Largement vainqueur du second tour de l’élection présidentielle dans les Yvelines, Emmanuel Macron va devoir construire une majorité de gouvernement. Contrairement à 2017, le bilan du dernier mandat pèsera forcément dans le choix des électeurs. La campagne qui s’ouvre s’annonce d’ores et déjà passionnante.
Pour ce second tour de l’élection présidentielle, les Yvelines n’ont pas fait dans la demi-mesure. Les électeurs Yvelinois ont donné Emmanuel Macron (LREM) largement gagnant avec 71,05 % contre 28,95 % pour Marine Le Pen (RN). Un score qui dépasse de loin le résultat national donnant Emmanuel Macron vainqueur à 58,5 %, mais qui ne peut pas faire oublier que l’abstention a atteint un niveau record depuis plus de 50 ans en France avec plus de 28 %.
Il faut dire que, dans les Yvelines, de nombreux élus, tous bords confondus, avaient appelé à faire barrage au Rassemblement national et à voter parfois à contrecœur pour Emmanuel Macron. Dans son communiqué, le président du conseil départemental et président des Républicains 78, Pierre Bédier (LR), a souligné « le soulagement républicain de la victoire sur l’extrémisme lepéniste, ajoutant qu’il faut maintenant engager la campagne des élections législatives pour construire une opposition ferme mais constructive, respectueuse du choix des Français tout en proposant un contre-pouvoir indispensable pour permettre des réformes nécessaires, justes et acceptables ».
Car, effectivement, tout l’enjeu va désormais se reporter sur les élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin prochains. Dans un département fortement ancré à droite et qui pourtant avait donné un second tour Mélenchon-Macron, les législatives s’annoncent particulièrement intéressantes. Les deux anciens partis républicains de gouvernement, LR et PS, bien enracinés localement, vont-ils retrouver quelques couleurs à l’Assemblée nationale ?
Pour rappel, en 2017, seuls deux députés LR étaient représentés lors des dernières législatives dans les douze circonscriptions que comptent les Yvelines. Cependant, les rapports de force ne sont plus les mêmes qu’en 2017. La majorité sortante devra également faire face cette fois-ci à son bilan. Tout juste élu, le président n’aura plus la perspective d’un autre mandat, ce qui risque bien également d’aiguiser les appétits. De leur côté, les électeurs ne seront plus forcément dans la perspective de laisser sa chance à la nouveauté. Ils pourraient aussi décider de mettre en place des oppositions suffisamment fortes pour exercer un réel contre-pouvoir, sans forcément parler de cohabitation. Sans aucun représentant dans les Yvelines, la gauche, ou plutôt les gauches, auront sans doute à cœur de sauver l’honneur en 2022. La campagne des législatives s’annonce d’ores et déjà passionnante.
