Le projet de Zac de la Remise, au Nord de Voisins-le-Bretonneux, avance pas à pas. Les promesses de vente ont été signées en décembre par Les promoteurs du Grand Paris, qui gèrent le projet, et le permis de construire pour l’ensemble des lots doit être déposé fin février, permettant ainsi d’accélérer sur ce projet de plus de 500 logements sur 10 hectares, ainsi que plusieurs équipements publics et 1 600 m² de commerces. L’un des projets d’aménagements majeurs de l’Agglomération de SQY, qui en a la maîtrise d’ouvrage.
« L’objectif est d’aménager une des dernières friches de la ville et de faire un aménagement qualitatif et qui réponde à nos besoins, car, à Voisins, on perd beaucoup d’habitants, on en a perdu 1 000 ces dernières années, rappelle Alexandra Rosetti, maire UDI de Voisins-le-Bretonneux et vice-présidente de SQY au développement économique et à l’attractivité du territoire. Perdre des habitants, ce n’est jamais très bon, car ça perd en dynamisme, et les équipements reposent après toujours sur les mêmes personnes. » Elle espère donc, avec ce nouveau quartier, « maintenir la population de Voisins et avoir un quartier dont on soit fiers, car écologique ».
Première étape du projet, le bicross, qui se trouvait au croisement entre l’avenue de la Pyramide et la rue de la Remise. Il sera déplacé route de Trappes, près du centre aquatique du Lac, au sein d’un nouveau pôle glisse. Ce dernier est « presque terminé » et devrait être livré, « fin février-début mars », indique l’édile, qui fait aussi savoir que c’est le seul équipement « qui a pris du retard » en raison de la crise sanitaire, puisqu’il devait être livré en septembre dernier. « Le reste, je crois que ça se passe plutôt bien, on est dans les temps », affirme-t-elle.
Mais le retard du pôle glisse a par conséquent ralenti la construction du futur centre paroissial, devant figurer à l’ancien emplacement du bicross, et dont la livraison était initialement prévue pour 2020. Cet équipement regroupera une église pouvant accueillir 800 fidèles, des salles de conférences et trois logements, et comportera un parking souterrain d’une centaine de places. Le permis de construire a été accordé le 12 juin dernier, et la livraison est attendue pour début 2023. Autre équipement phare du futur quartier, le bâtiment consacré à la petite enfance, comprenant une crèche de 55 berceaux et un Relais d’assistance maternelle (Ram), sera mis en service en septembre 2024 après un an et demi de travaux. Une salle de quartier figurera aussi à l’étage de l’édifice.
« Toute la palette » en termes de logement
Le quartier dans son ensemble devrait être livré en 2024. Avec un étalement de la livraison des logements entre 2023 et 2024. Des logements dont la commercialisation doit commencer en mai et qui présenteront « toute la palette » en termes de typologie, souligne Alexandra Rosetti. « C’est un quartier qui a une grosse variété de logements, donc qui permet de répondre à différents publics. Il y a le logement social traditionnel, de l’accession privée, du logement locatif intermédiaire, [de l’]accession aidée », détaille la maire.
Les logements iront du studio au cinq pièces – et quelques maisons en accession sociale à la propriété – et leur prix moyen s’élèvera à 5 080 euros/m². « À l’horizon 2024, cette Zac comptera 265 logements en accession, dont 30 logements en habitat participatif, 180 logements sociaux, 55 logements en prêt social location-accession (PSLA ou BRS) et 30 logements locatifs intermédiaires », énumèrent quant à eux dans un communiqué Les Promoteurs du Grand Paris. Ce groupement de promoteurs datant de 2016 est constitué dans ce projet par MDH Promotion, Paris-Ouest Promotion et Pierre Étoile, et qui a été désigné pour la réalisation de la Zac.
