Le jeudi 4 janvier, cinq jeunes hommes, âgés de 20 à 22 ans et tous originaires du quartier des Petits Prés, à Élancourt, ayant participé aux émeutes de juin-juillet derniers faisant suite à la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre, sont passés devant le tribunal judiciaire de Versailles. Sur les cinq, quatre ont été condamnés (avec la plus lourde peine fixée à deux ans de prison ferme), un seul a été relaxé.

Quatre des cinq prévenus condamnés à des peines de prison

Les cinq ont pris part aux émeutes à Élancourt. La commune a été le théâtre de scènes de chaos lors d’une nuit de juin dernier. Une voiture de police avait été brûlée, des tirs de mortiers d’artifice avaient retenti dans la ville, des vitrines de magasins ont été détruites et le commissariat avait également été attaqué. Le préjudice a été évalué à 100 000 euros, « plus de 10 000 euros pour l’enseigne JC Decaux, 11 000 euros pour le Crédit Mutuel, 38 000 euros pour la Police nationale », liste 78actu. À cela, il faut ajouter les dégradations du mobilier urbain (abribus, routes, caméras…) et le préjudice moral des policiers. « Quelque 1 200 euros ont été demandés pour chaque agent. Un chiffre qui monte à 1 500 euros pour ceux de la police municipale », indique 78actu.

Revenons sur les faits de la nuit du 29 juin à Élancourt, qualifiée de véritable « guérilla urbaine » par les policiers. « L’essentiel des attaques et des atteintes aux biens s’est déroulé en deux périodes d’une trentaine de minutes chacune », précise nos confrères.

De minuit à 00 h 32, c’est le commissariat, où une voiture de police a fini brûlée, qui est attaqué ainsi que des abribus. Des tirs de mortiers d’artifice se font entendre.

Puis une accalmie avant la reprise des hostilités de 2 h 35 jusqu’à 3 h 12. Là, « un petit groupe d’individus s’attaque alors aux vitrines du Crédit Mutuel, du JC Decaux et d’une auto-école », poursuit 78actu. Un arrêt de bus va être pris d’assaut et une voiture sera vandalisée. Ce véhicule finira encastré dans l’abribus.

Mais quel a été le rôle précisément des cinq prévenus ? Un des cinq prévenus était présent devant le parking de la police municipale ainsi qu’au commissariat. Il était en possession d’un mortier d’artifice qu’il n’a, selon lui, jamais allumé.

Un second explique qu’il n’est resté, en tout et pour tout, que 15 minutes dans les environs. « Les images de vidéosurveillance le montrent pourtant en train de remplir une bouteille de 1,5 l avec de l’essence à la station Total, à quelques mètres du théâtre des émeutes. Lors de la perquisition de son domicile, un mortier a été retrouvé », indique 78actu. Le troisième a rempli la bouteille d’essence avec le second. Il était au cœur des émeutes. « J’ai entendu parler d’émeutes, donc je voulais voir. C’est un peu comme quand la France gagne une coupe », s’est-il défendu.

Le quatrième prévenu était lui aussi présent au commissariat. Il a tenté de casser un abribus avec un bâton sans succès. Il a toutefois aidé lors des dégradations opérées sur les différentes vitrines (JC Decaux,
Crédit Mutuel et l’auto-école). Enfin, le dernier mis en cause semble avoir joué un rôle plus secondaire. Il a payé l’essence, lui aussi, mais semblait plus en retrait lors des dégradations commises. « J’étais au mauvais endroit au mauvais moment », a-t-il indiqué lors du procès.

Mobilier urbain détruit, voiture incendiée, vitrines brisées… les dégâts ont été multiples

Lorsque la présidente du tribunal leur demande ce qui les a poussés à commettre ces actes, ils répondent avoir été attirés par « l’effet de groupe », avoir « été influencés » ou « ne pas avoir réfléchi ». Selon la procureure de la République, le décès de Nahel n’a été « qu’un prétexte ». Mais pas pour leurs avocats, qui citent « leur quartier, leur origine, leur prise en grippe des forces de l’ordre » pour justifier leurs actes.

Respectivement, les prévenus ont été condamnés à : 24 mois de prison ferme avec maintien en détention pour le premier, accompagnés d’une interdiction de port d’arme pendant cinq ans ; le second à 12 mois de prison sous le régime du bracelet électronique ; le troisième également à 12 mois de prison ; le quatrième a reçu une peine de 15 mois avec maintien en détention. Seul le dernier a été relaxé. Par ailleurs, trois d’entre eux devront indemniser les victimes, de 7 500 euros à plus de 23 000 euros.

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