Tabassé car il a respecté la loi du silence. Un jeune homme de 18 ans, condamné par la justice pour refus d’obtempérer, a décidé de quitter la région pour éviter les représailles.
Un jeune homme, âgé de 18 ans résidant dans le quartier du Valibout à Plaisir, a été condamné le 3 avril dernier par le tribunal judiciaire de Versailles, pour un refus d’obtempérer commis au guidon de son scooter. Il avait écopé d’un an de prison sous le régime du bracelet électronique, mais était ressorti libre de l’audience. Seulement deux jours plus tard, le 5 avril, lorsqu’il est revenu dans son quartier après son procès, le jeune a été passé à tabac car il a été accusé d’avoir balancé sa balance.
« Jugé par la vindicte populaire. Sanctionné. Une vingtaine de personnes l’attendaient. Trois l’ont attaqué et se sont acharnées sur lui, visant principalement son visage », relate un article de 78actu. L’individu se verra prescrire sept jours d’ITT.
Revenons sur cette histoire. Son refus d’obtempérer s’était déroulé le 24 mars dernier, aux abords de la mosquée de Plaisir. Deux policiers tentant de l’arrêter avaient été blessés, l’un à la main, l’autre au genou. Un premier individu sera arrêté mais, disposant d’un solide alibi (il était au travail, Ndlr), il sera relâché. Finalement, ce jeune homme auteur du refus d’obtempérer s’était rendu au commissariat de Plaisir, le 1er avril, car il se savait recherché.
Il s’était rendu au commissariat se sachant recherché
Lors de son procès, où il avait dénoncé l’absence de preuves tangibles contre lui (citant en exemple sa reconnaissance très partielle par les policiers victimes), « il avait refusé d’endosser la responsabilité des événements du 24 mars. Il avait estimé qu’il avait été dénoncé à tort, par un autre jeune d’un quartier voisin et rival. Mais sans jamais livrer l’identité de cette balance, ni même de surnom. Peur des représailles. Les juges avaient pour leur part cité ce nom présent dans le dossier. Le prévenu était resté muet », explique un article de 78actu. Malgré son silence, cela a suffi à déchaîner les violences à l’origine de son lynchage. Suite à ce passage à tabac, son avocate a décidé de porter plainte contre X, le mardi 11 avril.
« Je vais directement la déposer auprès du procureur de la République. Il n’est pas admissible que mon client soit ainsi lynché, à cause d’une histoire dans laquelle je le sais innocent. […]. Rien de tout cela ne serait arrivé si l’enquête avait été rondement menée », a déclaré son avocate.
Le jeune homme et sa famille ont vraisemblablement quitté la région en attendant les suites de cette affaire pour éviter d’autres violences éventuelles.
