Décathlon vient d’entrer majoritairement au capital d’Alltricks, dont le siège social est à Montigny-le-Bretonneux. En septembre 2019, le spécialiste du sport est devenu partenaire de cette jeune entreprise d’e-commerce spécialisée dans la vente d’articles de vélo et de course à pied. Prochainement, des corners Alltricks devraient apparaître dans les magasins du géant du sport, et proposer aux clients des produits issus des 500 marques, avec lesquelles il travaille déjà.

Créée en 2008, cette start-up semble être une référence dans le milieu du sport, au vu des produits haut de gamme qu’elle met en vente sur son site. Siégeant actuellement à Montigny-le-Bretonneux et disposant d’une plateforme logistique à Châteaudun, elle possède trois magasins, dont un à Coignières. Elle embauche au total 130 personnes et réalise un chiffre d’affaires avoisinant les 80 millions d’euros pour l’année 2019, contre 65 millions l’année dernière, selon son fondateur et PDG Gary Anssens. Sachant que tout a commencé « dans un garage familial au Mesnil-Saint-Denis avec quelques milliers d’euros », raconte le fondateur.

Cette jeune pousse semble donc connaître une ascension économique fulgurante depuis sa création. Pour autant, elle a souhaité conserver son ancrage dans les Yvelines et ses alentours. Natif de la Vallée de Chevreuse, Gary Anssens n’a que le baccalauréat quand il lance sa start-up. Après, une violente chute à vélo à l’âge de 20 ans, qui lui fracture en quatre sa colonne vertébrale, il a dû mettre ses études entre parenthèses.

À la place il a monté deux entreprises dans le domaine du digital et de la revente, entre ses 21 et 23 ans. Et à l’âge de 25 ans, il a remis ses deux pieds sur un vélo et a décidé d’associer ses compétences dans le commerce avec l’univers du cyclisme. Alltricks est alors née. Mais dans un garage au Mésnil-Saint-Denis, difficile de faire la différence face aux concurrents, surtout « quand on n’a pas d’argent pour faire du marketing » se rappelle Gary Anssens. Il a donc tout misé sur l’efficacité de sa logistique. « C’est un marché très communautaire dans le sport. Les sportifs parlent entre eux de leurs expériences. La clientèle est exigeante. Alors on s’est dit, si nos clients trouvent que l’offre est sympa et disponible dès le lendemain, ils seront satisfaits », explique-t-il.

Gary Anssens a donc décidé d’aller lui même apporter les commandes à La Poste, pour qu’elles arrivent le plus tôt possible le lendemain, chez le destinataire. Et cela semble avoir porté ses fruits. Désormais, depuis leur plateforme logistique de 17 000 m2, les 4 000 à 5 000 commandes expédiées tous les jours sont validées avant 18 h pour, a priori, arriver le lendemain à 9 h chez le client, selon les informations du PDG d’ Alltricks. Et cela vaudrait pour la France, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie.

Cette stratégie semble l’avoir en partie poussé vers la réussite, en plus de son offre haut de gamme. C’est pourquoi, depuis sa création, Alltricks n’a fait que s’agrandir, mais toujours dans les Yvelines. « Nous avons déménagé dix fois » au total, selon le fondateur. Après le garage du Mésnil-Saint-Denis, l’équipe est allée à Voisins-le-Bretonneux, Montigny-le-Bretonneux, Maurepas, puis à nouveau à Montigny-le-Bretonneux. Elle a également ouvert sa première boutique à Coignières, début 2016. Et il envisage d’en ouvrir une autre dans les Yvelines. « On reste en veille, mais on n’a pas encore trouvé notre bonheur », confie-t-il.

Et c’était une volonté du PDG de demeurer dans le département. « C’est devenu une évidence de rester pour poursuivre l’activité, déclare Gary Anssens. C’est plus facile et moins cher de trouver une surface en logistique ici qu’à Paris. » Il évoque également le cadre environnemental propice aux cyclistes, notamment avec la Vallée de Chevreuse. « C’est un terrain de jeu, lance-t-il. Et nous avons aussi le Vélodrome, la Fédération française de cyclisme et bientôt les JO 2024. »

D’autant plus que le vélo connaîtrait aujourd’hui un nouvel engouement. « Le Velib, les pistes cyclables ont remis les gens sur le vélo », constate-t-il. Et Alltricks surfe sur cette vague. Ainsi, pour rester toujours à la pointe sur le marché, l’entreprise de e-commerce a ouvert son capital aux actionnaires, lors de plusieurs levées de fonds entre 2011 et 2017. Le dernier en date, Décathlon, en 2019, avait du sens pour Gary Anssens. « C’était dans la suite logique de le faire entrer au capital. C’est un partenaire plus opérationnel et plus stratégique », explique-t-il.

L’idée étant pour l’entreprise de e-commerce de compléter son offre commerciale pour être plus présente dans les magasins partout en France, selon le PDG. Sachant que Décathlon détient 315 boutiques sur le territoire national. Une aubaine pour Alltricks. Ainsi, sont prévus des espaces pour l’entreprise, au sein des magasins du géant du sport. La start-up ne devrait donc plus être majoritairement présente dans les Yvelines.