Du point de vue de la municipalité de Maurepas, le centre aqualudique Castalia semble tenir ses promesses. En témoigne un article paru dans le magazine municipal de janvier sur la fréquentation du centre pour l’année 2023 relatant que « [Castalia] a dépassé les objectifs qu’il s’était fixés pour cette première année d’ouverture (250 000 entrées en 2023, Ndlr) ». Mais tout le monde ne partage pas ce point de vue.

C’est le cas du collectif Piscine pour tous, regroupant une trentaine de membres actifs parmi lesquels des professeurs, des parents d’élèves, des usagers, des habitants et des membres d’associations sportives. Rassemblé devant la mairie de Maurepas le 6 février, avant la tenue du conseil municipal, il a déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Piscine : un service public pour tous ! »

Le collectif souligne plusieurs problèmes relatés par ses militants, comme la nouvelle gestion de la piscine jugée problématique (un contrat de délégation de service public, portant sur la construction et l’exploitation de Castalia pour une durée de 25 ans, a été signé en janvier 2020). Autre point mentionné par les militants : le fait que le conseil municipal de Maurepas ait « adopté le 26 septembre 2023 un avenant mettant à la charge des communes de Maurepas et d’Élancourt le déficit financier de Castalia pour les lignes d’eau non utilisées par les collèges et les lycées durant l’année scolaire 2022-2023, soit 48 997 euros », précise un communiqué du collectif.

Mais le nerf de la guerre porte sur les tarifs du prestataire privé pour les locations des lignes d’eau, qui sont passés de 6,50 euros à… 46,60 euros. Inacceptable pour les militants car, selon eux, il est devenu impossible pour les établissements concernés (quatre collèges et deux lycées) d’y emmener leurs élèves malgré des subventions octroyées par le Département pour les collèges et par la Région pour les lycées.

« En 2018, trois ans après la fermeture de l’ancienne piscine municipale, nous avons décidé de nous rassembler pour faire entendre les besoins du service public dans la construction de cette nouvelle piscine. […] Une piscine, en premier lieu, c’est là pour que tous les jeunes puissent apprendre à nager sans avoir à payer pour être en sécurité dans l’eau, au moment où le nombre de noyades ne cesse d’augmenter. On ne demande pas la lune. On demande juste à retrouver ce qu’on avait jusqu’en 2015. Et aujourd’hui, on en est loin », a expliqué Maria Bolzinger, membre du collectif et ex-élue PCF d’opposition à Élancourt.

Contacté par La Gazette, le maire de Maurepas, Grégory Garestier (DVD), a souhaité donner son point de vue. « Déjà, en ce qui concerne la compétence des communes, c’est-à-dire l’apprentissage du savoir-nager pour les écoles élémentaires et maternelles (94 classes), il n’y a pas de débats. Les villes d’Élancourt et de Maurepas, dans le cadre du contrat de concession de service public avec Castalia, payent la totalité des lignes d’eau pour leurs scolaires », a indiqué l’édile.

Et de poursuivre : « Pour les collèges et les lycées, ce sont des arbitrages financiers à faire en interne. Les 48 997 euros que l’on verse au concessionnaire, c’est parce qu’il y a des lignes d’eau qui ne sont pas prises et qui ne relèvent pas des 6e, qui bénéficient eux du savoir-nager, avec des lignes d’eau que le Département finance au travers de la dotation globale de fonctionnement […]. Il y a une inadéquation aujourd’hui entre le besoin exprimé au départ et la réalité des créneaux qui sont octroyés. On s’est aperçus également que parfois il y avait une inadéquation entre les créneaux proposés par Castalia et le planning de chaque établissement. »

« Les 6,50 euros dont [les membres du collectif] parlent étaient basés sur un équipement qui était déjà payé. Ils comparent un tarif qui repose sur deux équipements totalement différents. L’ancienne piscine (datant de 1973) n’était pas entretenue, elle était devenue dangereuse pour le public. Là, nous avons un équipement tout neuf avec cinq bassins aux normes environnementales et réglementaires. Donc oui, le coût de la ligne d’eau n’est plus le même, mais il faut savoir que ce tarif (46,60 euros) comprend le coût de la reconstruction, de l’exploitation, des ressources humaines, de l’énergie qui a énormément augmenté… Avec ce tarif, nous sommes dans la moyenne de ce qui se pratique aux alentours », a justifié le maire.

« Nous sommes dans le dialogue, il n’y a pas de problèmes là-dessus. Ils nous ont demandé un rendez-vous et nous allons les recevoir après les vacances », conclut Grégory Garestier.