Véritable porte d’entrée de l’agglomération, la gare de Saint-Quentin-Montigny devrait être fin prête pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et leur flot de voyageurs. Créée dans les années 1970, la gare emblématique de Saint-Quentin-en-Yvelines avait déjà bénéficié par le passé d’une réfection totale de la salle des pas-perdus, la salle principale, et de l’adjonction d’une véritable gare routière sur le boulevard Paul Delouvrier, du côté du quartier du Pas du Lac.

Dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques et de leurs quatre sites saint-quentinois, c’est donc un projet de réaménagement global et d’ampleur qui a été entrepris conjointement par l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, la ville de Montigny-le-Bretonneux, directement touchée dans son Hypercentre, et la SNCF.

43 millions d’euros de travaux

Avec plus de 50 000 utilisateurs qui empruntent quotidiennement les lignes N, U et le RER C (les trois lignes les plus fréquentées de la gare), le trafic des voyageurs était jusque-là totalement saturé, avec un risque de sur-saturation à l’occasion de l’événement planétaire que représentent les Jeux olympiques et paralympiques. Consciente du problème et de la nécessité d’engager une profonde restructuration de l’équipement, la SNCF a donc mis 43 millions d’euros sur la table pour répondre aux objectifs de désaturation de la gare, d’accessibilité, de fluidité des flux de voyageurs et de confort. Lancés en 2020, en partie interrompus par la pandémie de Covid, ces travaux d’ampleur devraient connaître leur dénouement dans les mois qui viennent. La gare de Saint-Quentin-en-Yvelines-Montigny-le-Bretonneux devrait être opérationnelle dès les JOP 2024.

Pour la première fois en Île-de-France et en France, la SNCF a installé deux travelators, deux tapis roulants inclinés, qui devraient être mis en service et inaugurés dans le courant du 1er semestre 2024.

Trois années de chantier qui auront permis de mettre en place des accès directs aux deux principaux quais depuis la passerelle rouge. En effet, pour la première fois en Île-de-France et en France, la SNCF a installé deux travelators. Ces deux tapis roulants inclinés devraient être mis en service et inaugurés dans le courant du premier semestre 2024. Pour compléter le dispositif d’accessibilité, l’entreprise ferroviaire a également procédé à la mise en place de trois nouveaux ascenseurs. Ils vont servir à accéder aux trois quais de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines et un élévateur permet aux personnes à mobilité réduite de se rendre sur les quais depuis l’accès principal.

Autre nouveauté : les portiques de validation des titres de transport. Installés à chacun des accès et donc aussi depuis la passerelle rouge, ces 13 nouveaux portiques ne seront réellement opérationnels que début 2024. En attendant, les bornes automatiques temporaires fonctionnement normalement.

Enfin, les quais ont dû être allongés et adaptés pour pouvoir accueillir les trains de nouvelle génération qui desservent désormais la gare. Plus longues et climatisées, les quelque 70 nouvelles rames Regio2N* d’Île-de-France Mobilités (IDFM) équipent d’ores et déjà la ligne N. Depuis fin août, les trains les plus fréquentés du matin et du soir possèdent plus de rames et IDFM a également développé l’offre de directs vers Montparnasse le matin.

Mais cette refonte globale de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines s’inscrit plus profondément dans la mutation du quartier Hypercentre. Fruit d’une concertation avec les habitants depuis 2019, l’opération de démolition-reconstruction de l’Anneau rouge a débuté place de la gare et viendra compléter les travaux de la gare en elle-même. « C’est la porte d’entrée de SQY. Il y avait un besoin impératif de modifier cette partie très datée et marquée au niveau architecture », a expliqué à La Gazette de Saint-Quentin-en-Yvelines, Lorrain Merckaert (DVD), le maire de Montigny-le-Bretonneux.

L’opération de démolition-reconstruction de l’Anneau rouge a débuté place de la gare et viendra compléter les travaux de la gare en elle-même.

Mené par le promoteur Codic, le projet Centrality va ouvrir la place Charles de Gaulle sur la ville dès 2025. L’ensemble comprendra des immeubles de bureaux modernes et adaptés aux nouveaux modes de travail, des lieux de vie destinés aux habitants et aux salariés et des perspectives sur le reste de la ville et sur les parcs de la Roseraie et des Sources de la Bièvre.

Plus en détail, concernant Centrality, ce sont trois bâtiments indépendants (25 000 m²) avec parkings, sur 3 000 m² d’espaces extérieurs, architecture new-yorkaise, place végétalisée, îlots de fraîcheur, etc.). Centrality va proposer des espaces flexibles et modulables pour répondre aux nouveaux modes de travail. Les immeubles seront conçus dans une démarche environnementale globale (HQE, WiredScore, Breeam). Une offre complète de services pensés pour le bien-être et la performance des utilisateurs s’ajoutera à l’ensemble. Avec ses roof-tops, ses 40 % de surface réservés au travail collaboratif (salles de réunion, tiers-lieux…), Centrality devrait être un « véritable lieu de vie pour ses occupants, mais aussi pour les riverains, les voyageurs et les passants qui s’y rencontrent », conclut Codic. La livraison globale est prévue pour 2026.

Une résidence de coliving

Dans la même perspective, le secteur gare de Saint-Quentin-en-Yvelines s’apprête à accueillir un nouvel immeuble destiné à du coliving dans la rue Stephenson. Et si le concept de colocation n’est absolument pas nouveau, ce qui l’est en revanche, c’est que des immeubles soient dorénavant conçus pour cela. Le futur immeuble permettra à de jeunes actifs ou à des étudiants de se loger dans des zones dites tendues en matière de logement et d’accéder à des prestations de standing, en payant un forfait qui inclura l’électricité, le ménage, les charges, pendant une période que chacun pourra choisir et qui s’étend la plupart du temps entre un mois et un an. Un parfait exemple de la flexibilité locative. Ce programme immobilier, porté par le promoteur Akera, sera réalisé à l’emplacement de l’ancien bâtiment de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).

Cette refonte de la gare de SQY s’inscrit plus profondément dans la mutation du quartier Hypercentre, qui s’apprête notamment à accueillir un nouvel immeuble destiné à du coliving dans la rue Stephenson.

Ce bâtiment hybride, en plein cœur de l’Hypercentre de Saint-Quentin-en-Yvelines, sera géré par The Babel Community. Il comprendra 245 logements en coliving, 300 postes de travail en coworking, un restaurant, un gymnase, un espace événements et différentes salles de réunion. L’immeuble devrait être livré et opérationnel en 2025.

Reste enfin le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (TSQY) qui, dans le même élan de redynamisation de l’Hypercentre, a entamé des travaux d’ampleur pour créer une nouvelle entrée, une nouvelle billetterie, un bar et une brasserie-restaurant qui seront accessibles à tous, même lorsque le TSQY sera fermé. L’année 2024 devrait être l’année du renouveau pour Saint-Quentin-en-Yvelines.

*(20 % de places en plus, accessibles aux personnes en situation de handicap, du double vitrage, des accoudoirs, un chauffage au sol en hiver et de la climatisation durant la période estivale, plus confortables et modernes, deux étages, des prises de courant, un éclairage homogène, des tablettes pour poser son ordinateur).

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