Prévue sur le terrain bicross de la future Zac de la Remise à Voisins-le-Bretonneux, l’église Saint-Joseph le Bienveillant sera la plus grande de Saint-Quentin-en-Yvelines avec une capacité d’accueil d’environ 800 places. Mais les paroissiens de Montigny-Voisins devront s’armer de patience avant de voir leur nouveau lieu de culte sortir de terre, car celui-ci verra le jour plus tard que prévu.

En juin 2017, plusieurs médias évoquaient un dépôt du permis de construire début 2018 et un commencement des travaux en septembre 2018, mais surtout une ouverture de l’église pour le printemps 2020. C’est cette fois l’échéance du printemps 2021, soit un an plus tard, qui a été annoncée pour la livraison lors de la réunion de présentation du jeudi 20 septembre devant les fidèles.

« Globalement, il y a du retard sur l’aménagement de la Zac, nous a confié François-Hugues Gauthier, nouveau chef de projet, succédant à Frédéric Burnier, lequel va partir pour Toulouse. Les échanges entre les différentes parties prenantes ont pris un peu plus de temps. Le déclenchement est conditionné au déplacement du bicross. Le projet lui-même ne peut pas aller plus vite que la Zac, projet global dans lequel l’église reste un des éléments les plus avancés dans la réflexion. »

Le dépôt du permis de construire est cette-fois prévu pour début 2019, et la pose de la première pierre à l’automne 2019. Il faut dire qu’outre l’aménagement de la Zac, certains aspects ont été revus suite aux rencontres et aux échanges entre élus municipaux, agglomération, architectes et ecclésiastiques. Le prêtre slovène Marko Rupnik, qui dirige l’atelier d’art religieux Aletti, a notamment été sollicité pour la conception du projet.

« On est allés rencontrer le père Marko à Rome en mars 2018, a relaté devant les fidèles Antoine Pélissier, du cabinet d’architecture Agapé, porteur du projet. Plusieurs questions sont ressorties. » Des recommandations de différents ordres ont ainsi été évoquées. Sur le plan économique, un vrai objectif « nous contraignait à revoir notre méthode de construction », explique Antoine Pélissier. Sur un plan plus architectural, il a fallu repenser les façades de manière à affirmer davantage l’identité de l’église, « que l’on était bien devant une église sans avoir à l’écrire », mais également perfectionner « l’unité entre l’église et son centre paroissial (les deux parties du projet, Ndlr) », ajoute l’architecte.

Les parkings accessibles au niveau de la façade nord, seront situés en souterrain sur deux niveaux, et également desservis par des ascenseurs.

« On a aussi rencontré les services de SQY, qui avaient également soulevé des problèmes fondamentaux sur le projet », abonde son associé Benoît Andrier. L’accès principal aux parkings a été déplacé car il « posait des gros problèmes de circulation et d’engorgement au carrefour », justifie-t-il. Les parkings seront en souterrain, sur deux niveaux, et accessibles par ascenseur.

Leur entrée se situera au niveau de la façade nord de l’église. « Une des critiques de la mairie, de SQY et des paroissiens concernant le premier projet était que les gens rentraient par un petit passage et que l’église devait être ouverte sur la ville. […] Donc, l’idée qu’on a eu était de construire une grande arche qui va rappeler l’architecture de l’église, des formes courbes, douces avec des revêtements identiques », souligne Benoît Andrier.

Autre nouveauté : les espaces verts, l’agglomération estimant que le projet « ne ménageait pas assez de surface de pleine terre, d’après Benoît Andrier. Dans le nouveau projet, on a retrouvé beaucoup de surfaces de pleine terre, de nature. »

Agapé a également conçu une rampe piétonne pour accéder à l’église. « On a voulu cela pour des raisons très simples : on arrive tous un peu en retard à la messe, ou à la limite de l’heure, avance Antoine Pélissier. Il y a un afflux de personnes très important au même moment, donc on s’est dit qu’au lieu d’avoir des escaliers compliqués ou ascenseur multiplié par 10, on allait plutôt faire une rampe.»

