Cinq cents logements et de nombreux autres équipements répartis sur une surface de dix hectares. Voilà à quoi ressemblera la fameuse Zone d’aménagement concerté (Zac) de la Remise, à Voisins-le-Bretonneux, l’un des projets phares de Saint-Quentin-en-Yvelines. Une Zac consiste en « des opérations d’aménagement dont la création est précédée obligatoirement de la réalisation d’un ensemble d’études de faisabilité et de l’organisation d’une concertation », comme expliqué sur les documents de l’agglomération. Un projet qui est aujourd’hui en attente de sa première réalisation, le déplacement du pôle glisse, mais dont la majeure partie est espérée d’ici 2021-2022.

« Une Zac permet de prévoir un aménagement global dont les espaces et équipements publics liés à la création de logements, explique Alexandra Rosetti, maire UDI de Voisins-le-Bretonneux et vice-présidente de SQY chargée de l’aménagement du territoire, dans une vidéo publiée sur le site internet de sa commune. La vente des terrains permet ainsi de financer les aménagements indispensables au fonctionnement du quartier. C’est une procédure très longue, mais qui a l’avantage de concevoir un nouveau quartier en prenant tous les paramètres en compte et d’avoir un bilan financier équilibré où les recettes couvrent les dépenses. »

La procédure est, en effet, très longue. Dans ce cas précis, « ça fait au moins 15 ans qu’on est sur ce sujet », nous a confié l’édile vicinoise, jointe par téléphone. Elle estime que sa ville a besoin « de nouveaux logements puisque la population vieillit et on souhaite accueillir des familles pour garder une ville toujours dynamique et active ». D’après la maire, les logements existant aujourd’hui à Voisins « ne répondent plus aux besoins actuels ». D’où l’idée de « faire un écoquartier » permettant de « valoriser une autre façon de construire et d’organiser l’aménagement ». Quant au projet, elle reconnaît qu’il prend « beaucoup de temps » à être mené à bien mais le justifie par la nécessité de mettre en place « plein d’études » et de « travailler en concertation avec les riverains. »

L’objectif de ce quartier sera notamment de « répondre aux besoins des Vicinois dans leur parcours résidentiel » et ce « à tous les âges de la vie », affirme Alexandra Rosetti. Parmi les 500 logements, « 36 % » seront des logements sociaux et « 9 % [en] accession aidée ou à prix maîtrisé, c’est-à-dire des logements sous forme de maisons, du PSLA (Prêt social location-accession, Ndlr), où les gens commencent par louer puis s’engagent à acheter au bout d’un certain nombre d’années », indique l’élue, assurant que ce dernier dispositif « permet d’accéder à la propriété un peu en douceur […] car à Voisins le prix du marché est quand même assez élevé ». Alexandra Rosetti mentionne aussi la construction de « quelques logements en locatif intermédiaire, dont le prix est un peu plus élevé que dans le logement social mais moins élevé que dans le logement privé ». Les autres logements du quartier seront eux en accession à la propriété.

La Zac de la Remise, à Voisins-le-Bretonneux, regroupera 500 logements et de nombreux autres équipements sur un terrain de 10 hectares, près de la RD36 et du lac de la Sourderie.

Outre les logements, on trouvera des commerces, le futur centre paroissial Saint-Joseph le Bienveillant (lire notre édition du 25 septembre) – qui comprendra une église et des salles de séminaires -, des aires de jeux, des jardins partagés, un grand parc, ainsi qu’un pôle petite enfance regroupant une crèche de 55 berceaux, un relais assistante maternelle, et avec une salle de quartier à l’étage. Sans oublier le fameux pôle glisse, regroupant « les activités de glisse existantes sur la commune comme le terrain de bicross avec les obstacles VTT/trial, le skate parc, des vestiaires et sanitaires », selon la ville de Voisins-le-Bretonneux.

Actuellement situé sur un terrain de propriété municipale de 12 691 m² et occupé par le club de bicross vicinois, ce pôle glisse doit être déplacé à côté de la piscine (toujours dans la Zac, limitrophe avec Montigny-le-Bretonneux, Ndlr). D’après Alexandra Rosetti, « mettre un bicross en entrée de quartier n’a pas beaucoup de sens d’un point de vue urbanistique ». C’est pourquoi il sera déplacé et « va être reconstruit en plus joli », affirme-t-elle.

