Lors du retrait de l’agglomération de SQY du Syndicat mixte d’études, d’aménagement et de gestion (Smeag) de l’Île de loisirs de SQY, voté le 14 décembre dernier, accentuant la crise de gouvernance du site, le président du Smeag, José Cachin, avait annoncé sa démission. Finalement, celui qui est aussi élu à Montigny-le-Bretonneux continuait à gérer les affaires courantes du site.

Une poursuite de mission temporaire, puisque José Cachin a annoncé, dans un communiqué qu’il nous a transmis en fin de semaine dernière : « La Région reprenant le gestion de l’Ile de loisirs, en responsabilité, j’ai donc demandé ma démission de président du syndicat mixte. Monsieur le préfet l’a acceptée [le] 6 février 2024. »

Le désormais ex-président de la plus grande île de loisirs francilienne, qui était en poste depuis trois ans, affirme cesser son mandat « avec la sensation de la mission accomplie ». « Mon investissement a été total au service de ce site remarquable et complexe dans son fonctionnement quotidien, poursuit-il. Je ne peux donc que me féliciter, saluer et remercier la Région d’avoir pris la mesure du défi et de proposer un projet d’avenir pour l’Île de loisirs, ses personnels et toutes les familles qui l’ont tant aimée ». S’il salue et remercie la Région, José Cachin l’égratigne aussi quelque peu dans un autre communiqué, où il a tenu à mettre certaines choses au point après une interview accordée par Valérie Pécresse (LR) à nos confrères du Parisien, le 5 février. La présidente du conseil régional avait alors fait savoir que la Région reprenait seule la gestion de l’Île de loisirs, après les retraits successifs du Département (depuis mars 2023 déjà) et de SQY. Mais elle a aussi donné quelques chiffres que ne partage visiblement pas le président démissionnaire du site.

Selon le communiqué de José Cachin, le déficit de l’Île de loisirs évoqué par la Région est « surévalué », cette dernière l’établissant à 2 millions d’euros pour l’année 2023 alors que « le déficit est en réalité de 1 360 000 euros ». Autre point de divergence : les dépenses d’investissement. Le conseil régional parle « de 6 millions d’euros depuis 2016 » pour la rénovation du centre équestre, la piste cyclable, l’installation de caméras ou encore la mise en place de tickets loisirs. « Mais en 2023, le syndicat mixte a adressé à la Région un plan d’investissement annuel à hauteur de 2 millions d’euros, essentiellement sur des demandes de réhabilitations d’équipements vétustes et d’achat de petits matériels ». Les versions sont aussi différentes sur des postes qui ne seraient pas pourvus. « La Région pointe des défaillances en matière RH. Or, un recrutement irréfléchi aurait entraîné un déficit bien plus conséquent », précise le communiqué.

José Cachin rappelle également que l’Île de loisirs de SQY « site de 600 ha, est jusqu’à dix fois plus grande que les autres îles de loisirs » et que « les coûts de gestion ne sont donc pas comparables ». Enfin, concernant la décharge sauvage de l’ancien camping du site, « sont évoqués un versement de 270 000 euros pour évacuer cette décharge et l’affirmation que ‘‘le conseil syndical ne l’a jamais fait’’. Cette enveloppe […] était tout simplement insuffisante : elle a seulement permis de conduire les expertises nécessaires, de procéder à la démolition et à l’évacuation des bâtiments de l’ancien camping », précise le communiqué.

José Cachin explique avoir voulu établir ces précisions « par honnêteté intellectuelle pour que le diagnostic partagé soit le plus sincère possible et permette ainsi à la Région de définir un plan Marshall sur la base d’une réalité économique et organisationnelle et faire de ce site une référence dans son secteur ». Mais il salue « les ambitions affichées » par Valérie Pécresse, souhaite « qu’elles se concrétisent » et estime que « la crise de gouvernance […] a trouvé son épilogue ».

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION