Il y a comme un air de déjà vu au sein des équipements culturels de SQY, comme de tous ceux du pays. Le reconfinement, entré en vigueur depuis le 30 octobre, signifie la fermeture des salles de spectacles et l’interruption de la programmation culturelle. Sans être une surprise, cela reste difficile à encaisser pour ces établissements, déjà restés sans activité pendant plus de six mois et qui avaient consenti des efforts importants pour mettre en place un protocole sanitaire suite à la première vague de Covid-19, ou pour avancer leurs horaires lors du couvre-feu.

Illustration du côté de la Batterie, à Guyancourt. « C’était [une] chose à laquelle on se préparait petit à petit, même si c’était assez compliqué pour nous d’un point de vue logistique, étant donné qu’avant, il y avait le couvre-feu, donc on avait dû décaler tous nos spectacles, confie-t-on du côté de la salle guyancourtoise. Donc il y avait déjà eu une grosse préparation logistique là-dessus, prévenir les spectateurs, et là redéfaire ce qu’on avait rerefait… »

L’établissement, qui avait déjà dû faire une croix sur de nombreux concerts en raison de leur configuration debout, a vu les trois dates qui lui restaient en novembre annulées. Pour l’Orchestre symphonique, « on ne sait pas encore si on pourra le reprogrammer ou pas », tandis que le concert Deep Rivers et le ciné-concert Les Pionnières du cinéma sont annulés et « on étudie la possibilité de faire une captation vidéo […] qu’on mettrait à disposition de tout notre public de façon gratuite », indique le site guyancourtois.

Au Théâtre espace Coluche (TEC) de Plaisir, ce sont sept spectacles qui sont concernés. La pièce Rouge, prévue le 26 novembre et dans laquelle joue notamment Niels Arestrup, est annulée. Six autres représentations de novembre sont, elles, reportées à des dates situées entre le 8 janvier et le 1er juin 2021.Et le sentiment est un peu le même qu’à la Batterie. « Ça ne m’a pas étonné du tout, réagit Florence Camoin, directrice du théâtre. Vu qu’on voyait les chiffres de la situation qui s’aggravaient, c’était couru d’avance […], et je pense qu’on n’est pas du tout au bout de nos peines. C’est assez désespérant pour nous et surtout pour les artistes qu’on accueille. On passe notre temps à jouer à Tetris et à reporter les spectacles. »

Elle affirme s’être empressée, dès l’annonce du reconfinement, « de contacter toutes les productions et de trouver des solutions de repli à chaque fois que c’était possible. » Et assure : « Les spectacles se joueront, je ne sais pas quand, mais ils seront joués. Donc à chaque fois, on change la date, on fait des avenants, et c’est un énorme boulot, car techniquement et administrativement, ça représente une logistique énorme. Et la fermeture, c’est une grande souffrance pour nos équipes techniques en interne, sur le plan administratif […] Finalement, […] on a dix fois plus de travail pour remettre tout en place. »

D’ailleurs, les neuf salariés permanents du théâtre ne sont pas en chômage partiel, ils poursuivent leur activité. « [Le personnel] a beaucoup de boulot finalement, car on va organiser des captations vidéo pour pouvoir rester en contact avec le public, des choses un peu originales, […] on essaie d’organiser et de trouver des solutions ludiques. […] On est débordés, et on sait très bien que si les activités reprennent, on aura des plannings surchargés », précise Florence Camoin.

Pour d’autres sociétés avec qui les salles sont en rapport, la situation est en revanche plus critique. « Ça impacte tout le secteur musical, donc c’est assez dur, déplore la Batterie. Nous, on est une structure municipale, donc a quand même cette chance-là d’avoir un soutien économique. Mais des petites associations, des prestataires avec lesquels on passe, sont très durement impactés et vont certainement mettre la clé sous la porte. » Même son de cloche au TEC. « On a la chance d’avoir le soutien de la Ville et la confiance des élus, donc je ne peux pas me plaindre de ce point de vue-là, juge Florence Camoin. Le truc, c’est de trouver les bonnes solutions pour sauver l’activité. »

Par exemple en accueillant les artistes en résidence, ce qui est toujours possible dans le contexte actuel. Le TEC indique qu’il a actuellement « une compagnie en résidence » et la Batterie une jeune chanteuse, du nom de Madeleine. « On l’accompagne […] que ce soit pour la lumière, les placements, l’enchaînement des chansons, c’est vraiment un accompagnement de A à Z » fait savoir la salle guyancourtoise.

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