À Pariwest, dans un secteur où trônent de nombreuses enseignes, a ouvert, le 23 février, une boutique dite « de seconde main », dans les locaux auparavant occupés par le magasin de jouets pour enfants La Grande Récré. C’est la huitième du réseau Le Relais Val de Seine, une des implantations du Relais, entreprise d’insertion – employant des personnes éloignées de l’emploi –, spécialisée dans la collecte, le tri et la revalorisation du textile et rattachée à Emmaüs. Une quarantaine de personnes, toutes en insertion, travaillent au sein du Relais Emmaüs Val de Seine, dont cinq à la boutique de Maurepas. Toutes sont employées avec des contrats d’insertion de deux ans.

« La personne va être accompagnée par un chargé d’insertion pour définir un projet professionnel et mettre en œuvre toutes les démarches vers quelque chose de plus durable, idéalement en CDI, précise Diane Joly, responsable du secteur boutique au Relais. Mais […] la plupart du temps, les personnes ont vocation à sortir du Relais pour d’autres entreprises. »

Les produits commercialisés sont eux majoritairement du textile provenant de dons de particuliers, déposés dans des bornes ou directement en magasin. Ces vêtements sont vendus à petits prix, en suivant deux gammes de prix. Une première avec des produits initialement peu chers, disponibles ici à des tarifs dégressifs : un article coûtera ainsi 4,90 euros, trois articles 12 euros, et cinq articles 15 euros. La deuxième gamme concerne des vêtements de marques prestigieuses, vendus le quart du prix du neuf. Par exemple, un polo Lacoste, qui coûte environ 80 euros neuf, sera accessible pour 18 euros. « Donc une fois que le prix est fixé, on ne négocie pas, souligne Diane Joly. On a vu qu’en positionnant nos prix à ce niveau, on était capables de financer une activité créatrice d’emplois. Et dans la même logique, on ne va pas faire de soldes. »

« C’est les ressorts de la vente classique, mais la différence, c’est le but avant tout social et écologique de la seconde main », résume la responsable du secteur boutique au Relais, indiquant qu’en un mois et demi, l’enseigne a reçu 3 000 clients et vendu 11 092 articles, soit en moyenne un peu moins de quatre articles achetés par personne.

Ouverte sept jours sur sept

Des chaussures et vêtements enfant sont aussi disponibles. Le textile enfant, c’est d’ailleurs ce qui a tapé dans l’œil d’une cliente croisée sur place le 7 avril. « Ça va vite, on en consomme beaucoup, confie-t-elle. Et puis, c’est aussi l’occasion de voir les pièces […]. Ça sent bon, c’est propre, ça ne sent pas la friperie. »

Plusieurs profils de clients achètent dans ce type de boutique, selon Diane Joly, entre ceux « qui sont en train de trouver des manières d’économiser », « des familles qui vont vouloir acheter pour les enfants », d’autres acheteurs « qui cherchent des belles marques », et « de plus en plus de gens qui viennent pour le sens de l’achat ». Le Relais travaille aussi en étroite collaboration avec la communauté Emmaüs de Trappes, qui fournit notamment des objets, comme des jouets enfants, afin de permettre d’élargir la gamme de produits au-delà du textile. Des produits accessibles tous les jours, la boutique étant ouverte du lundi au samedi de 10 h à 19 h, et le dimanche de 11 h à 18 h.

Le Relais, qui bénéficie d’un bail précaire de deux ans – avec des loyers à moitié prix de ce qui se fait dans le secteur -, n’utilise que 300 des 1 200 m² du local, mais voit déjà plus grand. « Le but, c’est de réussir en deux ans à prouver qu’il y a un potentiel commercial et à fédérer d’autres acteurs de l’économie sociale et solidaire », affirme Diane Joly.