La ville de Trappes avait réservé la surprise, mais les nombreux Trappistes massés devant le Grenier à Sel le 27 avril ont commencé à comprendre lorsque la 1re adjointe, Sandrine Grandgambe (Génération.s), a déclaré : « On va écouter […] deux personnes, une attendue, le maire de Trappes, et une espérée, mais qui est là … ». Omar Sy était en effet bien présent dans la ville où il a grandi pour inaugurer le cinéma municipal Le Grenier à Sel dans sa nouvelle version, et qui porte désormais le nom de « Grenier à Sel-Omar Sy », comme nous le révélions dans notre édition du 9 avril, après un vote du conseil municipal du 2 avril dernier.

C’est sous les « Omar Sy, Omar Sy … » que le comédien a fait son apparition à la foule, accompagné d’un autre enfant de Trappes, Jamel Debbouze, qui avait aussi fait le déplacement, accueilli sous des vivats non moins forts, et du maire de la commune, Ali Rabeh (Génération.s), qui s’est ensuite exprimé pour évoquer la rénovation de ce cinéma. Et se féliciter de la transformation du « plus vieux bâtiment de Trappes […] en un cinéma à la pointe de la modernité », tout en préservant « la qualité architecturale de ce bâtiment remarquable ».

Le maire a également remercié les partenaires (État, Région, Département) ayant contribué au coût de 1,5 million d’euros nécessaire au réaménagement du cinéma. Il a aussi salué les personnes ayant œuvré durant les 1 400 h de rénovation de l’équipement, pour en faire « le cinéma le plus beau de l’agglomération », et ce « en temps et en heure ». Puis il s’est adressé à Omar Sy, lui expliquant pourquoi la municipalité a choisi de donner son nom au Grenier à Sel.

« Tu es l’un des nôtres, l’un des plus grands acteurs français, et aussi une belle incarnation de la ville de Trappes, a-t-il lancé à l’acteur. Tu nous ressembles, tu es un enfant de l’immigration […]. Tu es la plus belle allégorie de la ville de Trappes, […] une ville accueillante, solidaire, généreuse, et tu es l’incarnation française de ces valeurs que tu portes à l’international. Et aussi, tu représentes Trappes, une ville si injustement critiquée et caricaturée. »

Ali Rabeh a ensuite évoqué la place de la culture, qui « doit être un droit et pas un privilège ». Il assure ainsi que « le prix des places n’augmentera pas d’un centime », « Une famille avec deux enfants qui se rend au cinéma ici dans les meilleures conditions paie 16 euros. Pour les mêmes conditions et le même film, à l’UGC de SQY [Ouest], c’est 42 euros », illustre le maire.

Enfin, l’élu a émis le souhait que le nom d’Omar Sy soit vecteur de réussite pour les jeunes Trappistes, citant Mohamed Ali : « Impossible est provisoire, impossible n’est rien. » Ainsi, « quand nos jeunes Trappistes passeront devant ce cinéma, quand ils en franchiront la porte et qu’ils liront ton nom inscrit sur son fronton, peut-être qu’ils se diront ‘’Pour moi aussi, impossible est provisoire, impossible n’est rien’’ », a-t-il terminé, avant de céder la parole à la vedette du jour, dont les 1ers mots étaient très attendus.

Des mots qu’Omar Sy avait quelques difficultés à trouver, ému par l’accueil reçu dans sa ville natale : « Voir mon nom là-haut, […] je n’ai jamais pensé à un truc pareil. L’émotion qui m’habite est difficile à décrire et à exprimer. » D’autant que l’acteur donne son nom à un lieu qui lui évoque tant de souvenirs. « C’est le 1er cinéma où j’ai mis les pieds, avec l’école », raconte-t-il. Il ne manque pas non plus d’évoquer l’autre nom jusqu’ici porté par l’édifice, celui de Jean Renoir (qui aura toujours son patronyme sur la salle de projection), et ses points communs avec ce dernier (le cinéma, le square Auguste Renoir où a vécu Omar Sy, la Californie où est mort Jean Renoir et où vit Omar Sy).

Très touché, Omar Sy a conclu à la foule : « J’ai eu une certaine reconnaissance à l’international, mais la reconnaissance des Trappistes, elle vaut plus que tout le reste.