Prêt pour l’aboutissement d’une carrière. A 27 ans, Marvin Petit s’apprête à défier le Belge Francesco Patera, le 16 février à Herstal (Belgique), pour le titre de champion d’Europe EBU des poids légers. Ce serait une première (il a remporté le titre EBU de l’Union européenne en mai 2017, ce qui est différent, Ndlr) pour le boxeur licencié au sein de la team Farrugia, club élancourtois créé en 1998 et qui a formé de nombreux champions.

« J’ai pris la ceinture de l’Union européenne, la ceinture WBA top 10, je suis double champion de France, et là ce serait la première ceinture européenne, nous a-t-il confiés après un entraînement au palais des sports d’Élancourt, le 1er février. Depuis un gros moment, ça traîne, et je pense ramener ce titre. »

Mais pour cela, il faudra dominer un adversaire qui est allé chercher le titre continental sur les terres de l’Anglais Lewis Ritson, en octobre. « Ça ne va pas être un combat facile, reconnaît Marvin Petit. Physiquement, il est prêt, moi aussi. Mais je ne veux pas lui laisser la chance de garder ce titre. »

« C’est un guerrier, quelqu’un qui ne va pas tomber, ne va rien lâcher, estime de son côté l’entraîneur de Marvin Petit, Tanguy Farrugia, au sujet du Belge. Personne ne l’a battu avant la limite, il a boxé des mondiaux, ceux qui l’ont battu, c’était aux points. C’est quelqu’un qui prend beaucoup de coups, il a été champion d’Europe grâce au cœur. Si on le sous-estime, on a perdu. »

Selon lui, il faudra que son poulain se montre patient. « Si Marvin ne cherche pas le KO, Patera va se découvrir, prévient-il. Ça va se jouer aux points. Par contre, l’autre va finir avec des séquelles car encaisser les coups de Marvin, sur 12 rounds, ça va faire mal. »

Pour mettre ces consignes en application, Marvin Petit a intensifié sa préparation. Depuis novembre, c’est quatre à six heures d’entraînement par jour – « deux heures le matin et deux le soir, deux heures l’après-midi parfois », indique le principal intéressé – entre mises de gants, exercices avec un préparateur physique et travail de la technique.

« Je suis bien », assure l’Élancourtois, à deux semaines du combat. Tanguy Farrugia, sans occulter des « problèmes personnels » de son boxeur qui ont pu perturber sa concentration, pense « qu’il sera prêt et qu’il va revenir avec la ceinture ». Marvin Petit a également pu compter sur les conseils de Brice Bassolé, champion d’Europe en novembre dernier, lui aussi face à un Belge, Steve Jamoye. « Je lui ai dit : ‘‘écoute, on va travailler ensemble’’, raconte le boxeur franco-burkinabé. Marvin est un bon gars, il a du potentiel. Je connais le mec qu’il boxe, je suis sûr qu’il va le battre. »

Et d’ajouter à propos du boxeur saint-quentinois: « C’est bien, ses coups sont secs. Je boxe en 66 kilos, lui en 61. il y a au moins cinq kilos d’écart. Et là, il est puissant, frais. Il est au top. Je donne ma main à couper qu’il ramène la ceinture. […] Je pense que c’est l’heure pour lui, qu’il va se faire voir, ramener la ceinture et qu’il aura un bon promoteur qui va le suivre après. »

Le boxeur de la team Farrugia confirme : « Si je remporte un titre de champion d’Europe, ils vont tous être derrière moi. Ça pourrait être un très gros tremplin. » Il assure que l’ambiance hostile face au public belge ne l’effraie pas : « J’aime ça, je suis chez moi partout, même en Belgique, je serai dans mon combat et je ne vais penser qu’à ma ceinture. »