État nécessaire à la réalisation des travaux d’enfouissement de la RN 10 inscrits dans le contrat de plan État-Région signé le 14 décembre 2016 à Trappes-en-Yvelines », explique la commune dans un communiqué envoyé cet été.

« Avec la somme qui a été allouée, 4,4 millions d’euros (2 millions d’euros de l’État et le reste de l’Agence de financement des infrastructures de transports de France, Ndlr), on va commencer les travaux », apprécie Guy Malandain. Pour ce dernier, le projet doit permettre de « mettre fin à cette rupture importante » de la ville que crée la nationale, ainsi qu’améliorer notamment les questions liées au bruit généré par le flot de véhicules qui l’empruntent.

La somme engagée par l’État, ajoutée à celles versées par les autres collectivités, permet de démarrer les travaux par l’aménagement du carrefour de la RN 10 et de la RD 912, comme l’avait préconisé Guy Malandain, alors qu’ils devaient initialement débuter par l’enfouissement de la nationale, plus onéreux. Ce changement permet ainsi à l’État de réaliser des économies sur 2019, puisqu’il injecte 4,4 millions d’euros cette année dans le projet contre 14 millions d’euros prévus.

« La participation de l’État, avec celles des autres partenaires qui ont signé le protocole financier, nous permet d’avoir le financement total de ce carrefour, qui est d’un petit peu moins de 10 millions d’euros, précise le maire de Trappes. Et l’aménagement de ce carrefour va nous aider après dans la maîtrise de la circulation quand on fera l’enfouissement devant la mairie. »

Outre l’aménagement du carrefour de la RN 10/RD 912, d’autres facettes du projet devraient également démarrer dans le même calendrier. « En même temps, on va commencer un certain nombre de travaux, de protection le long du parcours, et en avril/mai, on met le pont provisoire qui va remplacer le pont Cachin qui va être démoli (voir encadré), souligne l’édile trappiste. Le mur de protection antibruit au carrefour [du boulevard] Martin Luther King/RN 10 va aussi être fait dans les premiers travaux. »

Les premières étapes du chantier, qui est prévu pour durer trois ans en tout, devraient démarrer en « fin d’année ou début d’année » prochaine, selon Guy Malandain. « On a un comité de pilotage fin septembre, et là, on aura les dates précises », prévoit le maire de Trappes. Pour les années suivantes, Guy Malandain se montre confiant que le chantier se poursuive et que chacune des collectivités qui participe au financement mette en œuvre le protocole de financement qui les engageait. « Une fois que ça a commencé, on est bien obligé de continuer », glisse le maire.

Dans un communiqué datant d’août, Nadia Hai, députée LREM de la 11e circonscription des Yvelines, dont fait partie Trappes, s’est également félicitée « de l’annonce faite par la ministre de la transition écologique et solidaire au sujet de l’engagement des crédits pour le financement de l’enfouissement de la RN 10 à Trappes ».

La députée y rappelle qu’elle avait « saisi les hautes autorités de l’État afin de concrétiser ce projet attendu depuis de nombreuses années par les habitants de la ville de Trappes », et adressé en avril une question écrite à la ministre de l’écologie sur le sujet. « Au-delà d’un enjeu de mobilité, il s’agit d’une question de politique urbaine étroitement liée à la mutation de la ville de Trappes dans le sens d’un retissage entre les ‘‘quartiers politiques de la ville’’ et le reste des centres administratifs et commerçants et par conséquent, d’un enjeu de cohésion de territoire », estime Nadia Hai dans son communiqué.

Le pont Cachin devrait être démoli l’été prochain

Parmi les premières phases du chantier d’enfouissement partiel de la nationale 10, qui doit désormais débuter fin 2019-début 2020, figure l’installation d’un pont provisoire en remplacement du pont Marcel Cachin, situé juste à côté de la mairie. Ce dernier va être détruit car il n’aura plus d’utilité à terme : avec la création du plateau urbain au-dessus de la RN 10 enfouie, les voitures empruntant la RD 36 pour rejoindre les deux côtés de la ville passeront au niveau du sol.

L’année prochaine, le pont Marcel Cachin, qui permet de traverser la nationale 10 au niveau de la mairie, sera démoli. Un pont provisoire continuera de permettre le franchissement.

Mais le temps de démolir l’actuel pont datant de 1970, un ouvrage provisoire doit être mis en place juste à côté, pour permettre aux automobilistes, ainsi qu’aux piétons, de continuer à franchir la RN 10 via la RD 36. Car le pont Cachin « est emprunté par un trafic de l’ordre de 10 000 véhicules/jour, ce qui rend les reports de trafic délicats », rappelle l’appel d’offres en cours pour attribuer ce chantier. Le planning de l’appel d’offres indique que le pont provisoire devrait être posé courant juillet 2020, et le pont Cachin détruit en août.

D’après l’appel d’offres, la démolition du pont Cachin devrait se dérouler en une « opération coup de poing de moins d’une journée » afin de « limiter l’impact du chantier de démolition sur la circulation de la RN 10 », qui, comme la RD 36, sera fermée pendant les 24 heures maximum prévues pour l’opération. Cette démolition est actuellement planifiée dans le courant de la semaine précédant le 15 août, quand la circulation est moins importante.