Faire progresser l’usage du vélo. À l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité, qui se tient du 16 au 22 septembre, Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) va dévoiler son nouveau schéma directeur cyclable. Ce plan établit sur dix ans les 246 kilomètres de nouvelles voies cyclables qui verront le jour dans les 12 communes de l’agglomération, s’ajoutant aux 420 kilomètres déjà existants. L’objectif de SQY est de doubler la part modale du vélo.

Dans les faits, ce nouveau Schéma directeur cyclable (SDC) a été adopté à l’unanimité lors du conseil communautaire de juillet dernier. « C’est très positif parce que j’avais à cœur qu’on arrive à embarquer l’ensemble des communes, apprécie Jean-Baptiste Hamonic (Modem), vice-président de SQY chargé des mobilités durables et maire de Villepreux, joint par téléphone la semaine dernière. Et qu’on trouve un consensus sur la thématique qu’est la mobilité durable, et notamment le vélo, qui a pris de l’ampleur avec le déconfinement et de nouvelles prises de conscience qui surviennent depuis la crise sanitaire et des rapports comme celui du Giec, qui disent qu’il faut accélérer sur tous les pans de la société. »

Le précédent SDC avait été établi en 2009, et ne couvrait donc pas toutes les communes de SQY, puisque cinq ont rejoint l’agglomération en 2016. « C’est désormais chose faite », apprécie l’élu aux mobilités. En résumé, les objectifs affichés avec ce nouveau schéma 2021-2031 sont de parvenir à « un meilleur maillage du territoire » ; « un renforcement des liens entre le Nord, l’Ouest et les communes historiques de SQY » ; « un renforcement de la sécurité des aménagements cyclables » ; « une meilleure continuité des itinéraires entre les principaux pôles d’emploi et de vie du territoire » ; « un meilleur confort d’utilisation des aménagements cyclables ».

D’ici 2031, SQY prévoit la création de 246 kilomètres de voies cyclables, comprenant notamment neuf liaisons structurantes, la pérennisation de quatre coronapistes, ainsi que des liaisons secondaires et complémentaires.

En un chiffre, SQY souhaite faire progresser la part modale du vélo dans l’agglomération de 3 % actuellement à 6 voire 8 %. « On doublerait au minimum cette part modale d’ici à 2031 », annonce l’élu. Pour y parvenir, le SDC prévoit, d’ici 2031, la création de 246 kilomètres de voies cyclables, comprenant notamment neuf liaisons structurantes (103 kilomètres) parcourant l’agglomération, la pérennisation de quatre coronapistes, ainsi que des liaisons secondaires et complémentaires. Sans compter que ces nouvelles voies seront créées en cohérence avec les deux lignes du RER vélo, porté par la Région, qui traverseront l’agglomération.

Aussi, SQY a associé à son travail le Département, la Région, l’État et des associations telles Velosqy ; mais surtout « cinq intercommunalités voisines », parce qu’« évidemment, quand on parle de vélo et de continuités cyclables, ça ne s’arrête pas aux frontières de SQY », soulève le maire de Villepreux, en référence par exemple à la RD11 qui lie sa commune à Versailles grand parc. Par ailleurs, il faut préciser que ce programme saint-quentinois se veut complémentaire des plans vélo établis par chaque Ville sur les voies communales.

Cependant, si toutes les nouvelles voies cyclables qui doivent voir le jour d’ici 2031 sont désormais connues, leur ordre de création n’a pas encore été décidé. « C’est le travail des prochains mois avec l’ensemble des villes, pour définir les priorités parmi les itinéraires et l’offre qu’on a décidé de développer », confirme Jean-Baptiste Hamonic, précisant que cela sera également mis en cohérence avec les travaux de voiries et de réseaux programmés, pour mutualiser les opérations.

Mais bien que le calendrier précis n’ait pas encore été décidé, l’Agglomération a déjà fixé une première échéance : les Jeux olympiques de 2024, dont plusieurs épreuves, surtout de cyclisme, vont se dérouler à Saint-Quentin-en-Yvelines. D’ici la compétition olympique, l’Agglomération veut avoir créé cinq des neuf lignes structurantes (voir illustration) ainsi que 20 % du réseau complémentaire (qui ne figurent pas sur l’illustration). L’une des deux lignes du RER Vélo devrait également avoir vu le jour d’ici 2024.

Par ailleurs, le schéma directeur cyclable de SQY prévoit un volet stationnement. « Aujourd’hui, on a 3 600 places [de vélo], et on va en créer 1 200 sur les gares notamment avec Île-de-France mobilités, et on va en créer 1 900 dans le diffus », détaille Jean-Baptiste Hamonic.

