À quelques semaines maintenant de la fin des travaux et de la réouverture aux voyageurs, SNCF Gares & Connexions a organisé le 5 mars dernier une visite en avant-première des aménagements de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines/Montigny-le-Bretonneux. Une visite à laquelle étaient conviés tous les partenaires privés et institutionnels, comme la mairie de Montigny-le-Bretonneux et l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, ainsi que le principal financeur, la région Île-de-France.

Un véritable hub multimodal

Lancé voilà maintenant plus de dix ans, ce projet aura demandé pas moins de trois ans et demi de travaux pour mettre la gare totalement en accessibilité et l’adapter entièrement aux nouvelles rames de trains. « Cette gare a été construite dans les années 70 et elle a une particularité car elle ne nous appartient pas mais elle appartient à Saint-Quentin-en-Yvelines. Nous avons l’habitude de monter des chantiers quand nous sommes chez nous et c’est un peu plus compliqué quand nous sommes chez les autres. Cela a été un véritable challenge et nous avons travaillé en étroite collaboration pour la préparation mais aussi la réalisation pour la mise en œuvre de ce projet », a commencé par présenter Anissa Chafter, directrice de ce projet à la SNCF.

Et de poursuivre sur les atouts de cette gare, « véritable hub multimodal » : « Elle est entourée d’autres modes de transports : 1 500 places voitures, trois gares routières encadrantes avec plus de 30 lignes qui desservent Saint-Quentin-en-Yvelines, Paris, le Sud Yvelines, etc. Elle comporte aussi une Vélostation et plus de 300 places de parkings vélo. »

Ce projet aura demandé pas moins de trois ans et demi de travaux pour mettre la gare totalement en accessibilité et l’adapter entièrement aux nouvelles rames de trains.

Et l’enjeu était de taille pour éviter une saturation complète de la gare et des rames prévue à l’horizon 2030 mais également dans la perspective de l’accueil des spectateurs et touristes à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. « C’est une gare ferroviaire très importante en IDF qui est desservie par trois lignes Transiliens : la ligne RER C, la ligne U et la ligne N, plus un arrêt de TER par jour, ce qui en fait un pôle majeur pour l’Île-de-France. D’où la nécessité de la moderniser pour l’adapter à l’accroissement de la population et aux différentes mutations urbaines qui vont arriver autour. Elle draine 50 000 voyageurs par jour (jusqu’à 70 000) », a précisé la directrice du projet à la SNCF.

« Elle fait partie du top 50 des gares les plus fréquentées devant Nice- Montpellier ou encore Lyon Perrache », a souligné Marlène Dolveck, la directrice générale de SNCF Gares & Connexions et directrice générale adjointe du groupe SNCF, lors de sa prise de parole, après la visite.

Des travaux colossaux donc, en site occupé, qui ont demandé une extraordinaire logistique et beaucoup de patience de la part des utilisateurs. Mais les résultats sont là. Au final, des portiques modernes de nouvelle génération ont été installés, les quais ont été rallongés et adaptés, la rampe d’accès PMR (Personnes à mobilité réduite) a été totalement repensée et équipée d’un monte-personne pour accéder au souterrain, trois ascenseurs ont été créés pour aller directement sur les quais et, une première mondiale pour une gare, deux travelators (tapis roulants inclinés) ont été mis en place, reliant directement la passerelle rouge pour désaturer les flux dans la gare. « Cela concerne directement les trains de la ligne C sur deux des trois quais, les 1 et 2 », a expliqué Anissa Chafter, lors de la visite.

3e plus gros chantier d’Île-de-France

Le 3e plus gros chantier d’Île-de-France pour la SNCF, pour lequel Marlène Dolveck a remercié toutes les équipes et partenaires impliqués et en particulier la Région Île-de-France pour sa participation à hauteur des deux-tiers de 55 millions d’euros nécessaires. Dans son discours, la présidente de la Région, Valérie Pécresse (Libres), a immédiatement souligné que « nous y sommes parvenus grâce aux Jeux », taclant au passage toutes celles et ceux qui font du « bashing des Jeux un sport national ». Des Jeux qui, selon la présidente de Région, laisseront ce bel héritage, notamment en termes d’accessibilité.

