Les choses sérieuses commencent à Saint-Quentin-en-Yvelines. Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 prennent enfin forme, à peine deux ans avant la cérémonie d’ouverture. Une phase de concrétisation qui démarre par les travaux préparatoires à l’aménagement de la colline d’Élancourt, site choisi pour accueillir les épreuves olympiques de VTT.

Une chance pour SQY

Depuis la fin du mois de septembre, des clôtures sont progressivement installées pour protéger le futur chantier du site. Dans un second temps, la base-vie du chantier destinée aux ouvriers devrait être mise en place au niveau de l’avenue Jean-Pierre Timbaud, dans la zone d’activité des Bruyères à Trappes. Les travaux ne commenceront cependant pas immédiatement pour répondre aux différents enjeux environnementaux en sanctuarisant les zones humides ou écologiquement exceptionnelles ou sensibles. Cette première phase du chantier se poursuivra jusqu’à janvier 2023.

« Nous accueillons cinq épreuves des Jeux olympiques et paralympiques, ce qui est une chance exceptionnelle pour le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, rappelle Laurent Mazaury, (UDI) vice-président chargé des sports à SQY et 3e adjoint chargé de la culture à Élancourt. Dans ce cadre, notre première priorité est de nous assurer que les équipements soient livrés en temps et en heure pour que les épreuves puissent se dérouler normalement, en répondant bien évidemment à toutes les attentes et exigences. »

Un Héritage fort

Pour ce faire, la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), la préfecture des Yvelines et les partenaires du projet ont soumis à concertation la conception du projet d’aménagement de la colline. Pour la phase Jeux olympiques, une piste olympique longue de 4 km, dessinée au regard des contraintes écologiques du site, sera créée et reprendra en grande partie des pistes déjà existantes sur la colline. Des équipements temporaires seront aménagés pour organiser les épreuves sportives et accueillir les spectateurs.

Le projet d’aménagement de la colline d’Élancourt pour les Jeux de 2024 et pour l’Héritage de 2025 tient compte des enjeux environnementaux du site.

Et l’élu chargé du dossier poursuit : « Autre priorité forte, que les travaux impactent le moins possible les populations de Saint-Quentin-en-Yvelines. Cela va forcément engendrer de bouger de la terre au pied de la colline d’Élancourt pour rendre les terrains plats. Ces terrains ainsi aménagés vont pouvoir accueillir les infrastructures et les équipements temporaires liés aux épreuves olympiques. »

Dès sa conception, le dossier des Jeux olympiques et paralympiques porté par Paris 2024 a également intégré deux autres notions fortes dans son projet : la notion d’Héritage et la notion de préservation de l’environnement.

Concernant l’Héritage, la phase de développement se fera dès que les JOP seront terminés.

Durant cette phase, le site sera alors transformé en parc sportif et paysager. Les aménagements mis en place pour la phase Jeux olympiques seront réaménagés autour d’itinéraires piétons et VTT, des espaces sportifs de loisirs et de détente seront créés pour permettre aux visiteurs de se promener sur la colline ou d’y pratiquer le VTT. La création de pistes complémentaires à la piste olympique créée pour les Jeux offrira de nouveaux parcours VTT accessibles des sportifs experts aux plus jeunes. Des aménagements comme des pumptracks seront réalisés pour pratiquer autrement le VTT. Les marcheurs et les joggeurs profiteront d’espaces sécurisés et adaptés à leurs activités. Enfin, des espaces de détente permettront à chacun d’apprécier la vue depuis le sommet de la colline sur toute la région francilienne.

« L’idée générale est de permettre une ouverture du site à tous les publics à partir de la fin de l’année 2025, précise Laurent Mazaury. Cette notion est particulièrement importante et elle concerne d’ailleurs l’ensemble des sites olympiques de Saint-Quentin-en-Yvelines. La colline d’Élancourt, le Vélodrome national, le Golf national et le stadium de BMX doivent pouvoir être accessibles au plus grand nombre, quel que soit leur niveau de pratique. Je précise également que nous avons fait en sorte de sécuriser au maximum les différents trajets sur la colline d’Élancourt pour que les vététistes ne croisent pas les piétons car la cohabitation est parfois délicate. »

Des enjeux écologiques

Dernier aspect et non des moindres, l’environnement et l’écologie. Depuis 2019, la Solideo réalise des études environnementales permettant d’identifier les espaces naturels présents sur la colline d’Élancourt. Plus de 380 espèces ont été inventoriées sur la colline, dont 255 espèces végétales et 125 animales. Ainsi, le projet d’aménagement de la colline d’Élancourt pour les Jeux de 2024 et pour l’Héritage de 2025 tient compte des enjeux environnementaux du site. La piste olympique a d’ailleurs été dessinée au regard de ces contraintes écologiques. « De nombreuses zones ont été protégées et d’autres seront créées après les Jeux olympiques, assure Laurent Mazaury. Les espèces invasives comme la renouée du Japon devraient être éliminées. Elle est très couvrante et résistante et elle limite la biodiversité. D’autres espèces seront aussi plantées. Enfin, nous assurerons la liaison avec l’île de loisirs toute proche. »

Mais comment parler d’Héritage sans parler de la gestion de ce site après les Jeux ? La municipalité d’Élancourt réfléchit à différentes solutions pour que ce site ne devienne pas un gouffre financier. En parallèle de l’accès libre, les spécificités et capacités techniques des pistes olympiques pourraient être exploitées pour faire venir des sportifs de haut niveau de toute la France mais aussi de l’étranger. « On peut imaginer de nombreuses prestations, mais à ce stade, rien n’est encore défini. Il est important de penser d’ores et déjà à limiter les coûts de fonctionnement », conclut l’élu.


Le calendrier prévisionnel

De septembre 2022 à mars 2025, le calendrier du projet s’articule de la manière suivante :
– Septembre 2022 – Juillet 2023 :
phase 1 des aménagements pérennes pilotée par la Solideo.
– Août – Septembre 2023 :
test de la piste Olympique en vue de son homologation /
« Test Event ».
– Octobre 2023 – Avril 2024 :
phase 2 des aménagements pérennes pilotée par la Solideo
(adaptation des pistes après essais).
– Mai – Juin 2024 : montage des infrastructures temporaires sur les plateformes (tentes, bungalows, supports de communication…).
– Juillet – Août 2024 :
fonctionnement du site pour l’entrainement et les compétitions.
– Août – Septembre 2024 :
retrait des infrastructures temporaires sur les plateformes.
– Octobre 2024 – Mars 2025 :
phase 3 des aménagements pérennes pilotée par Solideo.


 


Les coûts

Le montant global de l’opération (études, dossiers techniques, diagnostics, travaux de dépollution et travaux d’aménagement) s’élève à environ dix millions d’euros (10 M€). Les financeurs sont le département des Yvelines (4 M€), la région Île-de-France (3,4 M€), l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (2,3 M€) et l’État (0,3 M€).


CREDIT PHOTO 1 : SOLIDEO/L’OEIL DU PIGEON

CREDIT PHOTO 2 : ARCHIVES