Plus de 10 000 emplois rien que pour le territoire de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, plus de 40 entreprises et des organismes de formation. L’opération « les Jeux recrutent à Saint-Quentin-en-Yvelines » a rassemblé près de 2 000 personnes, le 21 novembre au Vélodrome national, à Montigny-le-Bretonneux.
Organisé par Pôle emploi en partenariat avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques et l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, cet événement était principalement destiné aux personnes les plus éloignées de l’emploi, bénéficiant du Revenu de solidarité active, le RSA. Une volonté affichée par les organisateurs pour qui les Jeux olympiques et paralympiques doivent être une formidable occasion pour tous, comme le souligne le président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Michel Fourgous (LR) : « Accueillir les visiteurs, transporter les touristes, assurer la propreté et la sécurité des sites, le nombre d’emplois nécessaire est estimé à 180 000 dont plus de 38 000 en Île-de-France. L’événement organisé aujourd’hui en partenariat avec Pôle emploi et Paris 2024 est une formidable opportunité. »
Des CDD et des CDI
Hôtellerie-restauration-tourisme, sport-événementiel, sécurité, propreté-recyclage, transport-logistique-énergie, tous les types de contrats, en CDD ou en CDI, étaient proposés aux candidats avec ou sans qualification. Des emplois saisonniers pour des missions entre le 10 juillet et le 11 septembre, et des formations étaient disponibles pour adapter les compétences aux postes à pouvoir. À l’échelle de la région Île-de-France, ces occasions d’emploi ne représentent pas moins de 38 000 postes (6 000 emplois dans le nettoyage, 15 000 emplois dans la sécurité privée, 10 000 emplois dans les cafés, hôtels et restaurants, 6 900 emplois dans les transports et la logistique).
« À quelque 260 jours avant le début des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Pôle emploi Île-de-France et son réseau de partenaires sont mobilisés. Cette manifestation d’envergure internationale doit constituer l’opportunité d’un rebond professionnel pour tous, inscrit dans la durée via des continuités de parcours rendues possibles par la formation », a déclaré Nadine Crinier, la directrice régionale chez Pôle emploi Île-de-France.
« En Île-de-France, la préparation des Jeux olympiques et paralympiques a rendu visibles des besoins forts exprimés par des secteurs en tension : il nous appartient de les porter à la connaissance de tous via une stratégie ambitieuse et innovante en termes de méthode de recrutement et une facilitation de la rencontre entre l’entreprise et le demandeur d’emploi », poursuit-elle. Et de focaliser sur le territoire yvelinois : « Dotées de plusieurs sites olympiques dont, entre autres, le château de Versailles, la colline d’Élancourt et le Golf national, les Yvelines constituent une terre propice à l’esprit sportif. »
Opération Du stade vers l’emploi
Et cet événement avait justement une saveur particulière puisqu’il s’est également appuyé sur les valeurs du sport pour favoriser les recrutements. Un véritable plus, comme le souligne Nicolas Dainville (LR), vice-président de SQY chargé de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, en rappelant que « cet événement ne devait pas avoir lieu à SQY au départ, mais en Seine-Saint-Denis ».
« Nous nous sommes battus pour que cela se passe ici, à SQY. Nous avons eu la visite du préfet de Région, de la directrice régionale de Pôle emploi, du président de la Lifa (Ligue Île-de-France d’athlétisme), du président de la Fédération française de tennis et du président de l’Agglomération, affirme-t-il. Le côté très sympa de l’événement [est notamment] l’opération Du stade vers l’emploi en partenariat avec les fédérations d’athlétisme et de tennis, des activités sportives pour valoriser les soft skills, les compétences extra-diplômes, extra-expérience, mais qui valorisent le savoir-être, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, l’endurance ».
Toute la matinée, des recruteurs et des demandeurs d’emploi ont pratiqué des activités sportives, sans savoir qui ils avaient en face d’eux : entreprises ou demandeurs d’emploi. Au moment du déjeuner, ils ont enfin pu le découvrir. Une opération qui s’est poursuivie ensuite par un job dating et qui permettait effectivement de tester les soft skills des demandeurs d’emploi. « C’est étonnant comme principe mais au final c’est plutôt sympa, explique Nadia, 24 ans, bénéficiaire du RSA. Lorsqu’on m’a proposé de participer à cette opération, je me suis dit pourquoi pas, mais je ne m’attendais pas à ça. Là, ce que je trouve bien, c’est que personne ne m’a jugée parce que je n’ai pas de diplôme. On a fait des jeux, des relais, des courses, etc. Et au final on a pu discuter avec des recruteurs. J’espère vraiment que je vais enfin trouver un travail grâce à ça. »
Mais au-delà de cette opération ponctuelle de recrutement et du caractère saisonnier et événementiel des emplois, tous les partenaires espèrent que cela pourra déboucher sur des emplois plus pérennes à l’avenir. « Tout l’enjeu est de travailler sur l’héritage. À la fois pour les aménagements comme la gare de Montigny/Saint-Quentin, la colline d’Élancourt, pour tous les aménagements durables, et c’est le même état d’esprit pour les emplois, explique Nicolas Dainville. Il faut que les gens à qui nous allons remettre le pied à l’étrier dans le cadre de cet événement puissent en ressortir avec une belle expérience, plus forts, et pourquoi pas poursuivre dans ce domaine. Je pense à l’hôtellerie-restauration qui manque cruellement de postes, même au-delà des Jeux olympiques et paralympiques. C’est un domaine où il faut conserver ceux qui s’y orienteront lors de cet événement. »
L’héritage des JOP 2024
L’élu ajoute à propos de cette opération de recrutement : « Nous avons également mobilisé 500 bénévoles qui amélioreront l’accueil et l’orientation des touristes. Il y a quelque 350 000 personnes attendues lors des Jeux olympiques et paralympiques à Saint-Quentin-en-Yvelines. Cela va peut-être créer des vocations en matière d’accueil, de lien vers le tourisme. Tout cela, ce sont de petites graines que nous semons en espérant qu’elles donnent des fruits à l’avenir. »
Et de poursuivre : « On peut utiliser cet événement comme un tremplin, notamment pour nos bénéficiaires du RSA. C’est la raison pour laquelle nous avons travaillé en partenariat avec le département des Yvelines, avec Activit’Y (agence d’insertion Hauts-de-Seine et Yvelines), avec la mission locale, avec la Cité de l’emploi en lien avec la préfecture des Yvelines, avec la Cité des métiers en lien avec l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, tout un tas de structures bien présentes pour privilégier ceux qui sont le plus loin de l’emploi. Cela peut créer des vocations et réenclencher une dynamique positive. On utilise le sport comme levier de retour à l’emploi. »
Des milliers d’emplois pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 restent encore à pourvoir. Plusieurs grandes opérations de recrutement de ce type vont encore avoir lieu en Île-de-France dans les mois qui viennent.