En 2024, la colline d’Élancourt accueillera les épreuves de VTT des Jeux olympiques de Paris 2024. Pour répondre au cahier des charges du grand événement sportif, des travaux d’aménagement sont prévus, mais ils nécessitent la mise en comptabilité du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), maître d’œuvre du projet, a lancé avec la Ville d’Élancourt, une concertation publique à l’automne.

Pendant un mois, les habitants ont pu donner leur avis sur ce projet qui prévoit également de faire de la colline d’Élancourt un parc paysager sur le long terme. La concertation s’est déroulée en plusieurs phases avec une réunion publique, des rencontres avec les collectivités et associations ou encore la visite du site et des ateliers.

Solideo et Élancourt ont dressé à la fin de l’année le bilan de cette concertation qui a réuni plusieurs centaines d’avis. La concertation a permis de mettre en lumière les envies des usagers de la colline d’Élancourt et a été l’occasion pour les porteurs du projet de répondre aux inquiétudes des riverains.

Pour rappel, la colline d’Élancourt, point culminant d’Île-de-France, était une « carrière à ciel ouvert de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1950 ». Comme indiqué dans le bilan de la concertation, « la nature a progressivement investi la colline qui demeure malgré tout en état de friche. » Lieu très fréquenté par les promeneurs et les cyclistes, la colline a été choisie pour accueillir, lors des Jeux olympiques de 2024, les épreuves de VTT (voir notre édition du mardi 5 janvier 2021).

Le projet Héritage consiste à réaliser différents aménagements « pour créer le parc paysager consacré au sport, aux loisirs et à la détente ».

Les aménagements devront donc répondre aux besoins des Jeux olympiques, mais permettront également de pérenniser les aménagements et de réaliser « la phase Héritage après les Jeux ». Un projet qui doit permettre de faire de la colline d’Élancourt « un parc paysager ». Pour les épreuves des JO, « une piste olympique de 4 km sera aménagée » ainsi qu’un nouveau cheminement piéton. « Les structures temporaires nécessaires à la tenue des Jeux (tentes, bungalows…) seront installées par Paris 2024 quelques semaines avant les Jeux », affirme le bilan de la concertation.

Le projet Héritage consiste à réaliser différents aménagements « pour créer le parc paysager consacré au sport, aux loisirs et à la détente ». La piste olympique sera conservée et complétée, un « pumptrack » sera installé pour les personnes à BMX, rollers ou encore trottinette. Pour les piétons, de nouveaux espaces seront créés autour du cheminement piéton prévu pour les JO avec également l’ajout de mobilier urbain.

Avant de pouvoir entamer les travaux d’aménagement, le déclassement de certaines zones de la colline est nécessaire, d’où la concertation organisée autour de la mise en conformité du PLUi. La concertation s’est déroulée pendant un mois, du 20 octobre au 20 novembre, et a eu lieu en plusieurs phases. Les habitants ont été par exemple invités à deux visites du site, à un atelier de coconstruction et à une réunion publique de présentation du projet. Ils ont ensuite pu laisser leur avis sur le projet par différentes voies. Ce sont finalement près de 350 avis et contributions qui ont été laissés durant le mois de concertation. Huit grandes thématiques ont été abordées durant la concertation.

« Ce bilan est élaboré par le maître d’ouvrage à partir de diverses sources : les deux rencontres organisées et des contributions recueillies via les différents moyens d’expression », précise Solideo. Le bilan de la concertation doit présenter le projet d’aménagement, le cadre de la concertation « et les éléments du projet sur lesquels le public était sollicité notamment la mise en compatibilité du PLUi », ou encore les prochaines étapes du projet.

