Si la colline d’Élancourt va accueillir les épreuves de VTT pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, elle contribuera également à l’héritage des JOP. Au-delà des aménagements sportifs et familiaux prévus après la fin des épreuves olympiques, l’héritage mise également sur la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Un enjeu totalement intégré dans le projet depuis le départ et qui a fait l’objet de la visite organisée le 15 mai dernier par l’opérateur Seine & Yvelines Environnement (SYE, lire encadré), en présence notamment du président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Michel Fourgous (LR), du vice-président de SQY en charge de l’aménagement, Lorrain Merckaert (DVD) et de Nicole Bristol, vice-présidente du département des Yvelines, déléguée à la biodiversité, au climat et au Développement durable, et présidente de SYE.

Le point culminant d’Île-de-France

Après avoir rappelé les missions de SYE, Nicole Bristol a également souligné « l’accompagnement de grands projets d’aménagement de politique locale au profit des habitants. Des missions de reconquête d’environnement dégradées, les diagnostics écologiques, etc., Nous avons des experts pour accompagner les communes et la création et l’entretien d’espaces verts par cette brigade qui intervient sur différents territoires. Aujourd’hui, c’est la démonstration in situ de tout ce que l’on peut faire pour la préservation de la biodiversité. Cela vaut le coup de grimper sur cette colline car des choses intéressantes sont à découvrir ici. Ce sujet du développement durable est véritablement inépuisable, on en apprend tous les jours. »

Et les enjeux ne manquent pas pour le président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Michel Fourgous (LR). « Les enjeux écologiques, cela existe mais ne mettons jamais en opposition l’écologie et l’économie. Il ne faut pas toucher à la compétitivité d’un pays qui est prioritaire. […] Je suis pour une écologie réaliste : nous montrons l’exemple avec des voitures décarbonées, des sites naturels, nous finançons un satellite qui observe les changements climatiques, nous avons 450 km d’itinéraires cyclables, etc. Nous avons tous besoin d’avoir de grandes passions mais SQY vit dans la réalité. Si on nous a confié quatre sites, c’est parce que nous savons gérer. SQY est un exemple de réalisme. »

Le 15 mai, Seine & Yvelines Environnement organisait une visite pour présenter les aménagements en lien avec la préservation de la biodiversité sur la colline d’Élancourt.

Et le président de l’Agglomération de poursuivre la question cruciale de l’héritage : « Sur ce projet, il faut prévoir la sortie. Cette piste est de haute compétitivité. Il faut prévoir la sécurité après. Nous sommes contents d’avoir ce projet parce que depuis 30 ans, nous n‘arrivons pas à nous mettre d’accord. Il a fallu les JO pour y arriver. C’est le plus bel événement au monde. Tout le monde aura le même chronomètre au départ. Nous sommes contents d’envoyer ce message de paix et les valeurs de l’olympisme. On ne dirige pas un pays et un territoire sans valeurs. Nous avons le VTT ici et après les JO la colline sera adaptée aux besoins des familles. C’est la grande attente d’Élancourt et de SQY pour la pratique sportive et de loisirs sécurisée pour tous. Vous pouvez compter sur notre soutien. »

Concrètement, sur le site de la colline d’Élancourt, SYE travaille sur différents axes. Cela passe par la gestion des espèces exotiques envahissantes (lutte contre la renouée du Japon, par exemple), par la création (en cours) de lisières étagées (strates arborée, arbustive et herbacée), de la mise en défense des milieux naturels sensibles (installation d’une clôture), ou encore la gestion des déchets et la création de pierriers pour la faune thermophile.

Le milieu arbustif favorable à l’avifaune va également faire l’objet d’une restauration. Les milieux arbustifs jouent un rôle essentiel pour la petite faune. « Véritables boucliers contre les espèces prédatrices, ils permettent aux uns de s’y réfugier (Lapins de garenne, mulots, campagnols…) et aux autres d’y nidifier. La destruction, et le vieillissement de ces milieux sont les principales causes de la décroissance des espèces qui y sont associées, notamment les oiseaux », explique SYE.

