La tenue des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 sur le territoire français et notamment à SQY, pose entre autres la question essentielle du raccordement électrique des sites de compétition lors d’un tel événement. Ainsi, Enedis organisait le 23 avril au Vélodrome national, l’un des quatre sites saint-quentinois d’accueil des Jeux, une conférence pour évoquer son partenariat avec les organisateurs des prochains JOP.

Pour rappel, Enedis « exploite, développe et modernise le réseau public d’électricité sur 95% du territoire francilien », expose Marc Fleury, directeur territorial Yvelines et en charge de la coordination JOP pour Enedis. « On s’est engagé depuis trois ans et demi-quatre ans dans un sprint qui dure un marathon, avec beaucoup d’activités », affirme-t-il.

Comme les autres sites, le Vélodrome (ainsi que le Stadium de BMX lui faisant face) a ainsi bénéficié de travaux d’ampleur, avec 5,5 km de câbles, une restructuration et une sécurisation du réseau, et un point de livraison haute tension. « On a surtout restructuré le réseau et rendu le réseau plus fort pour pouvoir permettre de garantir les 2X5 mégawatts sur le Vélodrome, souligne aussi Marc Fleury, évoquant également un passage du réseau en souterrain. On a changé aussi le chemin électrique, et c’est un héritage positif pour tout le monde, car demain, le réseau attenant est plus fiable et plus robuste. »

Des travaux d’ampleur, pour amener à ce qui est considéré comme une petite révolution, car à travers ce partenariat avec Enedis, Paris 2024 entend ainsi fonctionner via un raccordement au réseau public de distribution d’électricité et donc opérer un virage vers des Jeux plus responsables. « Paris 2024 casse les codes, et l’énergie en fait partie. Le monde de l’événementiel avait pour habitude de tourner sur des groupes électrogènes, et là, Paris 2024 a fait le choix de raccorder l’ensemble des sites au réseau électrique de distribution », évoque Damien Pillac, manager énergie pour Paris 2024.

Et ce alors que les groupes électrogènes conventionnels fonctionnent au gasoil et sont donc plus polluants. « Londres [lors des JO de 2012], c’est 4,3 millions de litres de gasoil qui ont été consommés en nominal pour l’événementiel. Là, l’objectif, c’est de ne pas mettre une goutte de gasoil », avance Marc Fleury.

Il a aussi fallu convaincre les diffuseurs de ce nouveau type de fonctionnement, même si Paris 2024, pendant les Jeux, « devient propriétaire du [Vélodrome], donc c’est nous qui déterminons le type d’architecture électrique qu’on va mettre en œuvre et qui maîtrisons complètement le fonctionnement du site pendant cette période », fait savoir Damien Pillac. « Ce n’est pas quelque chose de facile dans le monde de l’événementiel et dans le monde des diffuseurs, reconnaît-il toutefois. Dans l’imaginaire collectif du diffuseur, [le groupe électrogène] est quelque chose qui est plus stable que le réseau électrique. Donc il y a eu un travail avec le diffuseur officiel des Jeux, Olympic broadcasting services, pour lui faire comprendre que son réseau électrique serait le réseau électrique de distribution, avec les secours. »

En l’occurrence des groupes électrogènes qui seront utilisés en cas « d’ultime secours », mais qui resteront largement sollicités sur certains sites comme la colline d’Élancourt, précise le manager énergie. « C’est très compliqué d’amener de l’énergie en plein milieu de la colline d’Élancourt. Donc sur les deux jours de compétition [sur ce site], on va être amené à faire tourner quelques groupes électrogènes », justifie-t-il.

Pour le reste, ce partenariat entre Enedis et Paris 2024 est censé constituer « une vitrine » pour « montrer le changement de paradigme qu’on va engager », affirme Marc Fleury, dressant les objectifs de cette collaboration : raccorder l’ensemble des sites au réseau public, réduire de 90 % les émissions de CO2 grâce au raccordement sur le réseau, pérenniser l’héritage, et réduire l’impact des activités événementielles. Pérenniser l’héritage, car le directeur territorial l’assure : « Quand les Jeux vont s’arrêter, ça ne s’arrêtera pas pour nous. Enedis va continuer à faire grandir la transition écologique dans les territoires. »

Les gros travaux des raccordements du Vélodrome doivent se terminer dans les jours qui viennent. Sur d’autres sites de SQY comme le Golf national, ils sont aussi quasiment terminés, tandis que d’autres sites franciliens (Stade de France, stade Yves du Manoir) ont eux déjà achevé leur raccordement. L’objectif étant que « tout le mois de juin, on puisse faire des tests de bascule et de fonctionnement », vise Marc Fleury.