Après les violences urbaines, Emmanuel Macron a reçu 200 maires le 4 juillet à l’Élysée. Parmi eux, quatre édiles de SQY. Nicolas Dainville, maire LR de La Verrière, en faisait partie, lui dont la commune est certainement celle de l’agglomération qui a payé le plus lourd tribut, avec notamment deux écoles brûlées au Bois de l’étang. L’élu nous avoue que « c’était la foire empoigne pour prendre le micro ». « J’ai eu beau lever la main des dizaines de fois, je n’ai pas pu prendre la parole », regrette-t-il. « Mais j’ai pu parler avec Brigitte Macron à la fin de l’événement. Elle s’est montrée très à l’écoute, très soucieuse du sort des enfants pour la rentrée, ajoute-t-il. On a essayé de comprendre ce qui s’était passé, de voir le profil des émeutiers […]. Le président de la République, j’ai pu le voir aussi, je lui ai parlé de ce qu’on avait vécu, du traumatisme. »

Outre les derniers événements, l’élu verriérois a aussi abordé la situation de l’école du Bois de l’étang, qui en raison de son rattachement au collège Philippe de Champaigne – situé au Mesnil-Saint-Denis –, ne bénéficie pas du REP+. « Je lui ai dit que ce n’était pas normal. », précise-t-il, gardant un sentiment mitigé de cette entrevue : « Dans les réponses apportées aux maires, c’était assez technique, ça manquait un peu de profondeur, d’ambition. On sentait qu’il voulait que le calme revienne, qu’il voulait nous honorer en nous passant de la pommade, mais je n’en suis pas ressorti en me disant qu’il y avait un plan très clair ou très ambitieux. Après, il s’est quand même montré à l’écoute, […] il nous a honorés en nous recevant après des nuits d’émeutes qui nous ont énormément bouleversés. Je ne m’attendais pas forcément à mieux, et je suis reparti quand même avec le sentiment qu’on a pu s’exprimer librement. J’espère qu’il en retirera quelque chose. »

Également reçue, sa collègue de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR). « Ce qui était important, c’était que l’on puisse les uns et les autres exprimer nos inquiétudes, notre douleur de ce qui s’est passé, et aussi ce qu’on imagine pouvoir éventuellement faire, a-t-elle déclaré sur TV78. Il y ea u une écoute. Après, est-ce qu’on a été entendus ? Je ne sais pas. Et qu’est-ce qui va se mettre en place ? Je ne sais pas non plus. » Rapportant les sujets abordés – suppression des polices de proximité, plan Borloo, éducation des enfants et autorité parentale, moyens pour la justice concernant la condamnation des mineurs – elle réclame plus de reconnaissance des élus locaux. « Merci de nous avoir reçus, mais on existe. Si on n’existait pas, la France irait encore beaucoup plus mal », affirme-t-elle.

Le maire de Trappes, Ali Rabeh (Génération.s), était lui aussi convié. « Ce sur quoi j’ai voulu insister, c’est sur le fait qu’on en avait marre d’être enfermés dans des ghettos sociaux, et qu’on avait besoin que la pauvreté ne repose pas toujours sur les mêmes quartiers, les mêmes villes, les mêmes services municipaux, qu’il fallait qu’on en finisse avec les égoïsmes de ceux qui ne veulent pas construire de logements sociaux, et qui nous condamnent nous à être à 70 % de logement social », nous confie-t-il, estimant qu’il n’est « strictement rien » ressorti de cette réunion.

Le maire de Magny-les-Hameaux, Bertrand Houillon (Génération.s), ne cache pas sa déception. « J’étais allé avec peut-être un peu d’espoir de possibilité de travail en commun, de remise sur le tapis à la fois du plan Borloo et d’une reprise en main de l’État en termes d’aménagement et de logement pour pouvoir obliger cette mixité partout. J’en ressors en ayant vu […] une thérapie de groupe, qui tournait parfois à la brève de comptoir, et une autosatisfaction à laquelle on est trop habitués », juge-t-il, rappelant que « la crise qu’on vit là, c’est une étincelle qui a ravivé des problématiques qui existent déjà et qui sont déjà connues ».


La Verrière : une solution trouvée pour les élèves du Bois de l’étang

À La Verrière, les 173 élèves de l’école élémentaire du Bois de l’étang, victime d’un incendie, seront accueillis à la rentrée prochaine à l’ERPD. La Région a annoncé le 4 juillet la mise à disposition de cet établissement situé dans la même commune, à Orly Parc. « C’est quasiment un petit miracle », confie le maire, Nicolas Dainville (LR). Disposant d’une capacité d’accueil de 400 élèves, l’ERPD accueillait jusqu’ici 150 élèves de la maternelle au CM2 et 50 collégiens en internat. La Région a annoncé un fonds d’urgence de 20 millions d’euros pour reconstruire l’école du Bois de l’étang. Les élèves de l’autre école brûlée, celle des Noës, seront eux accueillis à la maternelle du Bois de l’étang. Une cagnotte Leetchi est en ligne pour la reconstruction des deux écoles (1 280 euros avaient été récoltés le 10 juillet).


CREDIT PHOTO : ARCHIVES