« On a pensé que le fait d’être six, les aménageurs avaient en face d’eux des décideurs qui restaient longtemps. On s’est réunis et on est tombés sur SQY et ce concours où l’aménageur cherchait un groupe de plusieurs promoteurs », relate Philippe Jarlot, président du groupement et gérant de MDH Promotion. Alexandra Rosetti juge, elle, que c’est un « avantage ». « C’était assez novateur, cette façon de travailler, fait-elle remarquer. Ça assure une certaine harmonie dans l’architecture du quartier. […]. Et puis, il y a un architecte coordonnateur qui est là aussi avec des coordinations de chantier pour que tout se fasse en même temps dans les meilleures conditions possibles, sachant qu’on a fait le choix de faire en une seule phase, pour gêner le moins possible les riverains, car sinon, on pouvait étaler la construction du quartier sur six, sept ou huit ans. »
Ce groupement de promoteurs s’est associé à Leev, spécialiste de la construction d’immeubles écoresponsables en structure bois, au promoteur Sodès et aux bailleurs sociaux Arcade et Valophis. Les logements sociaux représenteront d’ailleurs 36 % des constructions du quartier, ce qui permettra à Voisins-le-Bretonneux de se rapprocher des objectifs de la loi SRU, fixés à 25 % de logements sociaux dans une ville, tandis que Voisins en compte actuellement 18,5 %. « Mais on n’arrivera pas à 25 % avec ce quartier », prévient Alexandra Rosetti, qui annonce un taux aux alentours de 22 %.
Différents services innovants seront aussi proposés dans le cadre du projet. Deux sites internet ont notamment déjà été lancés : une plateforme citoyenne d’information et d’échanges et une plateforme Ôfildesvoisins qui permettra à des habitants présélectionnés de coconstruire des espaces communs. Une conciergerie va, elle, être travaillée avec les commerçants. « C’est un relais et un contact physique et c’est ce qui permet d’attirer les gens vers les commerces, c’est une sorte de partenariat entre le commerce et le service qui va être rendu aux gens par l’utilisation de cette conciergerie », développe le promoteur, ajoutant qu’elle sera opérationnelle « dès que les commerces seront mis en place ». Une maison des projets sur la place urbaine servira elle de maison d’information et de bureau de vente. Elle va être « posée début mai », fait savoir Philippe Jarlot.
Le futur quartier semble donc conçu pour susciter beaucoup d’enthousiasme. C’est en tout cas ce qu’affirme Alexandra Rosetti. « Ça répond à un vrai besoin, j’ai beaucoup d’attentes de gens qui voudraient savoir quand est-ce qu’on commercialise tout ça », assure la maire. Beaucoup d’attentes, mais aussi des oppositions. Lors d’une visite de chantier le 6 février, des Vicinois ont notamment fait part de leur déception quant à un abattage d’arbres plus important que prévu d’après eux. Il y a plus d’un an, un collectif s’était d’autre part constitué et pointait entre autres la densité et la hauteur des constructions, une augmentation du trafic routier ou encore la présence de la proximité de la crèche avec une station service. Lors d’une réunion publique en décembre 2019, des habitants s’étaient aussi inquiétés d’un possible manque de places de stationnement.
« Il y a eu beaucoup de fausses informations, regrette la maire. Dans les riverains qui ont propagé des choses, il y a quelqu’un qui est sur la liste d’un de mes opposants et qui, donc, avant l’élection, avait envoyé des tracts dans le quartier, avec des images qui pouvaient faire peur. Je pense que les gens ont été rassurés sur la qualité architecturale. »
Concernant la présence de la crèche près de la station service, l’élue reconnaît qu’elle ne sera « pas très loin », mais assure qu’« il n’y a pas d’émanations » et que « les espaces de vie de la crèche seront de toute façon plus tournés vers le parc ». Au sujet du stationnement, elle argue que « ça ne peut pas être un quartier tout voiture, sinon ce n’est plus un écoquartier ». Mais « il y aura du stationnement le long des rues à l’intérieur du quartier », « du stationnement pour les commerces avec une zone bleue » et « du stationnement souterrain pour les résidents », avance-t-elle. Au total, 578 places privatives et 220 dans le domaine public doivent être créées dans le quartier.
Alexandra Rosetti insiste par ailleurs sur l’aspect environnemental de la Zac, qui comportera notamment 1 100 m² de jardins potagers et vergers et deux zones de jardins partagés : « Il y aura une très belle place faite aux arbres, et 50 % d’espaces verts. Il ne faut pas oublier que ce terrain, c’était juste une friche qui n’était utilisée absolument par personne, si ce n’est les gens du voyage de temps en temps l’été. Donc c’est un lieu qui ne servait à rien et qui, aujourd’hui, va être valorisé. […] Faune, flore, tout cela a dû être travaillé en amont, […] ce sera un quartier exemplaire. »
CREDITS PHOTO 1 ET PLAN : cabinet VEI – Vous Êtes Ici Architectes