Actuellement en rénovation le cinéma Le Grenier à sel, à Trappes, va changer de dénomination à sa réouverture. Il s’appellera « Grenier à sel-Omar Sy ». La Ville a voté cette nouvelle dénomination lors de son dernier conseil municipal, le 2 avril.

« Nous voulions profiter de cette renaissance pour montrer notre attachement à des parcours d’exception, qui sont parfois mis en valeur mais de manière souvent extérieure, a d’abord déclaré la 1re adjointe, Sandrine Grandgambe (Génération.s), qui a présenté la délibération. La ville de Trappes a parfois du mal à reconnaître parmi les siens des parcours hors norme, exceptionnels. Donc l’idée, c’était de profiter de cette réouverture pour mettre à l’honneur un enfant de Trappes. »

Ainsi, le nom d’Omar Sy a été choisi. L’acteur et réalisateur, qui est né et a grandi à Trappes, s’était révélé sur Radio Nova, où il a rencontré Fred Testot, avec qui il réalisera la série de sketchs SAV des émissions, avant que sa carrière prenne une autre dimension en 2012 avec le succès d’Intouchables, film pour lequel il remporte un César. Depuis, il a notamment joué dans des grosses productions américaines, comme la saga Jurassic World, et vit d’ailleurs aujourd’hui aux États-Unis.

« L’idée, c’est à la fois de présenter quelqu’un qui peut être un modèle pour la jeunesse, mais pas que la jeunesse, a ainsi poursuivi Sandrine Grandgambe. Et on est très fiers de l’avoir compté parmi les Trappistes. »

L’élue a souligné, alors que « certains se sont émus que l’on puisse nommer ce cinéma Omar Sy », que « nous avons tenu à garder le nom du bâtiment » et que le cinéma aura donc bien pour dénomination officielle Grenier à sel-Omar Sy. Elle rappelle aussi que l’équipement a changé de nom à plusieurs reprises par le passé, s’appelant Le Normandie, puis cinéma Jean Renoir, Grenier à sel Jean Renoir, et enfin Grenier à sel. Si le bâtiment est rebaptisé, la salle de projection continuera elle d’ailleurs de s’appeler salle Jean Renoir, du nom de l’illustre réalisateur français du XXe siècle.

Néanmoins cela n’a pas convaincu Véronique Brunati, élue d’opposition, qui a exprimé son désaccord quant à cette nouvelle dénomination, alors que le cinéma est toujours, selon elle, enregistré au CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) sous le nom de cinéma Jean Renoir. « Je parle bien de l’édifice et non pas de la salle », a-t-elle précisé. « En quoi la rénovation d’un bâtiment existant suppose un changement de nom ? […] Et je me dis, mais comment peut-on, et même comment ose-t-on, éliminer le nom d’un des plus grands cinéastes français, Jean Renoir », s’est-elle indignée, rappelant que « cette dénomination de Jean Renoir avait été choisie, par Bernard Hugo (maire PCF de Trappes de 1966 à 1996, Ndlr), grand cinéphile lui-même ».

« Quelle ville qui a la chance d’avoir des figures comme Omar Sy ou Jamel Debbouze les invisibiliserait, les oublierait, ne les afficherait pas avec fierté au fronton de ses édifices. Quant à Jean Renoir, il ne s’agit ni de mépriser son œuvre, ni de l’oublier, puisqu’elle est valorisée à travers le nom de la salle », a répondu le maire, Ali Rabeh (Génération.s), se disant « fier d’avoir un cinéma avec un tarif maximum à 6 euros, où les enfants peuvent venir assister à une séance à 4 euros […] et de préserver cet héritage-là de Bernard Hugo. Et on rénove ce cinéma pour 1,3 million d’euros sans imputer un seul centime d’augmentation sur les Trappistes ». Une rénovation touchant à sa fin, puisqu’une inauguration est prévue le 27 avril à 17 h.

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