C’est donc reparti pour… deux tours. Le territoire de SQY est concerné par six circonscriptions différentes (1re, 2e, 3e, 10e, 11e et 12e). 36 candidats se sont déclarés, dont la plupart des députés sortants. À SQY comme ailleurs, les résultats des élections européennes du 9 juin dernier ont redistribué le paysage politique. Difficile donc de s’y retrouver entre alliances et mésalliances, et une Assemblée nationale considérée par certains comme trop déconnectée des territoires depuis le non-cumul des mandats. Malgré tout, les législatives restent aussi une histoire d’hommes et de femmes et pas seulement un scrutin de parti ou de programme.

Un scrutin historique

Et dans une campagne particulièrement courte, chacun tente de faire entendre sa voix. Comme Laurent Mazaury (UDI), candidat de la droite et du centre sur la 11e circonscription (où se situent entre autres les villes d’Élancourt, Trappes et La Verrière), qui a estimé que « le moment était venu que les élus de terrain puissent reprendre la parole des citoyens, en particulier dans les Yvelines ». « Comme c’est une candidature qui est issue des territoires et de l’expérience qu’on a acquis au bout de trois mandats […], c’est ce qui nous permet, à mon sens, de pouvoir porter des décisions efficaces au sein de l’Assemblée nationale, contrairement parfois à des députés, entre autres dans la majorité sortante, qui étaient beaucoup trop hors-sol », ajoute notamment celui qui est aussi adjoint à la culture à Élancourt, et vice-président aux sports et aux Jeux olympiques et paralympiques à SQY. Il développe un programme en trois axes : le pouvoir d’achat, la sécurité, et « l’éducation de nos enfants ».

William Martinet (LFI) est candidat à sa succession sous l’étiquette du Nouveau front populaire dans la 11e circonscription.

Laurent Mazaury, qui se dit « en lutte contre tous les extrêmes », se présente dans une circonscription aux mains de la gauche depuis 2022 et l’élection de William Martinet (LFI). Ce dernier est candidat à sa succession sous l’étiquette du Nouveau front populaire. « Nous avons […] de nouveau besoin de vous car l’enjeu de ces élections législatives est énorme : le pire c’est si l’extrême-droite l’emporte […] et le meilleur, car face à l’extrême-droite, La France Insoumise a réussi à rassembler toutes les forces de la gauche et de l’écologie pour construire un véritable Front populaire », explique-t-il dans une vidéo sur sa page Facebook. Il promet, s’il est réélu, d’abroger la réforme des retraites « qui nous a volé deux ans de notre vie », ou encore de mettre en place « le blocage des prix de l’énergie et des produits de 1re nécessité, l’augmentation du SMIC, l’augmentation des salaires pour que les gens puissent vivre dignement ».

Le Rassemblement national (RN) estime de son côté que « la France se retrouve à l’heure de la clarification ultime », allant jusqu’à parler de « la disparition irréversible de la France » et estime être les « seuls capables de sauver notre pays », peut-on notamment lire sur un communiqué de la fédération yvelinoise du parti d’extrême-droite. Le RN présente des candidats dans toutes les circonscriptions des Yvelines, mais certains sous l’étiquette RN/LR, issus d’une alliance entre des élus LR et le parti lepéniste, alliance à laquelle s’oppose la fédération LR des Yvelines. On retrouve donc des candidats LR face à des candidats RN/LR dans certaines circonscriptions.

Pour l’ex-majorité présidentielle, renommée Ensemble pour la République, « face à l’extrême droite dont les repères n’ont pas changé et qui ruinerait notre pays, face à la gauche soumise à LFI et gangrenée par l’antisémitisme, nous sommes unis et présentons ensemble 12 candidats ancrés chacun dans leur territoire. Unis pour notre département pour garantir les 30 juin et 7 juillet, 12 députés solides, compétents et sincèrement investis », estiment dans un communiqué Aurore Bergé, Jean-Baptiste Hamonic, Arnaud Péricard et Marc Tourelle, qui représentent dans les Yvelines les différents partis constituant cette union, à savoir respectivement Renaissance, le MoDem, Horizons et l’UDI. Aurore Bergé est par ailleurs candidate dans la 10e circonscription, où se situent notamment Coignières et Maurepas.

