« Le comité de quartier, ça ne veut plus rien dire. Il faut vraiment plus de participation et que les gens soient investis d’un rôle », affirme une Saint-quentinoise, pendant un atelier de travail sur la démocratie locale, dans la salle du conseil communautaire à Trappes. Ce jeudi 20 juin, les esprits s’échauffent entre membres de conseils de quartier des 12 communes de Saint-Quentin en Yvelines. Organisé par le Codesqy, le conseil de développement de Saint-Quentin-en-Yvelines, cet événement a réuni les conseils de quartier et des citoyens de SQY, dans l’optique de faire des propositions pour relancer l’engagement des citoyens.

Sous forme d’ateliers de travail, les membres partagent leurs expériences et proposent des solutions. Pendant l’une de ces sessions, une piste de réflexion semble faire l’unanimité : il faudrait revoir la gouvernance des conseils de quartier pour mobiliser davantage les citoyens.

Certains ont en effet des modèles de fonctionnement très différents. À Voisins-le-Bretonneux, le conseil de quartier est ouvert à tous et n’importe qui peut se désigner membre du conseil. De plus, le président n’est pas un élu. « Les élus ne sont pas membres et ne pilotent pas notre conseil. […] Mais ils peuvent venir à nos réunions de quartier si on a besoin d’eux sur certaines problématiques », explique un membre du conseil de Voisin pendant l’atelier.

à contrario, les membres du conseil de quartier de Montigny-le-Bretonneux sont élus par les habitants et le président est nommé par le maire. Sachant que l’instance est réservée aux membres du conseil de quartier sauf exception. Le président du comité de quartier du Manet tempère : « Ça nous est déjà arrivé d’ouvrir nos conseils aux familles ou encore à la police, (lorsque la problématique le permet, Ndlr). »

Mais ce modèle de gouvernance ne semble pas faire l’unanimité. « Je ne resterai pas dans une institution où on me dit quoi faire », lance un des habitants, membre du Codesqy depuis plus de dix ans. Bien que leur gouvernance soit différente, ils semblent s’accorder sur comment engager le citoyen à les rejoindre. Par exemple, l’initiative d’organiser des fêtes, comme celle des voisins, est l’une de leurs clés de voûte. « La meilleure façon de dialoguer et de rencontrer les habitants est d’organiser des fêtes pendant lesquelles on fait le tour. C’est riche en renseignements et en informations », affirme un conseiller de quartier.

D’autres misent sur des réunions de co-construction, qui invitent tous les habitants à participer. Le conseil de Magny-les-Hameaux donne l’exemple de leur projet sur les nouveaux rythmes scolaires, qui a mobilisé les parents. Le conseil du Manet à Montigny évoque, quant à lui, la mise en place d’une boîte à idée.

Et pourtant malgré ces initiatives, les habitants ne semblent pas s’engager davantage. « Seules cinq personnes font vraiment bouger les choses dans notre conseil », avoue le président du conseil de Voisins-le-Bretonneux. Et du côté du comité du quartier d’affaires de Montigny, « certains pensent que les réunions sont trop complexes et ne se sentent pas qualifiés pour y assister et les décisions prendraient trop de temps », rapporte le président. Et la seule chose qui semble les mobiliser, selon un conseiller des anciens de Trappes, serait le loto et les braderies.

Alors que faire ? Le temps est venu de faire des propositions. Plusieurs sont retenues. Selon les participants, il faudrait davantage faire connaître les conseils de quartier. Ces derniers devraient être ouverts à tous les habitants. Il faudrait également favoriser les sondages pour connaître leurs désirs. Ils souhaitent aussi que le fonctionnement des conseils soient revus. Et enfin, des instances paritaires devraient s’organiser pour mélanger les parents, les habitants, les enseignants et les jeunes. Ces derniers étant complètement absents des conseils de quartier.