Les musulmans installés à Magny-les-Hameaux vont bientôt pouvoir exercer leur culte dans un lieu décent car, depuis 2014, ils étaient obligés de se recueillir sous des tentes installées sur un terrain prêté par un propriétaire privé. Des tentes qui subissaient les aléas du climat (forte chaleur en été et froid et vent en hiver).
Après quelques désaccords sur l’emplacement, l’Association des musulmans de Magny-les-Hameaux (A2HM) et la municipalité ont trouvé un terrain d’entente, pour la construction du lieu cultuel. Précisément, sur une portion de la parcelle municipale AK 39. « Sur ce terrain là, par rapport à la cession, seul le lot de 1 000 m² sera cédé à l’association, le reste de l’ensemble de la parcelle reste évidemment propriété de la commune. Nous aurons une délibération du conseil municipal, en septembre-octobre prochain, pour pouvoir acter la cession du lot à l’association », a déclaré Bertrand Houillon, maire Génération.s de Magny-les-Hameaux.
Il précise « que tout ce qui a été travaillé ici et tout ce qui est, et sera travaillé, l’est en lien avec les services de l’État, et évidemment dans le cadre de la loi de 1905 », et que « la commune ne met pas un centime dans l’opération. Que ce soit pour l’investissement ou pour le fonctionnement du lieu de culte ».
Après trois potentiels lieux étudiés (l’un rue Hodebourg et deux autres en centre-bourg), c’est finalement sur un terrain situé à l’avant du pôle Anquetil, à côté du tennis couvert de Magny-les-Hameaux, proche du centre ville mais éloigné des premières habitations, que verra le jour le centre cultuel, dans un secteur adapté aux équipements publics.
« Il y a une disponibilité aujourd’hui sur cette parcelle avec un accès spécifique pour accéder directement au lieu de culte. C’est un terrain sur lequel il n’y avait pas de projet municipal. Ce terrain il a plusieurs avantages, il est situé en centre-bourg près des commerces, plus que près des habitations. Il est à proximité des différentes lignes de bus et des pistes cyclables, et la surface du terrain permet aussi de prévoir beaucoup plus de places de stationnement que ce ne pouvait être le cas sur les autres terrains », a enchaîné le maire avant de laisser la parole à l’association, qui a présenté le projet.
« Je rappelle que la population dont on parle est évaluée à à peu près une centaine de familles. Le lieu cultuel musulman va s’établir autour d’une surface globale de 250 m². La construction sera écoresponsable et bien entendu elle respectera le PLU (Plan local d’urbanisme) », a précisé Vincent Thery, président de l’association A2MH.
« Le bâtiment représentera 22 % d’emprise au sol au lieu des 50 % permis par le PLU », a complété l’architecte Jimmy Skalli, chargé d’imaginer le lieu. Le bâtiment fera environ 250 m² au sol et sera de plain-pied, avec une petite verrière installée au milieu pour apporter de la clarté dans l’édifice. À l’entrée, des espaces verts accueilleront les fidèles, qui pourront se stationner sur 12 places de parking (dont une PMR) en evergreen (stationnement végétalisé). Un parking vélo sera également de la partie. La salle de prière fera moins de 100 m² et comportera, comme traditionnellement, deux espaces, un pour les hommes, l’autre pour les femmes. Un bureau, des sanitaires, adaptés aux PMR, et une petite cuisine compléteront les aménagements. Le bâtiment sera sobre sans grande façade, pour s’insérer au mieux dans le paysage magnycois.
« C’est assez exceptionnel car j’ai fait plus d’une trentaine de lieux de culte en France et c’est le plus petit bâtiment cultuel que je vais construire depuis que j’exerce », a ironisé l’architecte. « L’idée c’est d’avoir un bâtiment adapté aux besoins de l’association. Pas besoin d’avoir un édifice de 1 000 m² », a rassuré Vincent Thery.
Suite à la question d’un habitant sur le financement, l’association a déclaré : « On était parti sur un budget entre 500 000 et 550 000 euros au global, en comptant l’acquisition du terrain plus la construction. Aujourd’hui, nous avons plus de 400 000 euros et on a des promesses de dons pour atteindre cette somme lorsque l’on commencera à construire », a expliqué Youssef Mansouri, trésorier d’A2HM. Il a ajouté que « la loi CRPR 2021 nous sert de socle pour la gestion financière de l’association. Nous souhaitons une totale transparence entre nous et les services de l’État. Aucune subvention publique ne sera versée à l’association et aucun don d’organismes étrangers ne sera accepté ».
Côté calendrier prévisionnel, après la délibération du conseil municipal, le dépôt du permis de construire sera possible à partir de l’automne 2024. La délivrance du permis de construire pourrait ensuite être obtenue pour le printemps 2025 et ensuite, « la signature de l’acte de vente pourrait intervenir au printemps-été 2025 », a conclu le maire.