Les électeurs de la 11e circonscription des Yvelines auront le choix entre 11 noms les 20 et 27 septembre, pour désigner leur nouveau représentant à l’Assemblée nationale. Suite à l’entrée au gouvernement, puis à la démission de son poste de députée de Nadia Hai (LREM), une élection législative partielle est organisée dans cette circonscription dont font partie les villes d’Élancourt, La Verrière, Trappes, ainsi que Bois-d’Arcy, Fontenay-le-Fleury, Le Mesnil-Saint-Denis et Saint-Cyr-l’École. Désormais, tous les candidats sont officiellement déclarés. Ils avaient en effet jusqu’au vendredi 28 août pour déposer leur candidature en préfecture. Toutes les sensibilités seront présentes, et les lignes auront bougé jusqu’au dernier moment.

Particulièrement du côté de la gauche, qui partira finalement divisée. Pourtant, des discussions avaient eu lieu jusqu’à fin août entre les différentes forces de gauche de la 11e circonscription : EELV, Génération.s, La France insoumise (LFI), le PCF et le PS. Elles n’ont pas abouti, menant donc à deux candidatures. Comme pressenti, Sandrine Grandgambe (Génération.s), première adjointe à Trappes et conseillère régionale, représentera une partie de la gauche, bénéficiant des soutiens de Génération.s, d’EELV et du PS. Elle a annoncé sa candidature chez nos confères de 78actu le 26 août, misant sur le rassemblement pour l’emporter, comme aux municipales à Trappes.

Dans un communiqué, l’élue trappiste reproche à La République en marche de ne pas répondre « aux urgences climatique et sociale qui touchent notre pays » et estime qu’il faut « à l’Assemblée nationale, des députés qui s’opposent à la politique menée par le gouvernement et proposent un nouveau chemin ». Si elle est élue, Sandrine Grandgambe s’engage notamment « à mettre en place une convention citoyenne locale », à lutter « contre la bétonisation à outrance » et à faire des transports « un axe fort de ses combats ».

La première adjointe trappiste a comme suppléant Nicolas Farré, militant EELV à Saint-Cyr-l’École. Initialement, l’ancien député Benoît Hamon (Génération.s) était sollicité pour porter la voix de la gauche dans cette élection. Il a décliné et appelle « toutes les forces écologistes et solidaires » à soutenir Sandrine Grandgambe. Mais cette dernière n’a cependant pas reçu le soutien du PCF et de LFI, qui présentent leur propre candidature.

Elle sera portée par Valérie Froberger (PCF) – aide-soignante, responsable syndicale de la santé et militante communiste dans les Yvelines -, avec pour suppléant Thibaut Langlois (LFI), contractuel de la fonction publique d’État et militant à Trappes. Ils ont annoncé unir leurs forces lors d’une conférence de presse organisée le 29 août devant la gare de Trappes – en présence notamment de l’ancienne maire de La Verrière, Nelly Dutu (PCF) – avec pour slogan « une aide-soignante à l’Assemblée, pour une candidature solidaire, écologiste et populaire ».

« Nos priorités sont claires : la campagne que nous allons mener doit être menée sur la défense des services publics, certes, mais aussi sur la mobilisation pour l’emploi et le travail, en essayant de construire avec les salariés la reconquête industrielle et la relocalisation nationale de certaines activités comme la fabrication de nos matériels de santé, des masques, des médicaments, etc. », tranche Valérie Froberger, estimant aussi que « la crise a montré la nécessite d’un changement [vers] des modes de production plus respectueux de notre planète et des populations ».

Quant à savoir pourquoi la gauche n’a pas réussi à partir unie malgré une volonté affichée de rassemblement, Valérie Froberger explique que les échanges n’ont pas abouti. « Malheureusement, nous n’avons pas eu de retour de Génération.s et nous avons appris par voie de presse la candidature de Sandrine Grandgambe, avance la candidate PCF. Nous le regrettons. » Parmi les militants du PCF et de LFI, l’occasion manquée d’un rassemblement est perçue comme « une tristesse ». Même si certains estiment que la gauche étant diverse, ces deux candidatures permettront aux électeurs d’avoir « plus la capacité de se retrouver dans des candidats différents » et évoquent un possible rassemblement au deuxième tour.

