Après les distributeurs de protections périodiques gratuites dans les résidences étudiantes du Crous, à Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), l’université Paris-Saclay installe depuis fin octobre des distributeurs dans les différents campus de l’université Versailles Saint-Quentin (UVSQ). Sept sites sont ou vont être équipés, notamment l’UFR Simone Veil, l’OVSQ, la Bibliothèque universitaire (BU), le bâtiment Vauban et d’Alembert, la Maison de l’étudiant et la faculté de droit et de science politique.

Ce projet s’inscrit dans une politique globale de l’UVSQ, à savoir lutter contre la précarité menstruelle. Ce n’est pas la première fois que ce genre d’initiative a lieu. Déjà en février 2021, l’association Paris ouest étudiants en médecine solidarité (Poemes) avait organisé une distribution à prix libre de protections périodiques pour les étudiantes en médecine, à la Maison de l’étudiant de Guyancourt (voir notre édition du 25 février 2021).

Or, ce projet d’installation de distributeurs a lui été pensé en début d’année 2021. « Il fait suite à une campagne de distribution de kits de protections périodiques gratuites intitulée ‘‘À vos règles’’, menée courant 2021 dans le cadre de l’université Paris-Saclay », explique Dalila Messaoudi, chargée de mission aux enjeux sociétaux et maître de conférence en géographie.

2 000 kits avaient déjà été distribués à l’UVSQ

Ainsi, à l’UVSQ, un peu plus de 2 000 kits avaient été distribués par l’intermédiaire de plusieurs associations étudiantes, de la Maison des étudiants, des BU, et du service de santé universitaire. « Devant le succès rencontré par cette opération, nous avons décidé de pérenniser l’action par l’installation de distributeurs », poursuit la chargée de mission.

En effet, la précarité menstruelle serait une réalité dans le milieu universitaire. « Une étude, réalisée par l’association fédérative des étudiants de Poitiers et l’association nationale des étudiants sages-femmes en février dernier, montre qu’un tiers des étudiantes serait en situation de précarité menstruelle », justifie Dalila Messaoudi. Ainsi, les personnes menstruées peuvent bricoler leur protection ou manquer les cours en raison d’une pénurie de serviettes. Là encore, certaines font le choix entre l’achat de produits de première nécessité et l’achat de protections menstruelles (voir notre édition du 18 février 2020).

D’où le déploiement de ces distributeurs gratuits. Ces derniers ont été financés par l’UVSQ, sur les fonds de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC). Sachant que chaque étudiant s’acquitte d’une contribution de 91 euros lors de son inscription dans un établissement d’enseignement supérieur.

Les appareils contiennent des tampons avec et sans applicateur, ainsi que des serviettes hygiéniques, issus de la marque Natracare. Cette entreprise écoresponsable propose des distributeurs et des protections à usage unique, en coton biologique certifié GOTS (Global Organic Textile Standard).

Accessible dans ou proche des sanitaires, ils sont en cours d’installation et seront alimentés régulièrement. En parallèle, l’université Paris-Saclay intègre une autre campagne qui vise à promouvoir et démocratiser les modes de protections réutilisables, à travers des kits démonstratifs (culottes, coupes menstruelles, serviettes réutilisables de différentes tailles), annonce la chargée de mission.