Son déplacement constitue d’ailleurs la première étape de la Zac. « Aujourd’hui, il y a un appel d’offres qui a été lancé pour le pôle glisse, fait savoir la maire. C’est la première pierre, déplacer ce pôle glisse de façon à libérer l’espace pour le futur centre paroissial, qui sera à l’entrée du quartier. Dans le même temps, on travaille à un appel à projets auprès de groupements de promoteurs. » Elle annonce que « d’ici 2021, on aura bien entamé la première phase » qui comprend « les premiers logements (plus de 200, Ndlr), le pôle glisse, le pôle petite enfance, la place d’entrée de quartier avec les commerces et le centre paroissial ». Et d’ajouter : « La plus grosse partie va être réalisée, j’espère, d’ici 2021-2022. »

Mais pour l’instant, seuls les travaux d’accès au chantier au niveau du pôle glisse ont débuté. « L’appel d’offres a été infructueux, mais ils (les services de SQY, Ndlr) le relancent, relate Alexandra Rosetti. En cours, on a aussi le concours de maîtrise d’œuvre pour les équipements de la petite enfance et de la salle de quartier. Donc il y a pas mal d’appels d’offres ou de consultations qui sont en cours, sachant qu’on a demandé aux promoteurs d’apporter de l’innovation dans la gestion du projet, sur les technologies qui seraient intéressantes, avec des services partagés. »

Le bicross constitue « la première pierre » de la Zac et sera déplacé à côté de la piscine « de façon à libérer l’espace pour le futur centre paroissial, qui sera à l’entrée du quartier », indique Alexandra Rosetti.

Néanmoins, qui dit aménagement d’un nouveau quartier dit contraintes nouvelles en termes de gestion de la circulation routière, sujet déjà au cœur des préoccupations à Voisins. « La grosse difficulté va être liée au carrefour (situé au croisement de l’avenue de la Pyramide et de la route de Trappes, Ndlr), souligne Alexandra Rosetti. On a déjà fait une expérimentation pendant neuf mois en changeant le nombre de feux, pour fluidifier un peu les choses. Les gens ne respectaient pas les feux rouges, donc il y a eu des accidents. »

Elle avance avoir donc souhaité l’arrêt de cette expérimentation mais fait part d’une relance des études par le Département et l’agglomération. Celles-ci consistent, selon elle, à « essayer d’aller un peu plus loin et voir comment on peut vraiment traiter ce carrefour de façon qualitative et qui réponde à nos besoins, car aujourd’hui, c’est un nœud de circulation, donc c’est compliqué. » Le rendu des études est prévu pour le « premier trimestre 2019 », précise l’édile.

Concernant les investissements liés au projet, la Zac « finance sa reconstruction » via les recettes issues de la vente des terrains, assure l’élue. « On va vendre les terrains au promoteur, ça va générer des recettes, qui vont venir financer des équipements », résume Alexandra Rosetti. Outre le terrain municipal lié au bicross, figure également, entre autres, un terrain de 77 382 m² appartenant lui à SQY. L’agglomération, de son côté, nous a indiqué investir « 400 000 euros dans la réalisation de la voie d’accès et les travaux de viabilisation préalables à la construction du pôle glisse », chantier d’une durée « d’environ trois mois ».

Le Département va aussi « nous aider au travers de son programme Prior’Yvelines », assure Alexandra Rosetti. Ce programme « soutient les projets qui participent à un développement équilibré des Yvelines, et accompagne les collectivités dans leurs projets de rénovation urbaine », peut-on lire sur le site internet du Département.

La ville de Voisins-le-Bretonneux, elle, va participer au financement de la crèche. « 500 logements, ça va générer un besoin de X berceaux. La Zac va payer ça, au prorata du nombre de logements, détaille Alexandra Rosetti. Comme nous, on va fermer notre crèche pour la mettre avec, la Ville finance par rapport au nombre de berceaux existants. » Elle ajoute que le coût global du projet peut changer « en fonction des appels d’offres, mais le principe, c’est que les recettes s’équilibrent avec les dépenses, c’est une obligation ».

CREDIT PHOTO : DR
CREDIT PHOTO : VILLE DE VOISINS-LE-BRETONNEUX