Eau chaude comme froide, le tout produit grâce à… de l’air. Voilà ce que propose la machine de l’entreprise américaine Skywell, commercialisée en France depuis l’automne dernier par la société Mylbe, qui possède trois sites dont un à Coignières, où elle emploie 30 personnes. Et ce grâce à un procédé ingénieux.
« On a des ventilateurs inversés qui aspirent l’air de la pièce, explique Michael Bechecloux, président et fondateur de Mylbe. L’air aspiré et l’humidité de la pièce vont aller contre une plaque métallique maintenue à basse température. Au contact de l’air, ça va créer de l’eau. Des gouttelettes d’eau vont se former, ça va tomber dans un réservoir. Ça va être désinfecté à l’aide d’une lampe à UV, […] qui permet d’enlever tout type de bactéries de l’air. Par sécurité, il y a aussi un filtre à charbon et un filtre anti-bactérien. […] Une fois que c’est filtré, c’est reminéralisé, car il n’y a pas de minéraux dans l’air. Donc on va rajouter des minéraux […]. Une fois que c’est fait, l’eau remonte, elle est encore refiltrée avec une lampe spéciale. […] Une fois l’eau filtrée, on a de l’eau froide ou de l’eau chaude, on choisit avec une tablette tactile, où on fait les réglages de température. »
Bientôt le même dispositif en plus gros pour les collectivités ?
Et ce n’est pas tout, puisque le dispositif est « intelligent ». « Sur l’écran tactile, on a le taux de remplissage du réservoir. La machine peut produire jusqu’à 20 l d’eau par jour », souligne Michael Bechecloux. Plusieurs autres données peuvent être collectées, et la machine est aussi voulue comme écoresponsable. « On a une très faible consommation électrique, assure le fondateur de Mylbe. Le système, on pourrait le faire tourner sur un panneau solaire. » Il ajoute que le dispositif est entièrement « en inox, il n’y a aucune pièce en plastique ».
Depuis 2018, Michael Bechecloux est tombé sous le charme de ces machines, mais cela a pris du temps avant de pouvoir les commercialiser. « Skywell voulait passer par un autre réseau de distribution, évoque-t-il. Nous, on avait vu le produit en 2018, on était super intéressés, mais c’était un peu bloqué, et, à force de négociations, on a réussi à avoir l’exclusivité pour la France. »
Et plus encore, puisque Mylbe assure aussi la fin de production dans ses locaux coigniériens. « C’est fabriqué aux États-Unis pour la grande partie, et nous, on fait une partie de l’assemblage en France. Toute la partie basse, la motorisation, et l’assemblage des lampes, tout ce qui concerne la désinfection de l’air, on le fait ici », précise Michael Bechecloux, mentionnant aussi la présence d’« un service technique » sur le site de Coignières, « qui se charge de réparer les éventuels problèmes », même si « ça reste très fiable ».
Mylbe propose principalement ces machines à des entreprises, à la location, à 99 euros par mois HT. « On a vendu ça à une trentaine d’entreprises un peu partout en France », indiquait son président le 15 décembre, ajoutant en avoir aussi un peu vendu à des particuliers. « On en a fait quelques-uns, à Paris, qui étaient intéressés, car ils ont l’ascenseur, les bouteilles d’eau, ce n’est pas évident, détaille-t-il. L’eau du robinet en France est plutôt de bonne qualité, mais il ne faut pas la regarder de trop près non plus. Et il y a des villes qui vont avoir une eau avec un bon goût, et d’autres non. Chez moi, j’ai un adoucisseur, avant que l’eau arrive dans l’adoucisseur, il y a des filtres, et quand je les change, en moins d’une heure, les filtres sont noirs. […] Nous, on est sûrs qu’il n’y a pas de résidus, rien du tout. » Les tarifs à la location sont les mêmes pour les particuliers que pour les entreprises, mais les machines sont aussi proposées à l’achat, à 4 000 euros.
Désormais, Michael Bechecloux voit plus loin. Il envisage de distribuer les mêmes machines, mais en plus gros format, « des systèmes totalement autonomes, mais plutôt destinés aux collectivités, qui elles seraient capables de produire 4 000 l d’eau ».