Valérie Pécresse a également insisté sur le fait qu’il n’était pas question « pour tous les Franciliens de payer les surcoûts des Jeux, de 200 millions d’euros de transports supplémentaires, notamment sur ces lignes de Saint-Quentin. J’invite les utilisateurs à reprendre un pass Navigo, le prix n’augmente pas, ou bien d’acheter des tickets à l’avance. Nous ferons payer le surcoût des Jeux aux visiteurs et aux touristes. Je ne léguerai pas une dette JO aux Franciliens. »

Première mondiale pour une gare, deux travelators (tapis roulants inclinés) ont été mis en place, reliant directement la passerelle rouge pour désaturer les flux dans la gare.

Enfin, elle a rappelé que la région Île-de-France « propose aux jeunes franciliens 30 000 places à gagner pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024. Pour en bénéficier, il suffit de s’inscrire sur l’application Labaz, destinée aux 15-25 ans. »

Accueillant les nombreux invités dans « l’un des cœurs économiques de Saint-Quentin » car « c’est effectivement ici, à partir de cette gare, il y a 50 ans, que notre belle agglomération a pris son essor », le président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, Jean-Michel Fourgous (LR), a remercié tous les partenaires et équipes « pour cette belle réussite, à l’heure où SQY s’apprête, une nouvelle fois, à être sous le feu des projecteurs internationaux. Car c’est ici, dans cette gare, que transiteront des centaines des milliers de touristes pour les JOP. »

Heureux que « la SNCF et tous les partenaires aient mis les moyens pour lui donner une seconde jeunesse […] », le maire de Montigny-le-Bretonneux, Lorrain Merckaert (DVD) a rappelé qu’au « diapason de cette belle ambition, avec l’appui de notre Agglomération et des partenaires, nous avons également lancé notre projet de rénovation de l’Hypercentre, un projet-structurant pour la ville et le territoire. Les deux projets sont liés. C’est du gagnant-gagnant : la gare sera encore plus visible et mieux insérée dans un cadre urbain renouvelé…. Et nous transformerons ce lieu de vie en renforçant l’animation commerciale, les cheminements piétons et vélos, et ses espaces verts ou de convivialité ».

Il ajoute qu’avec « l’arrivée de la future ligne 18 du Grand Paris Express, ces aménagements composeront, à terme, un pôle de centralité exceptionnel ». « Si l’histoire se répète avec autant de bonheurs que les 50 années écoulées, nous vivrons encore des étapes passionnantes dans cet Hypercentre de Montigny et de SQY, se réjouit l’édile ignymontain. Pour l’heure “olympique et paralympique”, Montigny est la capitale du vélo, mais je devrais plutôt dire que Montigny et SQY, en tandem, forment la capitale des mobilités. »

Remerciant son collègue Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), vice-président de SQY délégué aux Transports et aux mobilités durables, « pour son engagement constant en faveur des mobilités, avec notamment l’installation de l’agence consacrée à cette thématique, à quelques pas d’ici », Lorrain Merckaert a conclu son propos avec une citation, « qui est aussi un hommage aux vertus écologiques du déplacement en train : “Demain, la voiture intelligente roulera sans conducteur ; le conducteur intelligent, lui, roulera sans voiture car il empruntera les transports en commun”. »

Pour autant, le secteur n’en a pas fini avec les travaux d’envergure. Maintenant que la gare est terminée, c’est au tour de l’Hypercentre de connaître les premiers coups de pioche de la destruction de l’Anneau Rouge (immeuble qui ceinture la place Charles De Gaulle), prémices de l’ouverture de toute cette partie de Montigny-le-Bretonneux vers le centre et le parc de la Roseraie.