Et l’opérateur public de poursuivre : « Les milieux arbustifs présents au nord de la colline d’Élancourt étaient vieillissants et tendaient naturellement à évoluer en boisement, perdant au passage leurs attraits pour la petite faune qu’ils abritaient jusque- là. Pour contrer cette perte de fonctionnalités écologiques, ils ont été partiellement rouverts et rabattus au niveau des lisières. Ainsi, ces milieux rouverts herbacés offrent une nouvelle ressource alimentaire pour les oiseaux et les micromammifères grâce à la présence d’insectes, et forment, avec les milieux buissonnants, une mosaïque d’habitats essentielle à l’écologie de nombreuses espèces. »

Gestion des espèces exotiques envahissantes, création de lisières étagées, ou encore mise en défense des milieux naturels sensibles, les axes de travail sont nombreux pour SYE sur le site.

Forcément impactée par les travaux d’aménagement des épreuves olympiques, la colline d’Élancourt a bénéficié, dès 2019, de l’expertise des équipes de Seine & Yvelines Environnement « pour réduire l’impact environnemental des chantiers, des aménagements et de la gestion du site. Nous avons tout un plan de gestion avec des travaux d’amélioration pour éviter d’avoir un plan de compensation pour conserver les espaces naturels », a expliqué Alexandre Mari, directeur du pôle « éviter, réduire et compenser » chez SYE.

Biodiversité et familles

Des mesures de réductions y ont été mises en place in situ afin de limiter ces incidences sur les enjeux écologiques identifiés. « Lorsqu’un projet d’aménagement n’évite pas suffisamment les impacts sur la biodiversité, le maître d’ouvrage aménageur doit alors réaliser des mesures pour les réduire. Ces mesures réductrices correspondent en la préservation d’une partie de l’enjeu (habitats, population…), ou de la mise en place d’une gestion favorable à une espèce ou un habitat constituant un enjeu, pour lui donner la possibilité de se maintenir ailleurs sur le site, précise SYE. Ici, les principaux objectifs des mesures de réduction sur la colline d’Élancourt sont : diversifier les boisements par la création de lisières étagées ; restaurer les habitats arbustifs favorables aux oiseaux ; favoriser la présence d’espèces thermophiles comme la coronelle lisse (variété de serpent, de type couleuvre, non venimeux) et restaurer et conserver les milieux ouverts. »
Car, malgré son origine artificielle, « la colline d’Élancourt a depuis repris des couleurs (verdoyantes) et abrite de nombreuses espèces animales et végétales. Mais sous ses airs de milieux boisés et préservés se cache en réalité un environnement à l’équilibre écologique fragile et menacé. La présence d’espèces exotiques envahissantes, la perte des milieux arbustifs, la fermeture des milieux etc., participent au déclin de sa biodiversité », conclut SYE.


Seine & Yvelines Environnement, l’opérateur au cœur du projet

Créé en 2018, Seine & Yvelines Environnement (SYE) est un Groupement d’intérêt public (GIP) et un opérateur environnemental au service des Franciliens. Il s’agit d’une entreprise de service public qui mobilise ses experts dans la préservation de l’environnement, de l’écologie et du développement durable.

« Nous pensons que l’usager et son bien-être doivent être au centre de chaque projet. C’est la raison pour laquelle nous gérons chaque espace urbain et naturel en prenant en compte ses besoins, dans une harmonie mutuelle entre l’homme, l’espace et la nature, explique SYE dans sa plaquette explicative. Être en appui des territoires et des institutions pour un « développement durable » et accompagner les aménageurs pour des projets d’aménagement vertueux, qui maximisent l’intégration des questions sociales et environnementales et réduisent et compensent leurs impacts négatifs sur l’environnement. » Unique en son genre, SYE agrège des compétences qui assistent les maîtres d’ouvrages publics et privés, et il accompagne les aménageurs du territoire pour la bonne mise en œuvre de la démarche ERC.


CREDIT PHOTO 3 : SYE