En cette journée générale de grève le 13 octobre, de nombreuses professions ont été touchées. Des domaines comme celui de l’Éducation nationale ont bien sûr été davantage affectés, mais d’autres, qui semblent en avoir moins l’habitude, se sont mobilisés. À Montigny, le 13 octobre au matin, une dizaine de salariés de Société générale assurances étaient rassemblés devant le centre d’appel où ils travaillent. Is étaient au moins 40 dans la journée.
« Ce n’est pas la culture de l’entreprise. La dernière grève sur les conditions de travail remontait à septembre 2021 », souligne Christophe Salotti, conseiller clientèle en assurances et représentant syndical CGT du site de SQY (l’un des trois centres d’appel de la Société générale assurances, avec La Défense et Orléans). Il ajoute que ce mouvement de grève a commencé dès le mardi, le 10 octobre, et touche les trois centres d’appel. « C’est un record, ça ne s’était jamais vu dans notre entreprise, assure-t-il. On est un centre de relations clients, à SQY. On est entre 200 et 230. [Le 10 octobre], on était à peu près 60 grévistes sur ce site. » Les revendications : une hausse des salaires. « Augmentation collective de 1 300 euros à janvier 2024 au plus tard, et dès 2023, prime de pouvoir d’achat de 2 000 euros », précise Christophe Salotti, rappelant que « la prime de pouvoir d’achat, en 2024, « sera imposable sur le revenu des salariés, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. [..] Donc ce sera moins intéressant. »
En janvier 2023, les salariés du centre avaient obtenu une augmentation « exceptionnelle » à savoir une augmentation collective de 1 300 euros bruts, négociée à partir d’octobre 2022, et 1 700 euros de prime Macron, évoque le représentant CGT. Mais ils se mobilisent cette année car « notre direction a refusé le principe d’ouvrir [les négociations] en anticipé comme l’année dernière, sachant que c’était signé sur un accord, avec trois organisations syndicales, l’Unsa, la CGT et la CFDT », explique-t-il. Les deux autres organisations syndicales n’ont néanmoins pas appelé à la grève.
Christophe Salotti déplore que les salariés ne soient « pas entendus à hauteur de [leur] investissement […], notamment sur les centres de relations clients ». « Ceux qui sont vraiment en difficulté, c’est les plus bas salaires, c’est nous, ceux qui sont dans les centrales d’appel et les conditions de travail, c’est là aussi où elles sont plus dures », poursuit-il, évoquant des rémunérations annuelles moyennes d’« à peu près 27-28 000 euros brut, et après, sur les conseillers, on est en moyenne à 30 000, en fonction du statut ».
Les salariés espèrent maintenant un geste de la direction. « Le but, c’est d’avoir une réunion avec un rapport de force, pour que la négociation soit un peu équilibrée, que ce ne soit pas juste ‘‘on se réunit sans rien décider de concret’’ », affirme Christophe Salotti. Il annonce une suspension du mouvement cette semaine, mais n’exclut pas de le reconduire à l’avenir si aucune avancée n’est obtenue. Contactée, la Société générale n’a pas souhaité apporter de commentaires.