Sur cette carte figurent les cinq lignes structurantes du schéma directeur cyclable 2021-2031 qui doivent être mises en service à l’horizon 2024.

Au total, le budget du nouveau SDC saint-quentinois est chiffré à environ 36 millions d’euros. Une large part de ce montant est consacrée aux aménagements routiers, puisque le coût estimatif de ce volet est de 34,6 millions d’euros HT, dont 15,2 millions seront à la charge de l’Agglomération, le reste étant subventionné par la Région et le Département. Sur le volet stationnement, le coût prévu sera de 1,7 million d’euros, réduits à 600 000 euros pour SQY grâce aux subventions de la Région, d’Île-de-France mobilités et du conseil départemental. De plus, sont prévus 400 000 euros par an, une fois le nouveau réseau cyclable complètement livré, pour l’entretien des infrastructures.

« Ça va être ambitieux et dans un délai court pour des aménagements si structurants. C’est dans dix ans, pas 20 ou 30 ans », conclut Jean-Baptiste Hamonic. Lors du conseil communautaire du 1er juillet, si tous les élus ont voté en faveur du SDC 2021-2031, une voix a estimé qu’il aurait pu être encore plus ambitieux. « […] L’État vise 9 % de part modale en 2024, 12 % en 2030. Nous on s’arrête à 6 % en 2031, avait ainsi noté Vivien Gasq (DVG), élu d’opposition à Montigny et conseiller communautaire. Est-ce-qu’il ne faudrait pas élever nos ambitions pour atteindre la moyenne nationale ? » Il avait également proposé que SQY se fixe l’objectif d’atteindre les 400 000 euros de budget d’entretien dès 2023, et non une fois le schéma directeur achevé.

« Ce n’est pas l’État qui va réaliser lui-même ces aménagements cyclables (pour atteindre les 9 % en 2024, Ndlr), il compte bien sur les collectivités et sur les ambitions qu’elles se fixeront, lui avait alors répondu Jean-Baptiste Hamonic. Donc nous participons très activement à cette ambition. » L’élu aux mobilités avait également mis en avant un autre chiffre . « En 2020, le ratio de la politique cyclable de l’agglomération était de 8,3 euros/an/habitant. L’ambition qui est la nôtre est d’être à 16 euros/an/habitant, ce qui viendrait nous placer parmi la moyenne haute des différentes collectivités », avance-t-il, donnant l’exemple de la métropole de Strasbourg, « pionnière sur le vélo », dont la moyenne est de 23 euros/an/habitant.

Un challenge pour encourager les salariés à prendre le vélo

À l’occasion de la Semaine de la mobilité, l’Agglomération se tourne aussi vers les entreprises pour développer l’usage du vélo. Elle organise ainsi, du 16 septembre au 15 octobre, son premier challenge vélo inter-entreprises : « Tous au boulot à vélo ».

L’objectif est d’encourager les collaborateurs des entreprises volontaires pour participer au challenge – dont font partie notamment Valéo, Airbus, Merck, l’agglomération de SQY ou encore le conseil départemental – à se rendre le plus possible au travail à vélo.

« SQY s’est portée volontaire pour expérimenter la solution de la start-up toulousaine Uwinbike, explique l’Agglomération sur son site internet. […] Uwinbike propose aux entreprises et collectivités une application mobile permettant de tracer, dans le strict respect de la RGPD, les déplacements domicile-travail des collaborateurs effectués en vélo afin de les mesurer et de les valoriser. »

Les salariés qui souhaitent relever le défi ont juste à créer leur compte sur le site internet uwinbike.com et à s’inscrire aux épreuves du « challenge vélo PMIE SQY ». Il faut ensuite lancer l’application en allant au travail ou en en revenant pour que les kilomètres parcourus à vélo soient comptabilisés. Ceux-ci seront additionnés sur toute la période du challenge, et seront ainsi récompensés : le salarié qui aura fait le plus de trajets domicile-travail, celui qui aura fait le plus grand nombre de kilomètres, ainsi que l’entreprise qui aura cumulé le plus de trajets rapportés au nombre de salariés.

Louer un vélo pour 40 euros par an

Comme tous les ans pendant la semaine de la mobilité, la Vélo-station de Saint-Quentin-en-Yvelines propose une offre promotionnelle. Ainsi, du 16 au 22 septembre, la location à l’année d’un vélo standard, avec l’entretien compris, coûtera 40 euros au lieu de 132 euros habituellement, « dans la limite des stocks disponibles », précise la Vélostation. Pour bénéficier de l’offre, il suffit de réserver son vélo sur le site internet velostation.sqy.fr, puis de venir le récupérer à la Vélostation, qui est située à côté de la gare de Montigny-le-Bretonneux.

CREDIT PHOTOS : SQY