Des Français qui gagnent, le public au rendez-vous et un tracé spectaculaire. Le Test event, la course test de VTT, organisée le 24 septembre sur la colline d’Élancourt, a tenu ses promesses. À dix mois des JO dont elle sera site hôte, la colline se montrait pour la 1re fois dans son habit olympique. « Cette piste est nouvelle, elle n’a encore jamais été roulée par des athlètes de haut niveau », rappelait Anne Le Page, event general manager et sport manager des activités cyclisme de Paris 2024, trois jours avant la course.

80 vététistes du monde entier (40 chez les femmes et 40 chez les hommes) ont donc pu découvrir, repérer puis en découdre sur cette piste de 4,350 km, avec un dénivelé de 100 m. Parmi eux, quatre Françaises et six Français. Et les Tricolores ont particulièrement brillé. Loana Lecomte a remporté la course féminine, devant l’Autrichienne Laura Stigger, tandis qu’une autre Française, Pauline Ferrand-Prévot, complète le podium. « On est chez nous, on est en France et on finit toutes les deux en plus sur le podium », a réagi Loana Lecomte après la course, dans des propos rapportés par L’Équipe. Elle salue également ce nouveau tracé : « Il n’y a pas de partie ennuyante, c’est top. »

Chez les hommes aussi, le drapeau bleu, blanc, rouge a été hissé haut. Le Français Victor Koretzky a franchi en 1er la ligne d’arrivée, juste devant le Néo-Zélandais Anton Cooper et le Suisse Nino Schurter, dix fois champion du monde. Longtemps dans le groupe de tête, un autre Français, Jordan Sarrou, récent vainqueur de la Coupe du monde aux Gets, termine finalement au pied du podium. « Ça fait vraiment plaisir. En tant que Français, on avait vraiment à cœur de bien faire aujourd’hui. On a été soutenus par le public, donc ça aide », déclarait Victor Koretzky, à chaud après la course.

Ces victoires permettent de gagner en confiance à dix mois du rendez-vous olympique, même si le Test event n’attribuait pas de quota de qualification olympique ni de points au classement UCI. Comme pour les autres nations, la France pourra envoyer des coureurs en fonction de son classement mondial (deux sportifs chez les hommes et deux chez les femmes).

Une piste qui « correspond aux attentes sportives d’une épreuve olympique »

Cette course à Élancourt avait donc surtout valeur de repérage pour les athlètes et de test grandeur nature pour les organisateurs. En zone mixte après l’événement, le président du comité d’organisation de Paris 2024, Tony Estanguet, semblait satisfait. « Ça fait du bien […] de se mettre en mode test et voir tout le potentiel de ce nouveau site olympique […] avec des retours très positifs, s’est-il réjoui. D’abord, de la part des sportifs, ça nous tient à cœur, c’était le 1er enjeu, de permettre aux athlètes de se repérer, de prendre des informations sur cette piste […]. Pour nous, [l’enjeu], c’est de valider le potentiel sportif de cette piste. Je pense que c’est plutôt coché, on va améliorer quelques éléments forcément, mais globalement, cette piste est déjà d’un très bon niveau, elle correspond aux attentes sportives d’une épreuve olympique. »

Et de poursuivre : « Le 2e enjeu pour nous, c’était de tester les équipes de Paris 2024 sur l’ensemble des autres sujets. L’accueil des spectateurs notamment, leur arrivée en transports en commun. […] L’accès billetterie […] a été testé, les cheminements aussi sur le site […]. Il y a une mine d’informations importantes pour nous, qui seront debriefées dans les prochains jours, mais globalement, les indicateurs sont au vert, le site est très chouette, il plaît aux athlètes. […] On sait qu’il reste beaucoup de travail dans les dix mois qui viennent, mais globalement, on repart quand même avec plus de sérénité à l’issue de ce test. »

Plus de sérénité, mais l’ex-champion olympique de canoë ajoute que les organisateurs vont continuer à améliorer certains points : « On voit bien qu’il y a encore deux ou trois endroits où il faut compacter encore un peu la piste, qui est encore un peu glissante. […] C’est une piste qui est vraiment en pleine préparation. On a arrêté les travaux pour organiser ce test, mais on va continuer à l’améliorer sur le côté vraiment sportif, mais aussi tous les alentours pour les cheminements spectateurs, pour que ce soit une expérience la plus aboutie possible. »

3 000 spectateurs ont assisté à ce Test event. Elle seront 15 000 attendues autour du point culminant d’Île-de-France (231 m). Pour le Test event, les places, gratuites sur réservation, étaient « sold out », indique Paris 2024. Parmi les spectateurs rencontrés, certains venaient des environs, d’autres d’un peu plus loin en région parisienne. « Je fais du VTT aussi. Là, il faut venir supporter les Françaises et les Français. C’est un bel endroit, il y a pas mal de dénivelé, ils ont créé des endroits techniques », confie Adrien, ayant fait le déplacement depuis la Seine-Saint-Denis. « Avoir ça à côté de la maison, c’est magique », juge de son côté Bruno, venu des Bréviaires, lui aussi pratiquant de VTT.

« 3 000 spectateurs, ce n’est pas rien »

Des bus toutes les quatre minutes entre 11 h et 13 h desservaient le site depuis la gare de SQY (toutes les 15 à 30 minutes depuis les autres gares des environs) pour privilégier l’accès en transports en commun. « Ça a très bien réagi [dimanche] matin, assurait Tony Estanguet à propos des transports. 3 000 spectateurs, ce n’est pas rien, la plupart sont venus en transports en commun, comme convenu. Donc on voit que ça fonctionne, il y avait une densité importante au moment de l’arrivée à 11 h 30, de l’ouverture des portes ce matin, et ce système de sécurité à l’entrée qui est un peu nouveau nous a permis d’avoir une fluidité à l’entrée. » Une fluidité qu’il faudra aussi avoir fin juillet prochain, avec le quintuple de spectateurs.