Parmi les inquiétudes soulevées par les habitants ayant participé à la concertation : la destruction de la nature et le risque que la colline d’Élancourt soit « trop défigurée ». Un habitant pointe également du doigt un coût trop élevé et « excessif pour deux jours de JO ». En réponse, Solideo, a indiqué que l’entreprise et ses partenaires « ont à cœur de laisser, en phase Héritage, un site naturel pour tous, adapté au territoire et à ses besoins, au juste dimensionnement. Les Jeux olympiques sont ainsi une opportunité d’aménager un équipement pérenne et utile au territoire au-delà de la compétition de l’été 2024. »

Pour rappel, la colline d’Élancourt, point culminant d’Île-de-France, était une « carrière à ciel ouvert de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1950 ». Comme indiqué dans le bilan de la concertation, « la nature a progressivement investi la colline qui demeure malgré tout en état de friche. »

Les habitants ont également soulevé la possibilité de construction d’un bâtiment sur la colline. Solideo répond alors que cette construction n’est pas envisagée et que la mise en compatibilité du PLUi « ne concerne que la répartition du zonage et en aucun cas le règlement ». De son côté, la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines explique : « Dans les années à venir, Saint-Quentin-en-Yvelines pourra toutefois porter d’autres projets de valorisation du site, notamment du sommet de la colline (par exemple œuvre d’art), en cohérence avec la vocation naturelle et de loisirs du site et dans le cadre d’une approche enrichie par les études menées ces dernières années sur le site ».

Concernant l’accessibilité du site lors des Jeux olympiques et une fois l’aménagement terminé, Solideo indique dans un premier temps que « les transports en commun seront privilégiés pour l’accès au site pendant les épreuves de VTT lors des Jeux olympiques ». Île-de-France Mobilités, (organisme satellite de la Région chargé des transports en commun) a ainsi prévu de mettre en place des navettes pour les deux jours d’épreuves. Les parkings seront réservés « aux personnes accréditées ». Après la fin des travaux et des JO, en plus des deux parkings prévus, SQY devrait étudier les besoins de stationnement des futurs utilisateurs.

D’autres réponses ont été apportées par Solideo sur les usages des équipements sportifs, de détente et de loisirs, sur la préservation et la valorisation de la biodiversité, ou encore sur la gestion et l’entretien de la colline. Sur ce dernier point, Saint-Quentin-en-Yvelines a indiqué qu’elle « assumera l’essentiel de l’entretien ; le budget de celui-ci sera déterminé par les aménagements réalisés, il est encore trop tôt pour le déterminer ». Solideo précise également que des aménagements pour sécuriser la colline sont envisagés.

Au sujet des « enseignements de la concertation pour le porteur de projet », le bilan aborde : l’opportunité du projet, la mise en compatibilité de PLUi, les enjeux environnementaux, les aménagements liés à la tenue des Jeux et à Héritage, ou encore les travaux et la concertation. Solideo en a ainsi profité pour reprendre des engagements sur les différentes inquiétudes soulevées par la concertation.

Il reste encore de nombreuses étapes avant les JO et le lancement des travaux (voir encadré). Solideo rappelle ainsi que de nouvelles phases d’études ont été lancées à la fin de l’année 2021. « Ces « études complémentaires » permettront d’établir un projet détaillé qui sera présenté au public lors de la Participation du public par voie électronique (PPVE) au printemps 2022 », poursuit la société.

La plus grande partie des travaux d’aménagement qui auront lieu avant les JO devrait débuter dès la fin de l’année 2022 et sera découpée en deux phases. « Une première étape jusqu’en septembre 2023, date du ‘‘Test Event’’ organisé par Paris 2024. Cet événement, en ‘‘conditions réelles’’ similaires à celles des Jeux de 2024, permettra de tester la piste olympique […] À l’issue des épreuves olympiques et de la libération des espaces par Paris 2024, Solideo réalisera, jusqu’en mars 2025, les travaux d’aménagement relatifs à la phase Héritage ». Avant les JO, pour des raisons de sécurité, la colline sera fermée au public, mais Solideo envisage « la possibilité de laisser une zone du site (sud-est) ouverte au public pendant les travaux ».

Les dates clés du projet :

– 2020 à 2022 : Études d’avant-projet et études complémentaires
– 20 septembre au 20 octobre 2021 : Concertation publique
– Avril-mai 2022 : Participation du public par voie électronique
– Fin 2022-début 2024 : Travaux d’aménagement pour les JO
– Septembre 2023 : Test Event
– 26 juillet au 11 août 2024 : Jeux olympiques de Paris
– Début 2025 : Livraison des aménagements d’Héritage

CREDITS PHOTOS : ILLUSTRATION