Laurent Mazaury (ici avec sa suppléante Lydie Duchon) est le candidat de la droite et du centre dans la 11e circonscription.

Député sortant dans la 1ère circonscription, lui aussi dans le camp d’Ensemble pour la République Charles Rodwell (Renaissance) compte sur le soutien des poids-lourds du département comme le sénateur Michel Laugier (UDI) et l’ex-sénateur Nicolas About, tous deux anciens maires de Montigny-le-Bretonneux, et de l’actuel maire de Montigny-le-Bretonneux, Lorrain Merckaert (DVD). « Nous travaillons main dans la main depuis deux ans au service des habitants de notre circonscription », assure-t-il sur sa page Facebook. Face à lui, se re-présente notamment Sébastien Ramage (LFI), par ailleurs conseiller municipal à Guyancourt, déjà candidat en 2022 (il était arrivé 2e avec 36,69% des voix en 2022, battu par Charles Rodwell) qui souligne qu’il « n’y a aujourd’hui qu’une seule alternative : le Nouveau front populaire ».

Dans la 3e circonscription, Béatrice Piron (Renaissance), députée sortante, y retourne, rappelant son « engagement inébranlable pour notre territoire ». Elle aura notamment face à elle Othman Nasrou, président de la fédération LR des Yvelines, qui entend bien défendre « une droite indépendante capable de proposer un vrai chemin pour relever le pays », et ce sans alliance avec le RN, qu’il a fortement dénoncée.

De même, dans la 2e circonscription, Jean-Noël Barrot (MoDem) sollicite « une nouvelle fois votre confiance face à la poussée de fièvre populiste ». Et dans ce combat face au populisme, Karl Olive (Renaissance) y retourne également dans la 12e circonscription. « Je vais jeter toutes mes forces aux législatives pour relever ce défi inédit dans notre histoire », assure l’ex-maire de Poissy dans un tract de campagne.


Les candidats sur les circonscriptions de Saint-Quentin-en-Yvelines

1re circonscription, dont Guyancourt
et Montigny-le-Bretonneux
• Charles Rodwell (Ensemble pour la République/Renaissance)
• Guillaume Carlier (Divers)
• Jean-Loup Leroux (Lutte Ouvrière)
• Sabine Clément (Reconquête !)
• Arnaud Poulain (Les Républicains)
• Sébastien Ramage (Nouveau front populaire)
• Anne Jacqmin (RN)

2e circonscription, donct Magny-les-Hameaux
et Voisins-le-Bretonneux
• Jean-Noël Barrot (Ensemble pour la République/MoDem)
• Pascal Thévenot (Nouvelle Énergie/LR)
• Maïté Carrive-Bedouani (Nouveau Front populaire/EELV)
• Gaëtan Brault (RN)
• Philippe Loire (Reconquête !)
• Marielle Saulnier (Lutte ouvrière)

3e circonscription, dont Villepreux
et Les Clayes-sous-Bois
• Béatrice Piron (Ensemble pour la République/Renaissance)
• Thomas Ciano (Nouveau Front populaire/PS)
• Valentin Salvino (LR) (Alliance RN/LR)
• Olivier Le Coq (Reconquête !)
• Othman Nasrou (LR)
• Olivier Augustin (Lutte ouvrière)
• Jérémy Bizet, (France Écologie)

10e circonscriptio, dont Coignières et Maurepas
• Aurore Bergé (Ensemble pour la République/Renaissance)
• Cédric Briolais (Nouveau Front populaire/LFI)
• Thomas du Chalard (RN)
• Olivier Gousseau (Reconquête !)
• Gaël Barbotin (LR)
• Hélène Janisset (Lutte ouvrière)

11e circonscription, dont Elancourt,
La Vérrière et Trappes
• William Martinet (Nouveau Front populaire/LFI)
• Victoria Doucet (RN)
• Nathalie Machuca (Reconquête !)
• Laurent Mazaury (UDI) (investiture LR)
• Patrick Planque (Lutte ouvrière)

12e circonscription, dont Plaisir
• Karl Olive (Ensemble pour la République/Renaissance)
• Christophe Massiaux (Nouveau Front populaire/EELV)
• Jean-Louis Mettelet (RN)
• Bruno Jay (Reconquête !)
• Jean-Pierre Mercier (Lutte ouvrière)


 

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