Les 26 et 27 novembre se tient l’élection pour la présidence de la fédération LR des Yvelines (LR78). Deux candidats sont en lice pour succéder à Pierre Bédier, président sortant, qui ne se représente pas : Philippe Benassaya et Othman Nasrou.

Le premier cité est actuellement vice-président du Département et de la fédération LR78, maire de Bois-d’Arcy de 2014 à 2020, député de 2020 à 2022. Philippe Benassaya affirme avoir « envie de rendre un peu ce que le parti m’a donné pendant des années, de me mettre à disposition de ma famille politique sans arrière-pensée d’ambition ». « Je suis disponible, j’habite et je suis élu dans les Yvelines, je travaille dans les Yvelines, donc j’ai envie de m’investir dans mon département pour la fédération LR78 », ajoute-t-il.

L’ex-maire insiste aussi sur ses convictions. « Si j’ai perdu les législatives en 2022 (député sortant dans la 11e circonscription des Yvelines, il ne s’était pas qualifié pour le 2d tour, Ndlr), c’est parce que je suis resté fidèle à ma famille politique, assure-t-il. Je préfère avoir perdu avec mes convictions que d’avoir gagné avec une majorité qui n’était pas la mienne. »

Des discussions avortées pour un ticket commun ?

Il annonce également vouloir « préparer les élections municipales de 2026 » en procédant à « un grand travail de renouvellement », et « recréer une âme et une chaleur militante dans cette fédération, qui permettrait à la fois de détecter les nouveaux militants, mais aussi de les jauger pour savoir s’ils sont aptes à être sur les futures listes des élections en 2026 ». Le candidat préconise de « recréer des réunions de travail, aller les voir (les militants, Ndlr) dans leur circonscription, organiser des accueils pour les nouveaux adhérents, créer des événements festifs », voire « un club qui permettrait d’accueillir des personnalités extérieures [à la politique]…». Philippe Benassaya souhaite aussi enclencher « le tournant des nouvelles technologies » pour les outils de communication du parti.

Face à lui, se présentera Othman Nasrou. Selon Philippe Benassaya, une candidature commune a été proposée à l’actuel vice-président de la région Île-de-France : « Je l’ai rencontré au printemps dernier pour lui expliquer que c’était une élection interne, qu’il ne fallait peut-être pas utiliser la fédération comme un tremplin personnel, que l’on pouvait faire un ticket en commun. Exemple : j’ai 59 ans, il a [36 ans], je lui ai dit ‘‘je pense que je peux commencer deux ans, et toi tu finis et tu continues après, car je n’ai pas d’ambition à être président de la fédération pendant dix ans’’. D’autant que j’ai des objectifs municipaux à Bois-d’Arcy en 2026. […] Il n’a pas voulu. »

Mais Othman Nasrou assure que Philippe Benassaya ne lui « en a pas parlé ». Il ajoute toutefois : « Je ne pense pas que les militants LR, dans l’état où est la droite, ont besoin de ce type de combinaison. » Il rappelle aussi que lors des législatives partielles de 2020, il avait fait le choix « de [s]e retirer au profit de Philippe Benassaya ». Concernant ce scrutin interne, il souligne avoir été « candidat le premier, il y a maintenant presque cinq mois, car je voulais tendre la main à tout le monde. Je continuerai de le faire. Par contre, je serai intransigeant s’agissant des convictions. »

L’élu d’opposition à Trappes estime que le pays « a besoin d’une offre politique de droite qui soit beaucoup plus courageuse, beaucoup plus claire ». « Et ça passe par ces élections internes, ici, dans les Yvelines, un département qui m’est cher, où j’ai à peu près tout fait : étudier, travailler, tous mes engagements et tous mes combats électoraux », confie-t-il.

Othman Nasrou veut « redynamiser » la droite yvelinoise, notamment grâce à « des événements et une vie militante dynamique ». « Je m’engage à un principe simple qui est un événement par circonscription par mois. Quand on adhère à un parti politique, on a le droit d’avoir des ateliers, des experts qui viennent vous parler, des invités nationaux, de la formation », poursuit-il, avant d’évoquer les futures échéances, qu’il faut préparer « dès maintenant ». « Les élections municipales, mais aussi les européennes, mentionne-t-il. Et puis […] potentiellement des législatives, car nous ne sommes pas à l’abri d’une dissolution. »

Lui aussi tacle les macronistes, qu’il ne souhaite pas voir investis par LR lors de municipales : « On ne peut pas conforter des maires [Renaissance] qui votent contre nous à toutes les élections nationales. Je crois que cela a contribué à brouiller le message. Il n’y aura plus de ça si évidemment les adhérents […] me font confiance. »

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