Le 30 mai, le groupe Stups de la police judiciaire de Plaisir a été contacté par le service des douanes de Trappes après la découverte de 1,992 kg de résine de cannabis en plaquettes qui se trouvait dans un colis lors d’un contrôle mené dans la société DHL, à Maurepas. L’expéditeur réside sur la commune de Plaisir, et le colis devait être envoyé en Guadeloupe.
L’entreprise DHL a délivré aux douanes des informations concernant le lieu de dépose du colis, les moyens de paiement (qui appartenaient à une Plaisiroise) et l’adresse mail communiquée. Les investigations téléphoniques ont permis d’établir que la suspecte, une femme âgée de 41 ans, était titulaire de quatre lignes mobiles et que deux d’entre elles ont borné le jour et l’heure de la dépose du colis dans le point relais. Une vérification bancaire a confirmé le règlement du colis par la carte bancaire de la suspecte. L’adresse mail utilisée était celle de sa fille, âgée elle de 19 ans.
Arrêté le 16 juillet à Orly
L’Urssaf a indiqué aux enquêteurs les lieux de travail de la famille, ce qui a permis d’établir que la ligne téléphonique relevée par DHL était celle utilisée par le père de famille, âgé lui de 50 ans. Après avoir obtenu du parquet l’autorisation de procéder à l’interpellation des mis en cause et à une perquisition, une opération a été décidée le 9 juillet, au matin. La mère et la fille ont été interpellées à leur domicile à Plaisir, par le groupe Stups assisté de la brigade cynophile de la gendarmerie de Beynes et de leur chien prénommé « Petit Loup ».
La perquisition a permis la découverte de 133 grammes de résine de cannabis. Le père de la famille a indiqué alors spontanément que les stupéfiants lui appartenaient. Il a été placé en garde à vue.
Auditionnée, la femme a indiqué avoir donné sa carte bancaire à sa fille pour l’envoi d’un colis. Elle a aussi déclaré ne pas être au courant des agissements de son mari. La fille a reconnu avoir déposé le colis au point relais à la demande de son père sans en savoir davantage. Le père lui a expliqué être allé chercher les stupéfiants à Pavillons-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Puis il a confectionné le colis et à demandé à sa fille de l’envoyer. L’exploitation du téléphone du père de famille a révélé des échanges sur la messagerie Signal avec un commanditaire, un homme de 51 ans, en France à l’époque des faits mais domicilié en Guadeloupe, qui donnait ses instructions.
Les enquêteurs ont prévenu les agents de l’aéroport et ont inscrit l’individu recherché au FPR (Fichier des personnes recherchées). L’homme a ainsi été interpellé le 16 juillet, à Orly alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Guadeloupe. Dans ses bagages, les forces de l’ordre ont retrouvé 1 025 grammes d’herbe de cannabis et 449 grammes de résine de cannabis en plaquettes. Le tout dissimulé dans des plastiques thermosoudés, caché dans une boîte de chocolat en poudre et recouvert de polyacrylate de sodium.
Entendu à son tour, le commanditaire a reconnu être l’instigateur de l’envoi du colis en Guadeloupe ayant forcé son ami à faire l’expéditeur. Il a également indiqué que la drogue retrouvée dans ses sacs de voyage lui servait à rembourser les deux kg saisis par les douanes chez DHL. Il a, en revanche, refusé de donner le nom de son fournisseur.
La mère et la fille ont été mises hors de cause, et le mari s’est vu notifié une CRPC (Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). Le commanditaire a été déféré devant le magistrat, le 18 juillet. Il a été condamné à 18 mois de prison dont 9 fermes, aménageables.
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