Un jeune homme, âgé de 21 ans et résidant à Montigny-le-Bretonneux, est passé devant le tribunal judiciaire de Versailles le vendredi 8 mars, pour avoir partagé sur la messagerie instantanée Telegram, des vidéos intimes dans lesquelles deux de ses ex-petites amies apparaissaient. D’ailleurs ces deux jeunes filles ont fait le déplacement pour témoigner lors du procès. Au tribunal, le jeune homme n’en mène pas large.

Entre le 1er février et le 6 mars, il a diffusé sur Telegram des photographies et des vidéos de ses anciennes petites amies. « La justice lui reproche aussi la détention de deux contenus pédopornographiques. [Il] n’a que 21 ans. La gravité de ce qu’il a fait témoigne de la dérive complète de certains réseaux sociaux », explique un article de 78actu.

Revenons sur les faits. En janvier 2023, le jeune homme se sépare de sa petite amie. Une séparation qu’il aura du mal à accepter car il commence à harceler son ex. En résulte une condamnation en septembre 2023 à huit mois de prison avec sursis et une interdiction de contact avec elle.

Malheureusement pour la victime, l’affaire ne s’arrête pas là. En février 2024, la jeune femme commence à recevoir des messages suspects sur Instagram. « Des mecs me parlent de photos… Ils ont l’air étranges », a-t-elle indiqué. En faisant quelques recherches, elle découvre des photos et des vidéos intimes d’elle-même qui circulent sur les réseaux sociaux. Elles datent de sa relation avec le jeune homme.

« Une autre ex s’inquiète à juste titre. Elle aussi a fait des images  »pour lui faire plaisir, même si ce n’est pas mon délire ». Elle rejoint son amie, la première victime, dans leur petite enquête. Le résultat est le même, le 22 février, elles déposent plainte. Le 7 mars, le jeune homme est arrêté », poursuit 78actu. Il est alors placé en garde à vue.

Chez lui, les policiers vont découvrir quatre armes de poings neutralisées, des douilles, quatre couteaux dont un caché sous son lit mais également des vêtements et des écussons de policier. Il possède ce type d’affaires car le jeune homme est resté deux ans dans la police nationale. Une carrière écourtée à cause d’un problème de santé.

Lors de sa garde à vue, son téléphone est analysé. Deux applications intéressent particulièrement les policiers : l’application Telegram et une autre servant à stocker des données sécurisées. Dans cette dernière, les enquêteurs découvrent cinq dossiers pleins de captures d’écran de femmes légèrement vêtues. « Il y a aussi deux images de jeunes adolescentes. Et puis les photos et vidéos prises dans l’intimité de sa relation avec ses deux ex », précise nos confrères. Sur Telegram, les policiers voient que le jeune homme est abonné à de nombreux canaux de diffusion relatifs à des échanges de contenus sexuels. C’est ici qu’il va partager les photos et vidéos de ses deux ex.

« J’ai vu qu’on pouvait s’échanger des choses sans problème… Ce n’était pas par volonté de nuire ou de me venger… J’ai échangé, échangé… J’ai été pris dans un engrenage. Mais je n’ai communiqué aucun élément de leur identité. Rien de ce que je peux dire ou faire ne pourra réparer », a-t-il expliqué fébrile, dans la salle d’audience.
Questionné par la magistrate sur son attirance pour des jeunes filles mineures, en l’occurrence des « gamines de 12 ans » il répond : « Non ! Ça ne m’excite en aucun cas. Je n’ai jamais regardé. Je ne savais même pas que j’avais ça ».

11 mois de prison sous le régime de la semi-liberté

La première victime a ensuite pris la parole : « Je me sens sale. Je n’ai pas voulu qu’il garde ces images. Il avait promis de les effacer. Le problème est que sur les réseaux sociaux, ça peut revenir quand n’importe qui le décidera. On devient juste des morceaux de viande, des appâts pour avoir d’autres contenus. Sauf qu’on n’a rien demandé… Je veux que ça s’arrête. C’est très fatiguant », lance-t-elle affectée par cette histoire. La seconde victime a ajouté : « j’ai peur que ma famille ne voit ses photos. Qu’elles me poursuivent longtemps ».

Au procès il s’est excusé en pleurs en expliquant qu’il a vécu une situation similaire au lycée : « au lycée, on a fait circuler des photos intimes de moi… ». Finalement, il a écopé de 11 mois de prison à effectuer sous le régime de la semi-liberté, c’est-à-dire qu’il peut exercer une activité professionnelle ou personnelle durant la journée mais il doit retourner en prison pour y dormir. L’audience s’est clôturée sur une mise en garde de tribunal à l’encontre du prévenu à bien respecter cette semi-liberté.

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