Toujours à l’extrême gauche, Lutte ouvrière sera également présente, avec la candidature de Patrick Planque (LO), agent de maintenance à la gare de triage de Trappes et militant syndical, déjà suppléant aux législatives de 2017 et candidat aux municipales à Trappes plus tôt cette année. Il veut faire de cette élection « une tribune pour faire entendre le camp des travailleurs, d’autant plus dans cette période difficile, avec la crise sanitaire et économique qui va s’aggraver pour le monde du travail ».

Lutte ouvrière souhaite mettre en avant une réduction des « cadences » et du « temps de travail » avec des « salaires maintenus intégralement », l’interdiction des licenciements et la « transparence sur les comptabilités des grandes entreprises », notamment au regard « des milliards d’aide publique [qui] pleuvent sur les capitalistes ».

Malgré des tractations au cours des dernières semaines, la gauche n’est pas parvenue à présenter une candidature unique dans ce scrutin.

À droite de l’échiquier politique, Debout la France s’est également positionné. C’est Olivier Gallant, délégué de Debout la France dans la 11e circonscription et habitant de Saint-Cyr-l’École, qui portera les couleurs du parti de Nicolas Dupont-Aignan. Ce sera sa première candidature en tant que tête de liste, même s’il était déjà présent en 30e position sur la liste de Sonia Brau (UDI) qui a été élue maire de Saint-Cyr-l’École plus tôt cette année.

« Je ne me bats pas pour avoir une place, je me bats pour que les idées de Debout la France, que je partage, soient défendues auprès de la population, souligne Olivier Gallant, dont l’objectif affiché est de remporter l’élection. On est persuadé qu’il y a autre chose de possible que le duel Macron/Le Pen [et] qu’il faut laisser à nos concitoyens la possibilité d’un autre vote. »

Le cheval de bataille du candidat de DLF tourne autour des questions de sécurité. « Notre mot d’ordre, c’est de restaurer l’autorité, à tous les niveaux [et] lutter contre la violence et les trafics », insiste Olivier Gallant, donnant en exemple les débordements après certains matchs de foot, critique envers le gouvernement à qui il reproche de se contenter de déplorer cette situation. Le deuxième axe de la campagne d’Olivier Gallant est « la justice sociale », avançant que son parti souhaite « lutter contre la fraude sociale ».

Les autres candidats pour cette élection législative partielle sont Kamal Benmarouf, Laurent Cocheton (UPR) et Nicolas Mandjiny. La rédaction n’a pas réussi à joindre ces derniers avant la mise sous presse de cette édition. Abdelaziz Chneguir aurait dû être le 12e candidat de cette élection, mais il aurait finalement décidé de se retirer selon les informations de 78actu.

Comme indiqué dans La Gazette du 25 août, le premier candidat déclaré avait été Philippe Benassaya (LR), le maire de Bois-d’Arcy, mais aussi vice-président de la communauté d’agglomération de Versailles grand parc et conseiller départemental. Avec comme suppléant Othman Nasrou (Libres), Philippe Benassaya sera le candidat de la droite, grâce au soutien de la plupart de ses partis et mouvements. Il mise sur son « expérience » d’élu local, gage selon lui de « proximité » et d’« expérience ».

La République en marche a, quant à elle, désigné Pierre Luce (LREM) pour la représenter dans cette élection. Ingénieur informatique, marcheur de la première heure et référent départemental du parti présidentiel depuis début 2019, Pierre Luce se présentera pour la première fois face aux électeurs. Il nous expliquait il y a quelques semaines avoir « à cœur de [s]’attaquer aux problèmes qui perturbent le quotidien des Français et plus particulièrement dans la circonscription », voyant dans les députés des relais « entre le national et le local ».

Voulant défendre une « écologie réaliste et positive », Jérémy Bizet (France écologie) avait été le troisième candidat à se positionner pour l’élection législative de fin septembre. Il définit son parti, France écologie dont il est vice-président, comme « plutôt hors clivages, ni droite ni gauche » et va faire campagne sur les thématiques environnementales.

Laurent Morin (RN), ex-1er adjoint de Mantes-la-Ville et responsable départemental du parti de Marine Le Pen sera également candidat. Dans un communiqué, le Rassemblement national estimait qu’il devait être présent pour cette élection, « dans cette circonscription hautement symbolique de l’urgence de faire revenir la France dans certaines banlieues ». Les électeurs auront donc le choix entre 11 options les 20 et 27 septembre. Les candidats auront quant à eux peu de temps pour mener cette campagne éclair, et ont tous en tête le risque d’une très forte abstention dans ce scrutin.

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