A l’étage, figurent toujours des studios pour héberger les prêtres. L’aspect ultra-moderne de l’église au niveau du design, lui, ne change pas non plus. « Si vous regardez l’histoire de l’architecture en France, vous observerez une disparition de la figuration, fait remarquer Antoine Pélissier. Il y a un mouvement moderne, dont nous venons. Nous avons voulu supprimer toute figuration, jusqu’à faire des murs blancs. Ce qui est intéressant, c’est aussi d’inventer une nouvelle façon de construire l’église. Entre l’après-guerre et aujourd’hui, il y a eu beaucoup de projets d’église et beaucoup d’échecs. Notre souhait est d’essayer de contribuer à une nouvelle architecture des églises. » 

L’édifice comprendra ainsi deux matériaux principaux : la pierre et le bois. L’idée étant de « faire un projet extraordinaire avec des matériaux ordinaires, selon Antoine Pélissier. Au lieu de dépenser beaucoup d’argent à faire des bétons blancs hyper performants, il valait mieux travailler sur un système traditionnel, classique, local, avec un béton simple, et revêtons de ce béton de la pierre du centre Aleti. » Le bois sera également utilisé « plus particulièrement dans le centre paroissial, fait savoir Benoît Andrier. « C’est une architecture plus domestique que celle de l’église, ce serait le matériau idéal. »

Malgré ces matériaux jugés écologiques et économiques, ce petit bijou architectural coûtera près de huit millions d’euros. « C’est une belle somme », avance François-Hugues Gauthier devant les paroissiens. Le diocèse de Versailles et l’association Les chantiers du cardinal participent au financement mais « il nous faut trouver 5,2 millions d’euros, indique François-Hugues Gauthier, qui affirme que cela ne pourra se réaliser autrement que sous la forme de dons et de legs.

Des dons de fidèles sont donc espérés, et ces derniers, en attendant leur nouvelle église, continueront, souvent à l’étroit, d’assister à la messe dans les églises Saint-Pierre-du-Lac et Saint-Martin, à Montigny-le-Bretonneux. Et bientôt de nouveau dans celle du centre-ville de Voisins-le-Bretonneux, Notre-Dame en sa nativité (voir encadré ci-contre).

L’église du centre-ville de Voisins rouvrira en novembre

Située en centre-ville de Voisins-le-Bretonneux, l’église Notre-Dame en sa nativité est fermée au public depuis janvier 2017, en raison de travaux de rénovation et devrait rouvrir en novembre prochain. « On est en phase de finalisation, on devrait terminer les travaux courant octobre », assure Jean-Michel Chevallier, adjoint SE aux travaux et au patrimoine. Des travaux qui auront pris du retard.

La rénovation répond à un triple objectif. D’abord, résoudre les problèmes d’humidité et d’infiltration d’eau qui touchaient cette église du XVIe siècle. Un second objectif consiste également à remettre à niveau techniquement l’édifice, en termes d’éclairage, d’électricité et de sonorisation. Enfin, un réaménagement esthétique s’imposait. « Les dernières restaurations dataient d’après-guerre, il y avait besoin de mettre un petit coup de fraîcheur », explique Jean-Michel Chevallier.

Mais tout ne s’est pas exactement passé comme prévu. « On était sur une durée d’environ un an, mais au moment où on a décaissé pour refaire la chape de béton et le sol, les tests de compactage ont révélé qu’il n’était pas stable », relate l’élu. En plus du cimetière extérieur, des tombes sont présentes dans le sol de l’église et dans l’allée principale. « Il y a des corps enterrés partout dans l’église, précise-t-il. Quand on a creusé pour refaire le sol, on a été obligés de déclarer les travaux à la Drac (Direction régionale des affaires culturelles, Ndlr) car si des ossements avaient été trouvés, il aurait fallu les déposer dans un ossuaire. »

Il a fallu creuser à 20 mètres de profondeur, avec 32 micro-pieux. « On s’est pris six à huit mois dans la vue, concède Jean-Michel Chevallier. Il fallait relancer les études, les marchés publics. » Une perte de temps mais aussi d’argent. « Les 32 micro-pieux, c’est quasiment 100 000 euros de plus », confie l’adjoint vicinois, qui indique que le coût total s’élève entre 450 000 et 500 000 euros, réparti entre le Département, le diocèse et la commune. Des travaux coûteux et fastidieux mais qui arrivent donc enfin à leur terme.

CREDITS PHOTOS : AGAPE ARCHITECTES